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Les bonnes intentions
Posté par jubi07 le 10/09/2004 00:00:55
Ce livre aspire au silence, pour que celui-ci nous protège mais nous laisse vibrer à la fois.

Les lecteurs accompagnent la narratrice, Sonia, jeune traductrice d'anglais, lorsqu'elle s'installe dans un nouvel appartement avec son mari Julien, un architecte toujours à ses chantiers, et avec leur enfant.

Jeune mère qui reste souvent chez elle - pour ne pas dire tout le temps -, elle promène sa mélancolie dans le quartier : dans la cage d'escalier, dans les réunions de syndic, etc... Elle peut ainsi faire la connaissance de ses nouveaux voisins et nous faire part avec ironie de ses premières impressions : elle relève en effet avec cocasserie tous les petits travers de ses congénères.



On découvre alors les habitants de l'immeuble, qui sont pour la plupart de drôles d'oiseaux. Sonia devient alors participante aux chamailleries administratives, qui sont les raisons de vivre des colocataires.

M. Dupotier, un vieux monsieur qui a perdu son sa femme, son fils et même son chien, vient maintenant toujours réclamer sa nourriture chez elle, comme un service quotidien. La narratrice ne sait pas trop comment prendre cela : elle est un peu dégoutée par l'allure de ce vieillard, mais solidarité oblig', puis peu à peu une affection sincère s'installe...
La suite des choses est très rapide, mais je vous laisse le découvrir par vous-même...




Nous sommes tous victimes d'illusions et de ressentiments par rapport à celles-ci, Agnès Desarthe le prouve admirablement bien. Nous supportons ses illusions parfois + difficilement que d'autres.

Une prose innocente mais qui touche en profondeur, qui s'immisce au plus profond de nous-même. Le jeu social dans lequel est pris la narratrice nous émeut, nous choque, nous le vivons avec elle... Mais est-ce vraiment un jeu ?

L'auteur démontre qu'il y a une banalité du mal chez l'homme qui s'ajoute à "la difficulté naturelle de la vie".


Extraits :

-Aïe, me dis-je. Eh ben, ça doit pas être beau à voir. Mais son œil étincelant m’affirme le contraire. Son fils est sa victoire, le pari infiniment risqué qu’elle a remporté sur le destin. Se fier toujours aux regard des gens, règle juste et absolue.

-La haine est contagieuse, voilà le problème. Elle me l’a refilée comme un rhume et maintenant j’en suis pleine. Je pense qu’à force d’avoir des envies de meurtre, je vais me retrouver en prison, et je songe à la dernière scène de la planète des singes.

-Ecrire des poèmes ? Pourquoi pas ? Mais de quoi parleraient-ils ? De la peau de mes fils, du baiser que je dépose au creux de leur paume quand ils sont endormis, des mains de Julien, de son cou fragile, des billes noires et opaques qui lui font l’œil méfiant ? Je me sentais à la fois si mièvre et si inspirée que je me serais volontiers tapé la tête contre les murs. Mais je ne suis pas une artiste, quoi qu’en dise Simone ; je ne fais pas de crise de nerfs, mes émotions sont plates.


Histoire précise du livre + extraits.

En bref, Un livre divertissant

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