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Matuidi donne à Paris le droit de rêver
Posté par rmcriolo le 09/04/2013 00:00:02
Aujourd'hui, cela fait vingt mois que les qataris ont débarqué dans la capitale. Cela fait donc vingt mois que le Paris-Saint Germain a changé d'ère. Evidemment, cette période est apparue trop courte pour que Paris puisse pleinement rivaliser contre le FC Barcelone, qui se construit depuis maintenant vingt ans, qui est sans doute la meilleure équipe du monde. Cela viendra sur le plan sportif mais ce qui est sûr, c'est que les dirigents parisiens maîtrisent déjà parfaitement l'art de la communication, cette magnifique capacité à transformer un match nul défavorable en exploit, presqu'en victoire. Dans les couloirs du Parc des Princes, alors une demi-heure après le coup de sifflet final, on croisait Nasser Al-Khelaifi "c'est formidable. On a fait un match de champions. Les joueurs ont montré que Paris était déjà une grande équipe européenne. Le suspense était insoutenable. On égalise à la dernière seconde, ce qui nous évite la défaite. Mais je pense qu'on aurait pu aller chercher les trois points". Visiblement, Nasser Al-Khelaifi n'est pas encore au point sur les lois de la Ligue des Champions que connait très bien Leonardo "on fait une prestation magnifique. Faire match nul contre le Barça, pas grand monde en est capable. La qualification va être dure car nous avons encaissés deux buts chez nous mais nous gardons espoir et nous irons au Camp Nou pour aller en demi-finale".
En même temps, c'est leur travail de faire croire que leur club a fortement inquiété le vainqueur de la compétition en 2009 et 2011. C'est ce qu'on leur demande alors ils l'exécutent et enjolivent un peu la situation. Parce que Paris est passé très près de l'élimination. S'ils s'étaient inclinés 1-2, les parisiens se seraient retrouvés en facheuse position et le match retour, mercredi prochain, n'aurait plus eu beaucoup de saveurs. Mais Wolfgang Stark, l'arbitre allemand qui officiait hier soir, réclama quatre minutes de temps additionnel et c'est au bout de la dernière minute du match que Christophe Jallet distillait une balle longue dans la surface. Zlatan Ibrahimovic levait la tête et déviait le ballon en retrait pour Blaise Matuidi. La frappe de l'international français trompait Victor Valdès, pris à contre-pied à cause d'une déviation d'un de ses coéquipiers. Juste le temps de jeter un regard furtif sur l'arbitre qui montrait le rond central signe de validation du but, le public parisien explosait littéralement comme il le fit une dizaine de minutes plus tôt quand Zlatan Ibrahimovic avait égalisé une première fois.


Un Parc des Princes en ébullition

Si Paris a réalisé cette performance prometteuse, il le doit particulièrement à ses supporters, les chanceux parmi les sept cents mille demandes de biellets qui étaient dans les travées du Parc des Princes. Certains avaient passés toute l'après-midi au Parc pour attendre les joueurs. Le public parisien s'époumona de la première à la dernière minute. Les seuls sifflets vinrent sur l'ouverture du score de Lionel Messi ainsi que sur sa sortie à la mi-temps mais évidemment, la bronca venait dès que Barcelone décidait de jouer à la passe à dix. Mais il pensait bien plus à ses joueurs qui montraient une envie et un coeur énormes dès l'entame de la rencontre.
Le Paris-Saint Germain fit un début de match quasi parfait où il aurait pu mener rapidement si Ezequiel Lavezzi, à la lutte avec Sergio Busquets dans la surface de réparation catalane, avait mis le ballon au fond des filets au lieu de trouver le poteau droit de Victor Valdès. On jouait alors la cinquième minute de jeu et un but parisien aurait sûrement fait basculer le déroulement de ce quart de finale aller de la Ligue des Champions. Derrière, Paris s'offrait de nouvelles occasions sur un tir rasant de Javier Pastore et un coup franc à ras de terre qui trouvaient tous deux les gants de Valdès "c'est le problème de nos trente premières minutes. On fait de gros efforts, on se crée des occasions mais ça ne rentre pas. Si on rectifie notre réalisme, nous pouvons faire des chose très intéressentes" analysait Zlatan Ibrahimovic. Lui-même qui croisait trop sa frappe du pied gauche quelques minutes plus tard.
Les parisiens faisaient preuve de courage et on croyait vraiment qu'ils mettraient durablement en difficulté son adversaire car, en plus de s'offrir des opportunités, ils parvenaient à cadenacer le milieu de terrain barcelonnais mais surtout Leo Messi. Avant cette trente-huitième minute de jeu, on ne put dénombrer qu'une frappe enroulée d'Andrès Iniesta hors cadre mais pas vraiment d'occasion de but. Seulement, Barcelone est une équipe d'experience et il lui suffit une relance mal maîtrisée de David Beckham que reprenait de la tête Andrès Iniesta. C'est alors que Daniel Alves, extrêmement actif dans son couloir droit que ce soit offensivement ou défensivement pendant toute la durée du match, offrait une passe en profondeur, de l'exterieur du pied droit, prodigieuse qui finissait dans les pieds de Lionel Messi qui croisait suffisemment sa frappe pour tromper Salvatore Sirigu. Le réalisme semblait avoir déjà choisi son camp car il aura suffit une petite dizaine de minutes de flottement dans la formation parisienne pour payer l'addition.
On aurait voulu voir une reaction d'orgeuil d'une équipe menée à domicile. Ce but encaissé juste avant la pause eut des airs de coup de massue. Avant l'ouverture du score de Leo Messi, la débauche d'energie fut si importante qu'Ezequiel Lavezzi, Lucas Moura et David Beckham se montraient bien trop fatigués pour réagir positivement. Au retour des vestiaires, la dynamique positive était toujours dans le camp catalan qui monopolisait le ballon comme il n'avait pas su faire pendant la première demi-heure. Le trident Busquets-Xavi-Iniesta prenait largement le dessus sur un milieu parisien où Blaise Matuidi devait faire son boulot et compenser les difficultés physiques de David Beckham.


Ibra était hors-jeu

Sur son banc, Carlo Ancelotti devait sûrement sentir qu'on était plus proche du deuxième but du Barça plutôt que de l'égalisation de son équipe. Il décidait de faire sortir David Beckham, très peu convaincant mis à part sur de longues passes de qualité au début du match, et faisait entrer Marco Verratti qui insuffla un second souffle au sein de la maison parisienne qui retrouvait une seconde jeunesse avec les entrées conjuguées de Jéremy Ménez, en lieu et place de Lavezzi invisible en deuxième mi-temps, et de Kevin Gameiro qui remplaçait Javier Pastore, plus en vue quand il soutenait Matuidi au milieu de terrain que sur ses bonnes passes offensives qui font basculer le sort d'un match.  
Et c'est alors que l'on arriva à cette fameuse soixante-dix-huitième minute de jeu qui restera peut-être la minute la plus importante de la double confrontation entre Paris et Barcelone. Une minute folle qui commença par un corner parisien joué à onze contre neuf, l'arbitre ayant comme le stipule la règle mis sur le bord du terrain Mascherano et Alexis Sanchez qui s'étaient heurtés sur le corner précédent. A la suite de ce corner, Barcelone concédait une faute discutable et Maxwell s'attelait au coup franc qu'il bottait sur la tête de Thiago Silva qui tombait sur le poteau avant de revenir dans le bottes d'Ibrahimovic qui remettait les deux équipes à égalité alors que l'attaquant suédois était assez largement hors-jeu.
On pensa alors les parisiens sur la voie de la victoire quand Ibrahimovic remettait un ballon dans la course de Gameiro mais ce dernier était lobé par le ballon. Le match s'agitait et sur une ouverture d'Iniesta, Sirigu était obligé de sortir dans les pieds d'Alexis Sanchez qui s'effondrait ligiquement. Xavi s'occupait de transformer le penalty. Mais contrairement au premier but, Thiago Silva harangua ses coéquipiers pour réagir au plus vite et on connait bien la suite.
Matuidi a égalisé mais sera absent en Catalogne, mercredi prochain pour le match retour. Du côté barcelonnais, Lionel Messi et Javier Mascherano pourraient ne pas être du retour. Cependant, Barcelone a au moins quatre-vingts pourcent de chance de se qualifier pour les demu-finales de la Ligue des Champions mais il n'est pas encore interdit de rêver et vu les deux buts "chanceux" inscrits par le Paris Saint-Germain, on se dit que la chance serait plutôt sur les épaules parisiennes. En tous cas, ce match retour s'annonce palpitant...

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