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Human Nature
Posté par jean calleway le 14/02/2007 00:00:00
Date de sortie : 12 Septembre 2001
Ecrit par Charles Stuart Kaufman*
Réalisé par Michel Gondry
Avec Tim Robbins, Patricia Arquette, Rhys Ifans...
Film français, britannique, danois, américain.
Genre : Comédie
Durée : 1h 36min.
Année de production : 2001
Distribué par Mars Distribution.

*Charles Stuart Kaufman, dit Charlie Kaufman, né le 1er novembre 1958, est un scénariste de cinéma américain. Le magazine américain Première le classe parmi les 100 personnes les plus influentes de Hollywood.


Biographie

Il commence sa carrière à la télévision. Il écrit deux épisodes de la série de Chris Elliott Get a Life et collabore aux scénarios d'une douzaines d'autres séries comme Ned and Stacy ou The Dana Carvey Show.
Charlie Kaufman rencontre le succès en écrivant le scénario de Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich) de Spike Jonze, scénario qui lui vaut une nomination aux Oscars et un BAFTA. Il écrit ensuite Human Nature, qui sera réalisé par Michel Gondry, puis retrouve Spike Jonze pour Adaptation qui lui vaut une nouvelle nomination aux Oscars et un autre BAFTA. Kaufman écrit alors le scénario du premier film réalisé par George Clooney, Confessions d'un homme dangereux (Confessions of a Dangerous Mind), la biographie de l'animateur de jeux télévisés et soi-disant agent de la CIA Chuck Barris.
En 2004 sort Eternal Sunshine of the Spotless Mind, sa seconde collaboration avec Michel Gondry.


Filmographie

2004 : Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry
2002 : Confessions d'un homme dangereux (Confessions of a Dangerous Mind) de George Clooney
2002 : Adaptation de Spike Jonze
2001 : Human Nature de Michel Gondry
1999 : Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich) de Spike Jonze
1996 : The Dana Carvey Show (série télévisée)
1995 : Ned and Stacey (série télévisée)
1993 : The Trouble with Larry (série télévisée)
1992 : The Edge (série télévisée)
1990 : Get a Life (série télévisée)


Synopsis

Lila (Patricia Arquette), une naturaliste à la pilosité abondante, et Nathan (Tim Robbins), un scientifique obsédé par les bonnes manières, ont perdu foi en la race humaine. Elle a trouvé le repos en allant vivre dans la jungle et en s'entourant d'animaux. Lui mène des expériences sur des souris en espérant rendre les hommes meilleurs.

Sur leur route, ils font la connaissance de Puff (Rhys Ifans), un homme-singe recueilli dans la jungle, et tentent de l'éduquer. Mais Lila va se battre pour préserver l'âme vierge et innocente de cet individu hors norme.


Selon les blogs

Ecrit par NandoAlly125 le 28/09/2006
Human Nature, encore un "bébé" crée par le couple si efficace Gondry-Kaufman. Ce duo nous avait émus et surtout impressionné avec le remarquable Eternal Sunshine of the Spotless Mind.
Dans Human Nature, qui est un peu plus ancien, c'est moins flagrant mais tout aussi efficace. A croire que la célébrité de Michel Gondry repose en grande partie sur la présence ou non de Charlie Kaufman à l'écriture.

Bon, c'est vrai qu'il a su montrer, lui aussi, avec la Science des Rêves, qu'il pouvait être complètement farfelu et qu'il savait écrire. Il n'empêche que dès que Charlie s'en mêle, on change carrément de dimension.

Par exemple, Kauffman a écrit les scenarii des plus grands films de Spike Jonze (l'ex de Sofia Coppola  Dans la Peau de John Malkovich et Adaptation. Pour moi, le scénario est l'âme du film, son originalité, sa valeur ajoutée. Le metteur en scène est lui aussi très important mais pour que le film porte sa touche, il faut qu'il y mette du sien et ce, surtout quand il ait d'un texte de Charlie Kaufman qui écrit sur son monde, sa folie...

C'est pour cela que j'attends vraiment avec impatience de voir le résultat du prochain film de Charlie, celui qu'il va écrire et tourner lui-même. Ce sera Synecdoque, cette année 2007 ou 2008.

En attendant, revenons-en à Human Nature. Il s'agit d'un chercheur en bonnes manières (Tim Robbins) dont l'objet de recherche est d'inculquer les bonnes manières que lui avait si sévèrement enseignées ses parents à des animaux pas du tout civilisées. Par exemple, en ce moment, il apprend à deux souris comment se tenir à table.

Il travaille beaucoup et certains complexes (tels qu'un pénis de porcelet) l'empêchent de rencontrer une femme. Jusqu'au jour où une amie à son frère (psychologue) lui présente une jeune femme, elle aussi très complexée... Par ses poils.

C'est une femme poilue (Patricia Arquette), qui vient de renoncer à vivre dans la jungle avec les singes pour retourner à la civilisation et connaître le sexe dont elle a apparemment énormément besoin.
Les deux se rencontrent et s'apprécient beaucoup.
Un jour, alors qu'ils faisaient une balade en forêt, ils tombent sur un homme sauvage qui n'a jamais connu la civilisation.
En fait, cet homme s'appelle Derek et, très jeune, il a été enlevé à sa mère par son père.
Pourquoi ?
Parce que celui-ci se prenait pour un singe et voulait faire pareil avec son fils.
Ils ont donc vécu tous les deux dans la jungle, tels de véritables chimpanzés pygmés.

Tim décide que ce sauvage, Puff, sera son prochain cobaye. Il compte bien lui apprendre les bonnes manières et faire de lui un homme civilisé digne de la haute société.
Pour arriver à ses fins, Tim devra faire disparaître de la tête de Puff toutes ses pulsions sexuelles. Y arrivera-t-il ? Rien n'est moins sûr.

Et pour son propre cas, continuera-t-il de coucher avec Patricia quand il découvrira qu'elle se rase le corps chaque jour pour cacher sa pathologie pileuse ? Ne serait-il pas alors tenté d'aller voir sa mignonne assistante si explicite ? En bref, peut-il prétendre apprendre à un sauvage à se contrôler alors que lui-même peine à le faire ?

Source : http://vincentducat.blogs.allocine.fr/vincentducat-57056-human_nature.htm

Ecrit par Bandeapart le 22/06/2006
Quand on parle de Michel Gondry, on pense souvent aux célèbres clip de Daft Punk, de White Stripes (la vidéo avec les briques Lego a fait le tour de la planète) ou même encore du chef d'œuvre "Eternal Sunshine of the spotless mind", film subtil, intelligent, original et surtout d'un romantisme et d'une poésie des plus envoûtant.

Pourtant peu de monde se souvient encore de son premier et précédent film Human Nature. Le synopsis est simple et prometteur : Nathan Bronfman scientifique spécialisé dans les comportements animal, à la suite d'une randonnée en foret avec Lila, célèbre écrivain naturaliste, à la pilosité des plus abondantes, découvre un homme singe, Puff que Nathan se promet d'éduquer... Et de lui apprendre manière !

Alors que le début parait alléchant, le scénario part dans un délire incompréhensif et risible.
Pourtant Michel Gondry essaye de sauver les meubles a travers une mise en scène des plus originales et inventive, critiquant plus le comportement humain avec l'image qu'avec l'histoire.

Pourtant cela n'empêche pas quelques passages ridicules (le passage clin d'œil a Tarzan ou même la fausse "féerie" du film).

Ce qui soutient vraiment le film est certainement les acteurs avec un Tim Robbins des plus sobre et efficace dans son rôle de scientifique coincé, une Patricia Arquette qui joue sans rôle sans faire d'avantage, une Miranda Otto des plus sexy comme on l'avait jamais vu (comme dit Mr Movie dans sa critique de Crash : on va pas s'en plaindre : p) et enfin sûrement le pilier principal du film, Rhys Ifans (pour moi la révélation comique anglaise de la décennie !) use d'un talent comique et d'un jeu parfait transformant chaque minute d'apparition de son personnage en minute de pur bonheur (certes j'exagère, mais au final ne le mérite il pas ?).

Au final, malgré ce peu de qualité, Human Nature s'avère être une déception plutôt que les retrouvailles du talent qu'usera Michel Gondry dans son dernier film... Mais peut être vous séduira t'il plus que moi

Source : http://blogbandeapart.blogs.allocine.fr/blogbandeapart-36080-human_nature.htm


Une satire au poil

Lila (Patricia Arquette) souffre depuis toute jeune de gros troubles hormonaux ayant pour conséquence de la recouvrir entièrement de poils. Ne pouvant supporter ce handicap, elle fuit trouver refuge dans la nature où, vivant seule, elle écrit des romans qui deviennent autant de best-sellers. Mais la solitude sentimentale et sexuelle lui pèse. Une amie (Rosie Pérez) qui a entrepris de l'épiler définitivement, lui présente un scientifique, Nathan (Tim Robbins). Celui-ci, toujours vierge à 35 ans, travaille à enseigner les bonnes manières à des souris... Ils tombent amoureux, Lila lui cachant son terrible secret. Lors d'une ballade en forêt ils rencontrent un homme "sauvage" (Rhys Ifans). Ce dernier a été enlevé bébé par son propre père, un fou persuadé d'être un singe et qui lui a transmis cette croyance... Nathan l'emmène à son labo afin de poursuivre ses expériences sur lui et malgré le désaccord de Lila. Baptisé "Puff", l'homme-singe devient peu à peu un vrai gentleman en cage, puis en liberté surveillée puis plus et très travaillé par ses pulsions sexuelles... Pendant ce temps, Nathan découvre la malédiction de Lila et entame une relation avec son assistante française Gabrielle (Miranda Otto) ...



HUMAN NATURE n'est pas un gentil conte naturaliste ni une fable écolo naïve. Mais bien une satire assez mordante, un cruel pamphlet (bien que très drôle) envers la "nature humaine" passée par le moule de la civilisation.

Et la société US avec notamment son obsession de "l'esthétiquement correct" se retrouve particulièrement épinglée.
Peu surprenant à la vue du nom du scénariste : Charlie Kaufman, déjà auteur de l'inventif Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze (lui-même co-producteur de ce film-ci).

Le fait que le réalisateur ne soit pas étasunien mais français ne fait sans doute que rendre le regard encore plus aigu et nous prive du coup d'une fin Disneyenne ou Spielbergienne...

Ici, l'idéalisme (personnifié par Lila) se heurte constamment au cynisme, à l'hypocrisie et à l'intolérance assimilée ici au racisme pur et simple.
Nathan, du haut des deux mètres de son interprète, l'excellent Tim Robbins, traumatisé par son enfance, ne fait que reproduire les obsessions familiales : la civilisation contre la nature sauvage, les bonnes manières contre le laisser-aller.

Chaque chose et chaque fourchette à sa place. Toujours puceau, complexé par un pénis minuscule (effet comique garanti rapporté à la taille du bonhomme), il cède pourtant à ses "pulsions animales primaires" (le sexe) lorsque confronté à la sensualité naturelle de Lila, prototype d'une certaine image idéale de la femme américaine : belle, blonde et à gros seins...

Mais la découverte de sa particularité, sa pilosité, va tout remettre en question. On connaît l'horreur absolue qu'inspire à tout Américain (e) l'idée de poils chez une femme. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à se référer aux innombrables, lamentables, salaces et méprisantes "blagues" sur les "brunes latines poilues".

Pour me montrer plus précis encore : si les Japonais voient dans chaque poil pubien féminin une image pornographique (et donc interdit à la représentation), l'homo americanus rejette toute idée de "Mont de Vénus" non finement taillé et minimal, assimilant toute "toison naturelle" à de la pure et simple saleté.

Alors un corps de femme entièrement poilu, pensez dont ! 

Mais que l'on ne s'y trompe pas : le dégoût de Nathan pour les poils de Lila revient au refus de sa différence, de sa peau, et peut être ainsi assimilé au racisme le plus banal, le plus tristement quotidien...
Le film gagne en cela une certaine dimension.
Imaginons un instant Lila et Puff joués par des acteurs noirs et le film continuerait à garder toute sa logique (au dépens, certes, de son originalité...).
Même la fin conserverait son piment...

Pas certain que la majorité des spectateurs, surtout outre-Atlantique, voient le film de cette manière (qui n'en est qu'une lecture possible), se contentant sans doute d'y voir une sorte de petit film comico-fantastique...

Lila est le seul personnage qui, bien que "vendant (provisoirement) son âme ", reste pur jusqu'au bout.
Née avec une différence, elle souffre du regard des autres, aspire à devenir "normale" et désirable avant de se rendre compte que le plus important est bien ELLE, ce qu'elle est fondamentalement à l'intérieur d'elle-même.

Soulignons ici le vrai courage d'actrice de Patricia Arquette (excellente !) considérée comme l'un des sex-symbols d'Hollywood et qui a accepté de casser son image (d'autres ont refusé tout en tournant une bonne partie du film entièrement nue, à poils, quoi !

Puff, joué par l'irrésistible Rhys Ifans (déjà hautement apprécié dans "Coup de foudre à Notting Hill" où il jouait le colocataire crade et déjà passablement hirsute de Hugh Grant) tire bien sûr tout son intérêt de son évolution d'homme sauvage en gentleman civilisé et érudit, mais aussi de sa capacité à comprendre et à jouer de l'hypocrisie des conventions.

Car derrière le vernis de l'éducation, ses pulsions naturelles demeurent inchangées et s'expriment avec toujours autant de bestialité ce qui nous vaut au moins deux scènes dont l'une au restaurant absolument hilarante...

Nathan, lui, est un grand benêt qui ne voit pas plus loin que le bout de son pénis, c'est à dire très près.
Complètement traumatisé par des parents hyper caricaturaux (et formidablement interprétés par Robert Forster, complice de Pam Grier dans Jackie Brown et Mary Kay Place, vue dans Dans la peau de John Malkovich et Une vie volée), il est aussi lâche que stupide. Tim Robbins est parfait.

Je n'oublierai pas le personnage de la fausse prude et vraie perverse Gabrielle la jolie et piquante assistante française de Nathan, à qui l'actrice australienne Miranda Otto prête son très séduisant minois et son (faux) accent français.

HUMAN NATURE, premier film du réalisateur français Michel Gondry, célèbre jusqu'ici pour ses beaux clips au service des chansons de Björk, Lenny Kravitz, Daft Punk et autre Rolling Stones, ou de nombreuses pubs toutes aussi remarquées, n'est certes pas un chef d'œuvre, trop de faiblesses ou de facilités le parsèment.

Mais il ne faut pas le bouder pour autant car il a le mérite de faire rire tout en nous poussant à la réflexion, sans démagogie et en faisant un bras d'honneur final au "moralement correct ".

Je soulignerai aussi que Michel Gondry prouve qu'on peut être un "clipeur" et un "pubeur" sans se sentir obligé de surcharger son premier film d'effets tape à l'œil.

Au contraire, sa mise en scène est très sage.

Soyons lui reconnaissant !

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