Hollywoodland Posté par mister_cool le 27/01/2007 00:00:00
16 juin 1959. Hollywood. L'acteur George Reeves, interprète sur le petit écran des "Aventures de Superman", est mort dans sa villa. La police conclu à un suicide et clos l'affaire assez rapidement. Pour tout le monde, l'hypothèse du suicide semble claire. Mais pas pour la mère du défunt, Helen Bessolo (Lois Smith).
Cette dernière décide d'engager un détective privé. Le seul qui accepte la proposition de la vieille femme est le détective Louis Simo (Adrien Brody), un détective je-m'en-foutiste et arrogant. Il accepte seulement pour la gloire qu'il pourra récolter avec les médias. Pensant avoir affaire à une enquête très simple, Simo va vite déchanter en découvrant que l'affaire a des répercussions sur plusieurs personnes du grand Hollywood. Il va entrer dans l'envers du décor qui n'est pas très reluisant...
Mettre en scène l'envers du décor de la "Machine à rêves" fut depuis de nombreuses années le souhait de plusieurs cinéastes. Dans les années 50, l'industie hollywoodienne du cinéma fit réver de nombreuses personnes à travers la planète. Bogart, Wayne, Gardner, Grant, Peck... Autant de figures légendaires qui tira de nos âmes diverses émotions un jour ou l'autre. Dans ces films là la justice régnait, le bonheur fut à portée de main, les personnages furent heureux avant que le générique final se déroule.
Mais la réalité était tout autre. Voila ce que voulait montrer Allen Coulter. Montrer que la justice et le bonheur des films n'existaient pas derrière la caméra. Quelle est l'histoire qui colle le mieux à cet esprit là ? Celle de George Reeves. L'interprête de Superman dans ses premières aventures audivisuelles a connu beaucoup de déboires tant sur le plan professionnel que sentimental. Mais le mystère plane au-dessus de sa mort. Simple suicide ou assassainat ? Crime passionnel ou vengeance ? Les hypothèses se succèdent mais au final la réponse ne nous est jamais donnée réellement. L'on se retrouve dès lors dans le même état d'esprit que Louis Simo, essayant de recomposé le puzzle sans vraiment connaitre le maître mot de l'histoire. Le réalisateur a essayé de rendre plausibles toutes les hypthèses sans vraiment en privilégier une. Le résultat est vraiment agréable, le spectateur ne se sentant jamais pris par la main. On suit l'acteur entre sa prestation (irrésistible) devant la caméra jusqu'à son quotidien de dépressif névrosé. Ce décalage crée une ambiance prenante voire même pathétique qui fait ressentir au spectateur toute la cruauté de la vie d'acteur et leur chemin chaotique.
Mais avant d'être un acteur, George Reeves était avant tout un homme. Rien de plus. "Hollywoodland" semble lui rendre un hommage sobre, montrant son malaise à être la star de la jeunesse. Ben Affleck, saisissant de d'émotion, incarne cet acteur blessé et humilié durant sa courte carrière. Pour la première fois à l'écran, Ben Affleck arrive à démontrer son talent d'acteur avec justesse. Sachant passer du sourire dentifrice à la tête de dépressif, il joue sur les ambiguités sans pour autant rentrer dans les clichés. Excellent.
Que serait le film sans les autres acteurs. Un casting aussi étonnant qu'efficace. Dans le rôle de Louis Simo, nous retrouvons l'excellent Adrien Brody. Bien loin de sa prestation dans "Le pianiste" de Roman Polanski, Brody nous livre une sublime performance d'acteur dans un rôle où la frime et l'apparence est importante pour le personnage. Diane Lane est somptueuse en femme fatale. Bob Hoskins interprête bien Eddy Mannix, le second producteurs de la MGM. Robin Tunney interprête une Leonnore Lemmon, la fiançé de Reeves, d'une façon brillante bien différente de son travail dans "Prison Break".
Un film sur l'envers du rève hollywoodien qui vous emmène dans la véritable vie des acteurs des années 50. L'interprétation de Ben Affleck est extraordinaires et la trame rondement mené par un Adrien Brody en forme. Une bonne surprise sur grand écran.