Dear Chlelia, Je n'ai reçu aucune nouvelle de ta part depuis notre échange d'Octobre dernier. Je t'envoie mes salutations, et si jamais tu liras cette unième lettre, je veux que tu sache que je te porte dans mon cœur comme au premier jour. Loin des yeux, mais près du cœur, dit-on. Je sais que tu es allée à la recherche d'un avenir pour mon peuple. Je suis très fier de toi Chlelia. N'oublie pas de faire lire cette lettre à nos camarades, je cite : ONU, UE, USA, OUA, OTAN, FMI, FAO, OMS, Human Rights Watch, SADC, HCR, CPI, BRICS et tant d'autres camarades influents.
Dear Chlelia, Je ne sais si j'aurais l'opportunité de te revoir un jour, mais si jamais le temps nous fait défaut, si jamais je tombe comme ces milliers des victimes congolais, je veux que tu continues la lutte, et que tu arrives enfin à sauver mon peuple. Depuis que tu es allée au Canada, dix-ans de cela, notre situation a beaucoup changée. Nous ne sommes pas resté les mêmes. Nous sommes devenu très misérables, nos champs de maïs ont étaient incendiés par les rebelles, des gens sans âmes pour mon peuple. La famine est entrée dans notre pays, et nous ne vivons que des contributions de nos camarades que j'ai cités au début de ma lettre. Notre avenir a été remplacé par des ONGs d'aides et d'assistances humanitaires, ils nous distribuent des petits pains comme des enfants du désert. Le toit brule Chlelia, à qui recourir ? Nos voisins ont sorti leurs griffes pour nous effacés. Nous n'avons pas d'émetteurs pour faire entendre notre voix jusqu'en Amérique. Entre le ciel et notre terre, une vaste natte des âmes perdus nous barres la voie au salut, nos prières ne sont pas exaucés.
Dear Chlelia, mon peuple meurt, nul ne dira demain n'avoir pas entendu les pleurs de mon peuple opprimé. Voilà que je t'envoie cette lettre, afin que tu fasses lire cette tragédie à tout le monde. Qu'ils sachent que nous sommes sur le bord d'être effacer comme peuple. Y'a-t-il phrase plus forte que, crime contre l'humanité ? A l'école, j'ai appris que le droit à la vie était un droit sacré, mais la vie m'a prouvée le contraire. Chlelia regarde le sang de mon peuple au sol ! Chlelia, je suis un oiseau blessé, je chante tous les jours sur mon loge afin d'orienter nos âmes qui se perdent. Mon cœur renferme des cicatrices ligneuses qu'aucun médicament ne pourra effacer. Je ne suis qu'une femme Chlelia, mon coeur est tout sensible. J'ai perdue ma virginité, j'ai perdue ma dignité, et ma vie n'a plus aucun sens.
Dear Chlelia, les rebelles ont pris contrôle de mon pays, ma terre sacrée est partie. Ils nous ont assignés aux travaux forcés, nos voisins ont tendu le piège, ils nous ont pris comme des gibiers. Ils ont établi un ordre régional dans mon pays Chlelia, ils contrôlent nos richesses, ils contrôlent notre armée. Chlelia, te souviens-tu du général Mayele ? Il n'est plus là, il a été remplacé par un monstre sorti de l'ordinaire. Nos soldats sont envoyés vers le sentier de la mort comme des chèvres enchainés. Chlelia, nous somme perdus, nous avons perdus notre existence. A l'heure où je te rédige cette note, nous somme à bord d'un taxi, l'homme au volant ne veux pas que nous voyons sa vraie face. Il porte un masque sur son visage. Nous ne savons pas si c'est un des nôtres. La route que nous avons prise est montagneuses, je trouve ce chauffeur à bord peu expérimenté. Si jamais je ne reviens, Chlelia fais lire cette lettre à tous, car nous avons prit le chemin de la mort.
Dear Chlelia, je suis revenu de Bunagana, je suis allé rendre visite à mes demi-frères. Les enfants de ma mère ! Chlelia, je suis très choqué de voir qu'on a réduit mes frères à des marchandises. Ils ont fait de nos filles des esclaves du sexe, j'ai vu des traces des femmes violées puis abattues sauvagement. Là sur ma droite se tenait une vieille femme morte de quarante-ans, elle avait le vagin déchiré, on l'y a introduit une baïonnette. C'est une outrance à la vie humaine Chlelia, c'est inacceptable tout ça. Ils sont sans cœur ces monstres ! C'est un désordre d'enfer dans ma maison, des matières humaines en décompositions, des cadavres en putréfactions trainés par des chiens et insectes de tous genres.
Dear Chlelia, j'ai vu des frères de dix à onze ans muni des armes dangereuses, mon pays est devenu un lieu de terreur. Ces frères ne veulent plus obéir à nos lois, ils ont laissé de côté les valeurs qui nous unissent entant que peuple. Ils sont poussés par l'envie et l'amour de l'argent, des monstres opportuniste. Certains d'entre mes frères portent des armes lourdes, ces armes pèsent plus qu'ils ne pèsent. Voilà pourquoi la croissance infantile est un sérieux problème dans mon pays. Je suis blessé Chlelia, mes frères ont découvert la vie si tôt, mais ils l'ont prit du mauvais côté. Ils ont mis le pays à feu et à sang, ils ont massacré notre peuple. Ils ont torturé nos mères, battu nos père, et violé nos filles. Fais lire cette note à mes frères qui combattent notre terre. Ces insurgés commercialisent les organes génitaux de mes sœurs, mon peuple en a assez. Pourquoi seulement mon peuple ? Chlelia, mon peuple est fatigué d'une guerre qui dure depuis quatorze années, dis-leur que le sang de mon peuple réclame que justice soit faite.
Dear Chlelia, nous sommes à huit million de morts, je n'arrive pas à digérer comment un tel génocide peut avoir lieu sous les yeux de nos camarades. Chlelia, sans mon coltan, Nokia, Samsung, Apple et autres n'existeraient pas. Sans ma terre la technologie n'aura aucun sens, dis-leur de promouvoir la paix dans mon pays, nous travaillerons main dans la main pour faire avancer la technologie.
Chlelia, transmet mes salutations à mes camarades. Je ne baisse pas les bras ma chère, Je vis au coeur des ténèbres. Et même si je ne reçois aucun signe de ta part, je t'enverrais mes lettres de temps en temps. Comme une cigogne, je n'arrêterais de faire du bruit dans tes oreilles, jusqu'à ce que tu trouves justice pour mon peuple. Paix et amour ! RICHIE RONSARD |