Sexualité masculine après 50 ans : le vrai-faux
Le désir sexuel baisse
Faux.
Le désir est toujours présent. Moins violent, plus nuancé sans doute, mais bel et bien réel.
C’est également un âge où d’autres critères entrent en ligne de compte. « Dans un couple pérenne, les facteurs d’attractivité se sont stabilisés.
Parfois modulés par les obligations de la vie quotidienne et la routine.
Ainsi, avec le temps et l’habitude, la réactivité peut diminuer.
Mais un homme seul à la recherche d’une nouvelle relation peut parfaitement retrouver un désir puissant et le vivre comme un élixir
de jouvence et de renouveau », explique la sexologue.
Les préliminaires appartiennent au passé
Faux.
L’homme de plus de 50 ans est davantage porté sur les préliminaires car ceux-ci vont l’aider à stimuler une excitation qui peut survenir plus lentement.
« La différence, c’est qu’au lieu de s’attacher à caresser sa partenaire comme auparavant, il attend davantage des caresses centrées sur ses organes sexuels.
C’est cela qui va lui permettre de replonger dans les sensations et le cycle de ses réponses sexuelles.
Il revient donc à sa compagne de prendre en compte ce changement de cap dans leur intimité, mais toutes ne le comprennent pas, surtout si elles n’y étaient pas habituées. » Or c’est souvent, notamment chez les couples stables, un tournant de la vie sexuelle où l’homme a besoin d’un petit coup de pouce.
L’érection décline
Vrai.
Le corps vieillit, les tissus et la musculature sont moins toniques. « C’est l’âge où les facteurs de risque liés à l’obésité, à la sédentarité et à l’hygiène de vie, sont plus fréquents et peuvent avoir une incidence sur la sexualité.
Accepter les changements physiologiques, c’est savoir aussi s’adapter
et en cela y remédier. »
Tout homme passé la cinquantaine se connaît bien et sait exactement ce qu’il apprécie. Se laisser aller, favoriser le peau à peau, prendre son temps, sont des moyens pour réussir à passer ce cap et à poursuivre, à son rythme, une sexualité épanouie et sereine.
L’éjaculation faiblit
Vrai.
Avec le temps, le volume du sperme et la force du jet diminuent. « Ce phénomène survient plutôt aux alentours de la soixantaine. Il faut aussi savoir qu’il peut être accentué par une carence de l’hydratation
et une hypertrophie bénigne de la prostate, fréquente à cet âge.
Mais cela n’a aucune incidence sur la vie sexuelle, sauf si cela devient un facteur d’anxiété qui, lui, peut perturber et retentir in fine sur le bon déroulement des rapports », précise Mireille Bonierbale.
Garder le contrôle devient difficile
Vrai.
Parfois, quand les hommes sont tendus, anxieux à l’idée de ne plus avoir une réponse toujours aussi « virile », il arrive qu’une éjaculation plus rapide se produise. « Dans le feu de l’action, trop centrés sur le fait de devoir être performants, ils ne maîtrisent plus rien », explique la sexologue.
Le plaisir n’est plus ce qu’il était et l’orgasme laisse à désirer
Faux.
« Le plaisir change, mais il est plus global et tout aussi fort.
Et la sensualité augmente souvent en intensité », souligne Mireille Bonierbale.
A une condition : ne pas être focalisé sur ses performances physiques.
Il est donc conseillé, là encore, de se faire confiance et de lâcher
prise en privilégiant le contact des corps, la tendresse et la complicité
dans la rencontre. Pour peu que ces préalables soient respectés,
l’orgasme sera bel et bien au rendez-vous, comme par le passé.
L’andropause est une fatalité
Faux.
Il existe encore une grande confusion entre la ménopause et l’andropause.
Ce sont deux phénomènes totalement différents. Chez la femme,
c’est un passage obligé qui signe l’arrêt définitif de sa fertilité.
Chez l’homme, il n’en est rien. Il peut en effet être père jusqu’à
un âge très avancé. « Certes, avec les années, son taux de testostérone diminue progressivement, sans pour autant signifier une perte de l’activité sexuelle. Mais cette diminution en hormones mâles ne touche pas les hommes de façon égale :
obésité, alcool, stress et dépression
peuvent l’accentuer. C’est donc lorsque ce taux descend au-dessous
des variations normales de la testostéronémie* et qu’il s’accompagne
d’un ensemble de symptômes – troubles du désir et de l’humeur,
fatigue, insomnies – que l’on peut vraiment parler d’andropause
ou de "Dala" (déficit androgénique lié à l’âge).
Il est alors possible, sur prescription médicale, de suppléer en testostérone par voie orale, patch ou injection, en contrôlant les bienfaits physiologiques et biologiques. »
* Les limites inférieures des variations normales de la testostéronémie sont de 7 nmol/l de 40 à 60 ans, de 3,5 nmol de 60 à 75 ans et de 0,40 nmol au-dessus de 75 ans.
Modifié le 16/01/2016 16:11:22 |