L' Anglaise (2)
C’était l’été à Romford, le dernier jour de la Summer school où Français et Anglais se faisaient leurs adieux jusqu’à l’an prochain. On avait passé trois semaines dans les familles le soir, et au collège le jour, dans les cours du matin et les activités sportives de l’après-midi. Les Parisiens et les Londoniens, de 11 à 18 ans, se retrouvaient comme tous les étés, jouaient, flirtaient, travaillaient (un peu), dans cette ambiance unique de vacances, de jeunesse et d’oubli.
On se faisait des copains, des petits amis ou des girl-friends, on chahutait, on se passionnait pour le tournoi de ping-pong ou de tennis, ou encore les jeux de société…
Mais le dernier jour était spécial : on s’y défoulait. Tout ce qui était interdit normalement devenait autorisé, un peu comme les quatre ou six jours du carnaval annuel pendant lesquels tout est permis. Ainsi une ambiance de folie régnait à travers le
collège, des groupes de filles et de garçons passaient en hurlant, les filles embrassaient sur la bouche dix garçons successifs,
qu’elles connaissaient à peine. Des garçons allaient d’un vestiaire à l’autre pour collectionner ces baisers passionnés.
On se retirait dans les endroits plus calmes, plus retirés, dans les classes ou dans les parcs, pour aller un peu plus loin…
Les professeurs étaient débordés et ne cherchaient plus à contrôler la situation ou empêcher les débordements. La FÊTE
battait son plein… Lui, à treize ans, était amoureux. Un amoureux transi et platonique jusqu’à maintenant d’une petite anglaise,
Susan Goulding, qui était la correspondante de sa sœur. Elle ne devait pas être plus âgée que lui, mais les Anglais étaient à
cette époque plus évolués que les Latins, le flirt et le boy-friend étaient admis et pratiqués plus tôt. Elle lui avait bien
fait sentir qu’il lui plaisait mais cela n’avait pas été plus loin, car il était bloqué, incapable de faire quoi que ce soit avec les filles.
Mais ce jour-là, tout était différent. Ils se retrouvèrent assis côte à côte dans un vestiaire où tout le monde s’embrassait, où les filles passaient des bras de l’un à ceux de l’autre.
Elle avait déjà été embrassée par des garçons plus âgés qui ne s’étaient pas gênés… Alors après un autre, il se pencha vers elle
et eut son premier baiser, le premier contact avec les lèvres d’une fille. Ce fut délicieux, une véritable extase. Le goût de sa bouche était si bon qu’il en fut tout étourdi, et que des années plus tard, et même dans sa vieillesse, il s’en souviendrait encore comme d’un paradis perdu et depuis inaccessible. Jamais plus il n’aurait pareille sensation, même la première fois où il pénétrerait une femme, la première fois où il jouirait à l’intérieur d’un vagin bien chaud, humide et accueillant.
Ils sortirent en se tenant par la main, et dans le couloir, ils croisèrent son père à lui, professeur dans la summer school du côté français, qui le regarda avec un air réprobateur, et fit un petit “tss-tss” de ses lèvres pincées. Cette condamnation lui coûta, car il était trop jeune pour ignorer la réprimande paternelle, et il eut le sentiment qu’il faisait quelque chose de répréhensible, alors que bien sûr c’était le contraire.
Il se comportait de la façon la plus normale, la plus saine, découvrant l’amour à l’âge où on doit le découvrir.
Ils sortirent dans le parc du collège, énamourés, vibrants, heureux, et cherchèrent un endroit calme pour s’allonger dans
la verdeur et la fraîcheur de l’été anglais. Sous un arbre, ils reprirent leur baiser, et ce fut encore délicieux. Il sentit son jeune corps ferme et souple comme une liane entre ses bras, et s’enivra de son odeur, de sa douceur, de la merveilleuse sensation du contact de sa peau, au creux de son cou…
Elle respirait plus vite et il vit sa poitrine monter et ses jeunes seins se gonfler. Elle lui prit la main et la posa sur elle. Il sentit dans sa paume à travers le tissu le merveilleux arrondi d’un sein, la tendre lourdeur… La plénitude qu’il en éprouva fut un choc. Il était heureux, divinement… Elle dégrafa elle-même son corsage pour qu’il puisse mieux voir ses jeunes seins pulpeux et fermes et lui posa la main contre elle dans le soutien-gorge. Il força le passage et prit l’un d’eux à nu, si chaud, si doux…
Le corps féminin collé contre lui provoquait une érection violente. Cet état plutôt inconfortable, surtout qu’il prolongeait depuis plus d’une heure, depuis qu’il s’était assis à côté d’elle, le mettait mal à l’aise. Il voyait son pantalon déformé et humide du liquide émis par le pénis et avait peur de la choquer. Mais elle posa la main directement sur la bosse et se mit à le masser à travers l’étoffe. Il ne respirait plus. Elle chercha la ceinture et se mit à baisser la fermeture éclair jusqu’en bas. Puis elle introduisit la main dans la fente
touchant le sexe à travers l’étoffe blanche du slip. Elle remonta vers le haut et prit de ses doigts le bord qu’elle tira, cherchant à le libérer. Elle baissa ainsi le slip par-dessus son pénis érigé qui apparut tel un animal autonome. Il regardait
autour de lui, paniqué, se sentant exposé dans la lumière de l’après-midi. Mais cette exposition lui procurait en même temps
un plaisir inouï, le sexe ainsi libéré il sentit une excitation incroyable et son cœur battait à toute vitesse. Elle prit le membre brûlant dans la main pendant qu’il lui caressait toujours les seins et elle commença à le caresser, lentement puis plus vite, plus vite. Il ne put résister longtemps et sentit le plaisir monter rapidement de ses reins. Il l’éclaboussa en longues giclées blanches pendant qu’elle continuait d’aller et venir sur le sexe, faisant monter et abaissant le prépuce sur le gland, et extirpant jusqu’à la dernière goutte de semence. Il s’était laissé complètement aller dans une jouissance sans entrave, oubliant les circonstances et les possibles témoins.
Il y avait du sperme partout, sur son sexe, ses mains à elle, son pantalon, sa robe… Ils tentèrent tant bien que mal d’essuyer
les dégâts avec un mouchoir. Autant la phase pré-éjaculatoire lui avait paru délicieuse et l’orgasme lui-même beaucoup plus fort
que lors de ses masturbations habituelles, autant la phase d’après lui parut déplaisante, un peu sale. Il découvrit le sens
de la formule post coïtum triste, bien qu’il n’y eut pas encore de coït et qu’elle et lui fussent toujours vierges, même si sa
main et son poignet à elle étaient adroits à caresser le membre viril et provoquer la jouissance des garçons.
Quand ils eurent mis un peu d’ordre dans leurs vêtements et qu’il eut remballé son affaire, ils reprirent leurs baisers et
leurs étreintes passionnées. Ses jambes étaient dénudées sous la mini-jupe et il réalisa qu’il avait là encore tout un univers à
explorer. Il commença à caresser ses cuisses en remontant vers le haut, jusqu’à sa sage petite culotte de collégienne. Arrivé là,
il fit comme elle avait fait pour lui, en caressant sa motte à travers le tissu. Puis il chercha le haut pour l’abaisser. Il le
fit glisser le long des jambes et elle s’en libéra avec les pieds.
Ainsi elle était nue sous la robe, la fente offerte, à sa disposition. Il jouit un instant de cette pensée excitante, imaginant la touffe, le sexe humide, avant d’y remonter la main le long de ses cuisses. Il commença à la caresser et elle gémit en ouvrant les jambes. Il introduisit un doigt dans l’entrée du vagin et le massa de l’intérieur. Il bandait à nouveau férocement et elle haletait. Sa verge était humide et glissante, son vagin bien ouvert et prêt à la pénétration, ils respiraient plus vite tous deux, sentant bien le bonheur qui s’offrait tout proche… Ils ne pouvaient cependant faire l’amour en plein air, en public, et elle lui prit la main lui demandant de prolonger sa caresse vers le haut du sexe, vers le clitoris. Il la massa alors longuement, maladroitement, mais elle jouit cependant, en courts soubresauts et en légers râles. Son sexe sortait de son pantalon et il
chercha sa main pour qu’elle le masturbe encore. Elle enserra l’extrémité et se mit à l’agiter. L’abondance de liquide facilita
la caresse et elle n’eut même pas à s’appliquer pour recouvrir le gland avec la fine peau du prépuce, elle caressa le membre
plus brutalement, découvrant tout le gland en tirant vers la base et en frottant toute la peau sensible de sa paume et de son pouce
en remontant vers l’extrémité, de bas en haut, de haut en bas, de bas en haut, dans un mélange de liquide lubrifiant et de reste de
sperme, tirant le prépuce fortement vers le bas, remontant directement sur le gland à même la peau, et revenant brusquement
vers le bas…
Cela glissait merveilleusement et il voyait des étoiles pendant qu’il s’arc-boutait, se raidissait de tout son corps, la tête en arrière, pour exploser une seconde fois, émettre de longs jets de sperme qui allèrent jusqu’à son visage et ses cheveux. Elle agita encore le membre en réduisant son rythme pour pousser jusqu’au bout le plaisir de son compagnon qui gémissait de bonheur.
Par Merlin Urvoy
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