Giroud en pleine forme Posté par rmcriolo le 03/10/2013 00:00:08
A Arsenal règne une habitude depuis l'arrivée d'Arsène Wenger à ses commandes. Une habitude qui pourrait même être perçue comme un style à part entière. Le club du nord de Londres a toujours eu un grand attaquant, on peut même parler de réel leader, à la pointe, l'étendard en main mais surtout balle au pied pour assommer les défenses adverses. Il y a eu Dennis Bergkamp qui laissa une trace indellibile dans le coeur des plus fervents supporters des Gunners. Puis, ce fut le tour de Thierry Henry, élu même meilleur joueur de l'histoire d'Arsenal il n'y a pas si longtemps. Une statue du recordman de buts en équipe de France devance l'Emirates Stadium, comme symbole de l'amour qui liera jamais Arsenal et Thierry Henry. Pour prendre la succession du Français, Robin Van Persie fut le premier à se mettre en avant mais tout à une fin et se rendant compte que sa soif de titres et de victoires ne seraient pas soulagée dans les murs de l'Emirates Stadium, le Néerlandais avait abandonné, il y a un an de cela, supporters, coéquipiers et staff qu'il adorait, c'est une certitude, pour s'envoler direction Manchester United avec un titre de champion d'Angleterre en cadeau pour achever une saison exceptionnelle.
Un départ soudain que n'avait pas préparé le technicien alsacien. Il se trouvait contraint de déposer les clefs de l'attaque à Olivier Giroud qui avait débarqué dans la capitale anglaise au tout début du mois de juillet. Le Français sortait d'une saison étincelante dans les rangs de Montpellier mais les doutes se faisaient entendre autour du club, des doutes qui se poursuivirent pendant plusieurs mois et qui finirent pas titiller les oreilles du Français "passer après des noms comme Bergkamp, Van Persie ou Henry, ce n'est pas simple. Je suis arrivé en tant que soutien de Robin Van Persie, là les supporters étaient satifaits, et du jour au lendemain, je suis l'attaquant titulaire. Le championnat français n'est pas très suivi en Angleterre. Pour eux, j'étais un joueur bon mais sans plus, ce que je comprenais" avait-il alors expliqué, la voix un peu triste.
Autant que l'Alsacien se mit en tête de débusquer un attaquant plus expérimenté du haut-niveau. Une recherche qui prit des allures de feuilleton de l'été. Une saga qui n'a toujours pas trouvé son clap de fin au rythme des refus essuyés de la part de Luis Suarez, que Liverpool ne voulait pas lâcher malgré les quarante-cinq millions d'euros posés sur la table de négociations, puis par Wayne Rooney que Arsenal pensait attiré sans trop de souci l'Anglais étant devenu clairement indésirable durant la fin de règne de Sir Alex Ferguson. Oui mais ce dernier est parti et son successeur David Moyes compte bien sur celui qu'on envoyait volontier au PSG il y a quelques mois. Puis, on a entendu le nom de Gonzalo Higuain mais l'Argentin, conseillé par son compatriote Ezequiel Lavezzi qui a évolué à Naples, décidait de prendre le poste que venait de laisser libre Edinson Cavani. Ces derniers jours, même le nom de Karim Benzema fut prononcé, ou du moins murmuré.
Giroud sait qu'il doit marquer plus
Le championnat et le barrage de Ligue des Champions se profilaient à l'horizon et ils n'allaient pas attendre qu'Arsène Wenger trouve enfin son numéro neuf. Et oui, il devait se contenter d'Olivier Giroud en attendant de voir. Sauf que le terme "se contenter" ne sera plus, si la situation reste comme ça, propice et pertinente. Fini le Olivier Giroud qui se cherchait sur le terrain, qui avait du mal à communiquer avec ses coéquipiers. Maintenant, on a le droit au Olivier Giroud sur de lui, de ses forces et aussi de ses partenaires "une première saison dans un nouveau club, ce n'est jamais simple et surtout dans une équipe comme Arsenal. Je n'est peut-être pas satisfait toutes les attentes mais je n'ai jamais douté. J'étais rassuré dès la préparation qui s'est très bien passée autant physiquement que dans le jeu".
Il le sait, il devra prendre ses responsabilités mais il a eu une année pour prendre ses marques et est aujourd'hui pleinement conscient de ce qu'on attend de lui sur la pelouse "on attend de moi que je serve de pivot ou de point de fixation mais aussi que je marque. L'année dernière, je voulais d'abord faire jouer l'équipe. Je me suis oublié. Résultat des comptes, je faisais tout à moitié. Maintenant, j'ai plus confiance en moi et l'équipe me fait confiance également. Je dois tenter plus".
Un nouveau rôle qu'il a décidé de jouer à la perfection sans attendre. Dès les matches de présaison, l'ancien Montpellierain avait inscrit huit buts en sept matches amicaux. Un ratio encourageant qui devait, pour servir à quelque chose, être confirmé en compétition et là encore, sa forme, ou plutôt son état de grâce, se fait sentir. Lors du premier match de championnat contre Aston Villa (défaite 1-3), Giroud n'eut besoin que de cinq minutes pour inscrire le premier but d'Arsenal, le temps de couper au premier poteau un centre ras de terre d'Oxlade-Chamberlain. Mercredi, lors du barrage aller de la Ligue des Champions à Fenerbahce, Olivier Giroud fut encore présent pour transformer un pénalty que Théo Walcott s'était évertué à provoquer. Hier, à Craven Cottage face à Fulham, il prouva son opportunisme lorsqu'il repêcha un tir non cadré pour donner l'avantage aux siens. Pas besoin d'avoir fait maths sup pour savoir que sur les dix matches disputés depuis juillet par le Bleu, il a marqué à onze reprises, ce qui lui fait une statistique flatteuse à hauteur de plus d'un but par match.
Et oui, il est serein et ne redoute pas la concurrence "je voulais que Luis Suarez arrive car c'est un excellent joueur qui pouvait faire du bien à l'équipe. On sait, quand on décide d'aller dans un club de cette envergure, qu'il y aura des gars en face. L'année dernière, j'aurais aimé avoir Van Persie à mes côtés. Les noms qu'on a pu entendre n'avaient pas le même style que moi donc je n'avais pas à m'inquiéter. C'est toujours enrichissant d'avoir un joueur de très grand talent avec toi. Ça aide à grandir et à apprendre".
Arsène Wenger ne cache pas qu'il recherche bel et bien un autre attaquant d'ici la fin de la période des transferts mais note le bon début de saison de celui que l'Alsacien souhaitait enrôler dès la fin de l'Euro 2012. De plus, il lui réitère sa confiance "sa première saison n'a pas été si mauvaise. Il arrivait dans un championnat très compliqué qu'il découvrait. Il se retrouvait seul devant, une position difficile pour un attaquant d'être seul dès le début. Ses premiers matches sont vraiment bien. Il a changé. Mais quoi qu'il en soit, on ne peut pas tenir dans la durée sans un attaquant de pointe supplémentaire. Rien que pour donner plus de possibilités dans le jeu"...