Le Paris Saint-Germain va t-il tomber ? Posté par bétrémieux le 02/04/2011 00:04:43
Cette année, le PSG c'est 45 points en 27 matchs, 41 buts marqué et une cinquième place méritante. Si l'on regarde le classement de la 38ème journée de Ligue 1 saison 2009/2010, force est de constater à quel point l'équipe de la capitale a changé. Lointaine semble l'époque où les parisiens luttaient pour ne pas descendre en Ligue 2 et n'offraient que peu de spectacle à leur public.
Cependant, une tendance s'affirme depuis un peu plus d'un mois : les joueurs semblent poussifs, et les victoires ne s'enchaînent plus de la même manière. Seulement deux sur les six derniers matchs (huit si on compte la double confrontation contre Benfica en Europa League).
Mais revenons un peu en arrière. Cet été, le PSG frappe un grand coup en recrutant Bodmer et Nenê, le tout pour moins de dix millions d'euros ! S'ajoute à cela le latéral gauche Siaka Tiéné, protégé de Kombouaré. Aucun départ notable, hormis celui de Kezman un peu plus tôt. Le visage du Paris Saint-Germain devient tout à coup très séduisant. Vaguant sur une certaine continuité, le club s'est axé sur des postes où le besoin était primordial. Auteur de sa meilleure saison l'an passée, le brésilien Nenê, arraché à Monaco, laisse prévoir de belles choses lors des matchs amicaux, notamment grâce à ses coups de pattes précises. Bodmer est un habitué du championnat et avec lui, le PSG peut se vanter de posséder un vrai numéro 10. Les deux autres chamboulements de l'équipe sont l'intronisation au poste de gardien numéro 1 pour Edel aux dépends de Greg Coupet et la nouvelle charnière centrale Armand-Sakho pour laisser la place à Tiéné sur le côté gauche. Avec des joueurs techniques offensivement et une défense compétitive, Kombouaré estime qu'il peut voir venir. Surtout qu'en attaque, Erding a prouvé qu'il était digne d'un club de ce rang avec ses 15 buts l'année passée et Hoarau vient de goûter à l'Equipe de France face à la Norvège, preuve de son talent. Le milieu de terrain est assez fourni avec l'expérience de Makélélé et de Giuly. Mais encore une fois, on reproche à Kombouaré d'avoir un banc insuffisant. Un autre bémol pour l'équipe : les problèmes liés à son stade. Suite aux soucis que nous connaissons tous, certains groupes de supporters sont devenus interdis de stade, rendant l'ambiance du Parc des Princes moins chaude certes, mais surtout moins passionnée. Certains joueurs laissent dire que cela peut jouer sur les résultats, comme Luyindula ou Bodmer. Mais le reste du groupe est ferme, le Parc doit servir de tremplin pour les joueurs.
Après une préparation plutôt réussie, le Paris Saint-Germain entame sa saison de la meilleure des manières, une victoire face à Saint-Etienne au Parc. Nenê marque pour son premier match, Sessègnon réussit une reprise acrobatique, la saison est lancée sur les chapeaux de roue. Mais trois matchs sans victoires et cinq buts encaissés pour deux marqués refroidissent les supporters, eux qui attendent un renouveau parisien depuis presque dix ans. La victoire face à Arles au Parc 4-0 remet les pendules à l'heure, et l'équipe parisienne enchaîne les performances, n'encaissant aucun but pendant 5 rencontres de championnat. La défaite face à Auxerre stoppera cette série. Mais à Paris, on commence à rêver d'Europe, sous la houlette de Nenê, Giuly et Sakho, les trois hommes forts de ce début de saison.
La saison parfaite ?
Après cette petite désillusion face à l'AJA, le groupe parisien perd de sa solidité derrière. Elle n'arrive plus à enchaîner les matchs sans encaisser de but, mais parvient toujours à marquer. Cela n'empêche pas Sakho et Armand d'être irréprochable dans l'axe, au même titre que Jallet à droite, même si l'ancien lorientais est peut-être un peu moins performant que la saison dernière. L'un des gros problèmes provient du gardien de but. Edel n'est plus aussi serein qu'en début de saison et ses matchs poussifs coûtent des points très précieux à son équipe, notamment sa boulette face à l'Olympique Lyonnais.
Même si Erding et Hoarau ne connaissent pas la réussite, Giuly et surtout Nenê prennent les choses en main. Le brésilien est décisif à chaque match ou presque, comme face à Lyon, Valenciennes ou encore Monaco. Il se bat pour la place de meilleur buteur du championnat avec Moussa Sow, l'attaquant lillois, en affichant un beau total de 13 buts. Son entraîneur n'hésite pas à lui rendre hommage, en l'appelant "Monsieur Nenê". Giuly retrouve une seconde jeunesse : très en jambe sur son côté droit, il a définitivement poussé Stéphane Sessègnon vers la sortie, ou du moins vers le banc. Bodmer, trop souvent blessé, ne peut prétendre sérieusement à une place dans le onze de départ. C'est Clément Chantôme qui remporte la dernière part du gâteau dans le schéma tactique mis en place par Antoine Kombouaré. Le jeune parisien issu du centre de formation, impressionne tous les observateurs et explose enfin à son vrai niveau. De bon augure pour l'avenir.
Outre les bons résultats en championnat, le club de la capitale carbure également en Coupe. La Ligue Europa, objectif sérieux d'après Kombouaré, n'est pas laissée de côté. Même si les équipes utilisées par le kanak sont souvent remaniées (Céara, Luyindula, Clément ou Makonda), elles arrivent à déjouer leurs adversaires comme le FC Seville, référence en Espagne ou encore le Borussia Dortmund, actuel leader de la Bundesliga. Les tours s'enchaînent en Coupe de France, preuve en est ce cinglant 5-1 infligé à des pauvres lensois. Enfin, la Coupe de la Ligue reste d'actualité, après une victoire nette à Valenciennes et surtout celle au Stade Gerland face à Lyon. Petit à petit, le PSG redevient une équipe qui fait peur. Leur série de huit matchs sans défaites en championnat viennent grossir leurs ambitions qui sont d'accrocher les cinq premières places. Mais tout le monde sait qu'il s'agit de la Champion's League...
Un mercato raté et des problèmes internes
Une défaite inattendue vient noircir un tableau jusque la presque parfait. Pas de quoi aborder la trêve de la meilleure des manières. Surtout qu'au Camp des Loges, la tension monte. Il y aurait eu une brouille entre Sessègnon et Antoine Kombouaré, ce dernier l'aurait même insulté : "Va te faire enc... " ou encore "joueur de mer... ". L'atmosphère est palpable en ce début de mois de janvier.
Surtout que le coach parisien n'en est pas à sa première altercation avec un joueur. Jérôme Rothen a lui aussi fait les frais de l'ancien entraîneur valenciennois depuis son arrivée au PSG. Le milieu international a d'abord été prêté avant de moisir en CFA, alors qu'il est un des plus gros salaires du club et possède 267 matchs de Ligue 1 derrière lui. L'affaire sera réglée avec un licenciement à l'amiable pour l'ex monégasque. Dans une moindre mesure, le jeune Sankharé a été prêté à Dijon car Kombouaré ne comptait plus sur lui. Stéphane Sessègnon, relégué sur le banc depuis le début de la saison, demande un billet de sortie. Son entraîneur refuse et assure que le béninois ne gagnera pas ce bras de fer. Mais une offre de 7 millions d'euros de Sunderland suffira aux dirigeants pour laisser partir l'ancien manceau.
L'équipe parisienne était déjà très pauvre en quantité, la voilà réduite à faire des choix. Mais les dirigeants s'oppose à un transfert, même si Payet a failli être recruté en toute fin de mercato. Kombouaré fera confiance aux espoirs et les jeunes Kebano et Bahebec sont pris dans le groupe. Ils auront l'occasion de faire leur preuve en Coupe de France où ils libéreront chacun le Parc grâce à deux buts en prolongation face au Mans.
Malgré cette qualification en demi finale de la Coupe de France, on sent l'équipe de la capitale moins portée vers l'avant, empruntée et parfois désorganisée. La reprise du championnat fut compliqué avec des victoires à l'arrachée face à Sochaux et Arles. Que dire du match face à Agen, remporté dans la douleur (3-2). La défaite à Rennes fut un gros coup dur au moral. Les rennais étant des adversaires directs dans la course à la Ligue des Champions, la défaite in-extremis fut mal digéré par les coéquipiers de Sakho. D'autant plus que Nenê, rampe de lancement depuis le mois d'août, ne marque plus un seul but. Les matchs s'enchaînent sur les terrains gras ou gelés (comme à Borisov) et épuisent les joueurs, eux plutôt habitués au beau jeu et aux accélérations de Giuly et Nenê. Le match face à Nice (3-0) redressa une barre placée bien bas depuis janvier.
Un nouveau coup de tonnerre éclatera au soir de la victoire face à Toulouse. Selon Antoine Kombouaré, Apoula Edel serait en partie responsable du but encaissé. Il l'aurait une nouvelle fois insulté le joueur : "ferme ta gue... Viens ici pour voir". Même si le gardien d'origine camerounaise a laissé entendre que l'affaire était réglée, on sent bien que ça s'agite du côté du Camp des Loges. Peguy Luyindula s'est plaint de ne pas assez jouer et aurait eu lui aussi une explication avec son entraîneur. Ce dernier aurait poussé un coup de gueule cette semaine au sein du groupe, suite au match nul concédé au Parc face à Montpellier (2-2 alors que le PSG mené 2-0 à 11 contre 10) et même les joueurs se seraient dit les choses en face lors de cette fameuse mi-temps. Nenê serait devenu "un problème" d'après lui. Signe d'un grave danger qui rôde au Parc.
Toujours est-il qu'il reste 11 matchs à disputer, à commencer par un très important Marseille-PSG dimanche soir au Stade Vélodromme. La victoire lyonnaise sur Rennes étant quasi-sûre, les parisiens ont une belle carte à jouer. Ou alors ils seront vraiment mis à l'écart...