Paris garde confiance avant Le match Posté par rmcriolo le 22/04/2013 00:00:03
On a oublié de poser cette question à Carlo Ancelotti quand celui-ci entra dans la salle prévue au déroulement de la fameuse conférence d'après-match. La question aurait alors été de savoir si un poste de télévision avait été installé dans le vestiaire parisien. Au moment où les parisiens, alors à égalité contre Rennes, sortaient du terrain pour une pause d'un quart d'heure, Sitivenu Sivivatu marquait un essai fantastique obtenu après un raid solitaire de plus de souxante mètres pendant lequel ce dernier s'était débarrassé un à un des quatre défenseurs qui essayaient de lui barrer la route. Cet essai donnait alors un avantage définitif à Clermont vers la route à la demi-finale.
On se posait forcément cette question car, en voyant le but de Jérémy Ménee inscrit une poignée de minute après le retour des vestiaires, on pensait fortement qu'il s'était tranquillement inspiré de l'ailier néo-zélandais pour permettre au Paris Saint-Germain d'ouvrir le score. Un but dont la source est située à quarante mètres du but de Benoit Costil, un peu moins loin que Sivivatu tout de même. Mais quel slalom, digne d'un Alexis Pinturault à son meilleur niveau, où Jéremy Ménez mit dans le vent quatre joueurs bretons avant de tromper facilement le gardien rennais. Comme au Stade Marcel Michelin de Clermont et même encore plus, ce but et son histoire se révélaient d'une importance capitale pour l'ancien sochalien et son club.
D'abord, cela donnait l'avantage aux parisiens qui s'étaient révélés intéressents en première mi-temps sans vraiment parvenir à se créer des occasions sans compter cette tentative trop molle de Zlatan Ibrahimovic qui mourrait dans les gants de Costil. Mais quand en début de seconde période, Paris commençait à douter de sa capacité à mettre en échec la défense rennaise, il était d'un intérêt capital de se rassurer et ce bijou vint "quand tu joues à Rennes et que tu ne parviens pas à marquer en t'approchant de l'heure de jeu, tu commences à te demander si tu vas y arriver. Le doute s'installe mais on a eu la chance de ne pas douter" résumait Clément Chantôme, tirulaire hier.
Un but fantastique
Mais ce but était également important pour son buteur. Depuis l'arrivée de Lucas Moura lors du dernier mercato hivernal, Jéremy Ménez a, peu à peu, cédé son costume de titulaire pour un survêtement de remplaçant, trop serré au goût de l'international français comme il le témoignait dans les médias "dans ma tête, la seule place possible est d'être sur le terrain et nulle part ailleurs. Mon seul objectif est de jouer. M'échauffer pendant une demi-heure pour qu'on me dise que finalement je ne vais pas jouer, ce n'est pas pour moi" confiait-il. Mais cet état d'esprit se voyait aussi sur le terrain quand, un soir de victoire en huitième de finale aller de la Ligue des Champions et une victoire flamboyante à Valence (2-1) où il n'était entré que pour trois minutes de jeu, il était le seul parisien à faire la moue alors que ses coéquipiers profitaient du succès. Cette mentalité n'avait pas plu, et c'est peu dire, à ses dirigents, Carlo Ancelotti et Leonardo en première ligne. Depuis cette réaction malheureuse, l'ancien romain se morfondait sur le banc, contraint d'être à l'affut de chaque minutes possibles à passer sur le terrain.
Mais à la faveur de la condition physique quelque peu defectueuse de Lucas Moura depuis une blessure à la cheville droite, Jéremy Ménez a obtenu un temps de jeu légèrement plus significatif et ses deux dernières bonnes performances contre Montpellier (victoire 1-0) et contre le FC Barcelone (match nul 2-2, mardi dernier, en quart de finale aller de la Ligue des Champions, ont clairement permis au technicien italien de reprendre confiance en son attaquant. Cela se voyait sur le visage de Carlo Ancelotti qui sauta de joie, comme il n'en a que trop peu l'habitude, quand Jéremy Ménez marquait son but. Encore plus que d'ouvrir le score, il aurait pu augmenter son compteur de passes décisives à huit unités si sa passe parfaite dans les pieds de Zlatan Ibrahimovic avait trouvé les filets adverses.
Après ce premier but, Paris se contenta de maîtriser son avantage qu'il chercha tout de même, en fin de match, d'en inscrire un second et, comme il l'avait fait lors de la reception de Marseille (victoire 2-0), c'est David Beckham qui donnait un ballon idéal à Ibrahimovic, que l'on pensait hors-jeu mais qui ne l'était nullement selon le révélateur, qui reprenait le centre de l'anglais au second poteau.
Excellente préparation avant d'affronter barcelone
Lors de ce déplacement au Stade de la Route de Lorient, Carlo Ancelotti voulut également tester son milieu de terrain, qu'il devra recomposer avec la suspension de Blaise Matuidi. Il alignait donc Blaise Matuidi aux côtés de Marco Verratti avec Clément Chantôme sur le couloir droit, même si ce dernier allait souvent d'un côté à l'autre. Si Thiago Silva avait été déclaré opérationnel pour le match retour, la question du milieu de terrain ne se serait pas en suspens. Malgré que Marco Verratti se montre encore trop immature dans ses réactions, comme hier quand il prit un carton jaune pour un tacle volontaire sur Jonathan Pitroipa qui tentait de relancer rapidement. Un avertissement qu'il paya dès la mi-temps quand son entraîneur décidait de le remplacer par David Beckham. L'anglais, qui n'avait pas été à son aise contre Barcelone, mardi dernier, est apparu plus efficace dans son activité offensive mais n'a pas suffisemment pesé dans la récupération où Clément Chantôme faisait un boulot remarquable.
Pourtant, c'est bien l'ancien Galactique qui devrait commencer le match retour, au Camp Nou parce qu'il ne voit qu'un rôle de remplaçant en Clément Chantôme. Carlo Ancelotti ne l'utilise que très rarement au centre et préfère le décaler côté droit même s'il se recentre en phase défensive et comme Javier Pastore ainsi que Lucas Moura seront en toute vraissemblance titulariser à gauche et à droite, on pense que Chantôme verra la première mi-temps sur les sièges très confortables du Camp Nou. Ce choix est difficilement compréhensible quand on compare les qualités défensives de Chantôme et Beckham qui seront attendues pour parer le milieu de terrain catalan mais aussi quand on entend ce qu'Ancelotti pense de lui "Clément est celui qui va rester un quart d'heure de plus à l'entraînement s'il en a besoin. C'est un joueur qui ne lâche jamais sa proie et quand il n'arrive pas à faire la différence avec sa technique, il la fera en force".
Mercredi, Paris devra marquer et c'est fort probable que le club de la capitale parvienne à défaire la défense barcelonnaise tant cette dernière est diminuée avec les absences d'Adriano, Carles Puyol et Javier Mascherano. Mais la question sera aussi de ne pas en encaisser et la tâche s'avère un peu plus délicate. Et ce n'est pas le Stade Rennais qui a pu lui servir d'entraînement. Rennes s'est approché du but de Sirigu et il aurait pu ouvrir le score mais le manque d'efficacité qui le suit depuis quelques semaines ne l'a pas quitté hier après-midi. Il serait mensonge de dire que les bretons ont fait un mauvais match "nous avons du mal à prendre des points en ce moment mais on a montré que l'on pouvait bien jouer" tenait à souligner Vincent Pajot. Bien jouer, c'est peut-être un peu trop mais il est vrai que le Stade Rennais a longtemps mis la pression sur des parisiens qui ne voulaient pas conserver le ballon mais on est bien obligé de remarquer que Sirigu n'était pas particulièrement mis en danger.
Carlo Ancelotti avait le sourire. Un des sourires qui se lit facilement sur le visage du technicien italien après une victoire. Lui qui essaya, comme la semaine dernière avant la reception de Montpellier, de réfuter l'idée que lui et ses joueurs ne pensent qu'à Barcelone. Mais, comme s'il voulait rectifier le mensonge, ses premiers mots avaient pour objet le match décisif de mercredi "gagner avant d'aller à Barcelone, c'est la meilleure des préparations possibles" avant de soudainement se pencher sur le Championnat "cette victoire nous permet de conserver notre avance de sept points sur l'Olympique de Marseille. Nous ne sommes pas encore champions mais nous avons toutes les cartes en main". Cette euphorie générale a sûrement dù être rapidement éteinte par la victoire 5-0 du FC Barcelone sur le Real Majorque. En esperant que le tarif ne soit pas le même dans trois jours...