Ma grand mère, une personne qui savait écouter, à qui tout le monde se confiait. J'essaye de me persuader d'oublier les mauvais moments et de la voir comme ça... Comme elle n'était plus...
Ma grand mère, une personne qui savait écouter, à qui tout le monde se confiait. J'essaye de me persuader d'oublier les mauvais moments et de la voir comme ça... Comme elle n'était plus...
Elle aimait aider les gens, elle les écoutait se plainder sans jamais les interrompre. Elle les écoutait mais ne leur a jamais parlé de son passé. Aucunes de ses amies ne connaissait les secrets de son passé.
Mais elle me raconta tout; j'avais alors six ans.
La sixième année de ma vie a été, je crois, le plus pénible.
A l'époque je n'avais pas tout compris, aujourd'hui alors que je pourrais mieux comprendre je n'ai plus que de vagues souvenirs.
La vie ne lui avait jamais sourrit, lui reprenant tout ce qui lui avait été donné; en commençant par un de ses fils, sa meilleure amie et par la suite son mari.
Après la perte de ces êtres qui lui étaient très chers et que je n'ai jamais connus, il parait que ma grand mère changea du tout au tout; elle nétait plus la même. Elle auparavant toujours joyeuse, heureuse de vivre est devenue dépressive allant jusqu'a refuser de s'alimenter, elle se laissait mourir.
C'est à ce moment là que je suis née, je devins alors sa seule raison de vivre.
Je vivais les premiers mois de ma vie, et elle, elle réapprenait à aimer la vie, elle réaprenait à vivre tout simplement. Du moins, c'est ce qu'on ma toujours dit; ma grand mère était redevenue comme avant.
Les années avaient passé, ma grand mère et moi étions devenues très complices on partageait beaucoups d'choses ensemble. On était quasiment inséparable, d'ailleur c'est le surnom que mon père nous donnait, ça peut paraître bizarre une telle relation avec sa grand mère, mais pour nous c'était si naturel. On avait toujours était ensemble, rarement séparé.
Mais plus les années passaient et plus notre complicité se déteriorait. Ma grand mère était en train de changer, elle devenait peu a peu une autre personne; une étrangère. Une étrangère avec des réactions et des gestes préoccupants, une étrangère qui rangeait son porte monnaie dans le réfrégirateur, une étrangère qui ne me reconnaissait plus et qui avait tout oublié de son passé... Ces souvenirs sont les plus pénibles, ils font resurgir en moi tellements de choses que j'aurais aimé oublier. Qu'est ce que j'ai souffert le jour où elle me dévisagea et me demanda qui j'étais, moi, sa petite fille !! Ca m'avait vraiment bléssée.
Ma mère prit alors un rendez vous chez un spécialiste, j'avais insisté pour les accompagner, alors elle céda.
Je me revois dans la salle d'attente, impatiente qu'ils sortent et que tout soit fini. Alors je me suis approchée du cabinet "Votre mère est à un stade déjà très avancé de la maladie" Cette phrase que je n'aurais pas dû entendre résonne encore en moi.
Et puis il y a ce psychologue qui m'a tout expliqué; ma grand mère souffrait de la maladie d'Ahzeimher, et lui, indifférent, indifférent que la maladie avait pénétré en elle, et qu'elle finisse par me l'enlever.
Je voyais les médecins comme coupables de cette maladie, je sais aujourd'hui que le médecine était impuissante et qu'ils n'auraient pas pu la soigner.
Son état se déteriora très vite, la maladie l'avait totalement envahie, elle s'était installée en elle.
Alors pour éviter de m'infliger le souffrance quotidienne qu'était de voir ma grand mère, grabataire, complètelent dépendante, mes parents décidèrent de "la placer". Mais ils renoncèrent a cette idée voyant a tel point rien que le fait d'y avoir pensé m'avait bléssé. Elle resta à la maison jusqu'au jour où elle essaya de m'étrangler enfin je préfère dire jusqu'au jour où la maladie essaya de m'étrangler. C'est vrai ce n'était plus elle, la maladie la contrôlait. Mes parents en eurent vraiment assez zt ils la firent internée dans un hôpital psychiatrique. Là-bas, elle a dû être mélangée avec des "fous" pourtant elle, elle n'était pas comme eux, elle était malade. Mais personne ne la comprenaint, personne ne me comprenait. Dans cet hôpital, elle y resta à peine un mois, et elle revint à la maison. Son état s'était vraiment dégradé. Je pensais qu'elle était revenue car mes parents l'avaient pardonné; je m'étais totalement trompée : elle était rentrée à la maison pour mourir, enfin les médecins préfèrent dire, hypocritement, l'accompagner, passer les derniers instants en famille.
Je n'ai pas voulu les croire et pourtant j'ai vite constater qu'ils avaient raison.
Elle est partie pour toujours c'était le 8 août 1997, on était à ses côtés, pais d'après moi, elle devait se sentir seule et incomprise...
Ma grand mère était quelqu'un qui me cachait les mauvais côtés de la vie, elle me protégeait du malheur, mettant toujours en valeur les côtés positifs. Et un jour on me l'a prise, m'exposant ainsi à la dure réalité de la vie... |