Un attentat à Moscou ! Posté par hyabuki le 20/08/2004 07:56:16
Un attentat à l'explosif a fait au moins 39 morts vendredi à l'heure de pointe dans une rame du métro de Moscou, et le président Vladimir Poutine a immédiatement dénoncé la "terreur" semée selon lui en Russie par les indépendantistes tchétchènes.
Un attentat à l'explosif a fait au moins 39 morts vendredi à l'heure de pointe dans une rame du métro de Moscou, et le président Vladimir Poutine a immédiatement dénoncé la "terreur" semée selon lui en Russie par les indépendantistes tchétchènes, assurant qu'il resterait inflexible.
Le leader séparatiste Aslan Maskhadov a rapidement démenti toute implication des rebelles dans cet attentat condamné d'une seule voix par la quasi-totalité de la communauté internationale.
Les enquêteurs russes privilégiaient vendredi l'hypothèse de l'attentat suicide. Celle-ci équivaut à mettre en cause les indépendantistes tchétchènes, auxquels ont été attribués --ou qui, pour les plus radicaux d'entre eux, ont revendiqué-- plusieurs attentats de ce type ces derniers mois dans le Caucase et dans la capitale russe.
"Selon les dernières données disponibles, 39 personnes ont trouvé la mort et 113, dont un enfant, ont été hospitalisées", a déclaré le responsable de la cellule de crise, le vice-ministre de l'Intérieur Alexandre Tchekaline.
Des secouristes sur place ont souligné qu'il était très difficile de donner un bilan définitif, affirmant que le nombre de morts pourrait atteindre 50, alors que l'identification des morceaux de corps retrouvés sur place était en cours.
Les témoins ont raconté des scènes de carnage, peu après l'explosion intervenue à 08h32 (05h32 GMT) entre deux stations, Avtozavodskaïa et Paveletskaïa, dans le deuxième wagon d'une rame se dirigeant vers le centre-ville.
"Le train était bondé. Il y a eu une déflagration, et tout de suite beaucoup de fumée. Dans le tunnel, on a vu des corps et des fragments métalliques", a dit à l'AFP, en pleurs et le visage noirci, Anna Kolmikova, une fonctionnaire de 51 ans.
"Nous avons sauté sur la voie. J'ai vu des bras et des jambes arrachés, et beaucoup de sang. On entendait des cris et des gémissements", a raconté Iouri Dorofeev, quadragénaire qui était à bord du premier wagon.
Des dizaines d'ambulances et de véhicules de pompiers ont été dépêchés sur place.
Vladimir Poutine a réagi très vite pour condamner le terrorisme international, "la peste du XXIe siècle", ajoutant savoir "à coup sûr" que le leader indépendantiste tchétchène Aslan Maskhadov "et ses bandits" étaient "liés à cette terreur".
"La Russie ne mène pas de négociations avec les terroristes, elle les élimine", a-t-il à nouveau prévenu.
M. Poutine a parlé de l'attentat au téléphone avec son homologue américain George W. Bush. Le Kremlin a indiqué ensuite que les deux hommes ont affirmé "leur détermination à intensifier les efforts dans la lutte contre la menace terroriste".
Aslan Maskhadov, qui s'est toujours dit opposé aux méthodes terroristes pour lutter contre les forces russes, a démenti tout rôle des rebelles dans l'attentat.
"Le président et le gouvernement de la République tchétchène d'Itchkerie (nom de la Tchétchénie indépendantiste) (...) n'ont aucun rapport avec cette provocation sanglante et la condamnent sans réserve", a déclaré son porte-parole Akhmed Zakaïev.
L'adjoint au maire de Moscou Valeri Chantsev a pour sa part évoqué une charge de 5 kg d'équivalent TNT. Selon lui, l'engin n'était pas "une ceinture de martyr" telle qu'utilisée dans des attentats récents, mais une charge contenue dans un sac ou une valise posée au sol.
L'explosion pourrait être "l'un des maillons de toute une série d'attentats survenus en Russie depuis un an", a déclaré une source au ministère de l'Intérieur, évoquant "la piste wahhabite" (courant radical de l'islam).
Le Parquet de Moscou a ouvert une enquête pour "terrorisme" et "homicide volontaire".
Les mesures de sécurité ont été considérablement renforcées dans le métro, les aéroports et les gares de la capitale, mais aussi des autres grandes villes russes, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Le trafic a repris sur la ligne touchée seulement en début de soirée.
La capitale russe a été la cible de plusieurs attentats meurtriers attribués aux Tchétchènes depuis 1999, année de la reprise de la guerre dans la république indépendantiste.
Le 9 décembre dernier, un attentat suicide, revendiqué par les indépendantistes tchétchènes, avait fait six morts à proximité du Kremlin. Le 5 juillet, un autre avait été commis par au moins une kamikaze tchétchène, faisant une vingtaine de morts lors d'un concert de rock.
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