Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Akhénaton |
Cet homme est devenu une des personnalités les plus médiatiques de Marseille. Il est aussi et sans aucun doute un des représentants le plus écouté du rap en France. Il faut dire que l'homme est disert. Son discours est clair et parfois percutant, démago diront certains. Connu sous un pseudonyme, emprunté à l'Egypte ancienne, Akhenaton est résolument un homme de son temps, musicien et citoyen. |
Philippe Fragione est né le 17 septembre 1968 dans le XIIIème arrondissement de Marseille. Issus d'une famille d'immigrés italiens originaires de Naples, le jeune Philippe et son frère Fabien vivent dans la banlieue phocéenne avec leur mère, employée de l'EDF. Philippe ne s'intéresse pas vraiment à l'école alors qu'il semble réellement curieux, désireux d'apprendre. A l'âge de 8 ans, on lui achète une encyclopédie qu'il lira du début à la fin. Il se passionne pour les dinosaures puis pour l'Egypte ancienne. Il trouve là, ce qui sera plus tard son pseudonyme, Akhenaton (autre nom du pharaon Aménophis IV). Le rap à 17 ans Jusqu'à ses seize ans, Philippe, appelé aussi Chill partage son temps libre entre les copains, le football et ses lectures. Après un séjour dans la famille de son père, installée à New York, Philippe découvre le rap. De ce jour, sa vision de la vie change totalement. Il vit alors avec son père, fonctionnaire à la Sécurité sociale et lui annonce alors qu'il n'a que 17 ans, son désir de faire du rap. Il poursuivra tout de même ses études mais abandonnera lors de sa première année de DEUG en biologie. Ses rencontres avec Shurik'n, Kheops et Imothep vont lui permettre de monter un groupe. En 89, sous le nom d'IAM, ils sortent une cassette auto-produite. En 91, sort le premier album du groupe "De la planète Mars". Incontestablement leader d'IAM, Akhenaton devient rapidement de par son charisme, sa facilité de parole, son sens aigu de la critique, mais aussi sa sincérité et sa franchise, un interlocuteur de choix pour les médias. Il sait défendre les couleurs du rap, mais aussi celles de Marseille. Il intervient dans les débats politiques et sociaux, donnant ainsi son avis sur des sujets très divers. Très intéressé par les religions, c'est vers l'Islam que Chill se tourne. Il se convertit en 93 un peu avant son mariage avec Aïcha, une jeune Marocaine, devenant ainsi Abdel Hakim. Retour aux sources Avec le succès national du simple d'IAM "Je danse le Mia" (93), les Marseillais sont devenus des figures incontournables du rap français. Alors que le groupe après une longue tournée, met un frein à ses activités, Akhenaton en profite pour livrer son premier album solo en octobre 95, enregistré en partie à Naples, ville d'où une partie de sa famille est originaire. "Métèque et mat" est une ouvre très personnelle où l'on retrouve la faconde du rappeur. Il y évoque la mafia ("La Cosca"), la rébellion face au système établi etc. Sur "Lettres aux hirondelles", il se permet même de sampler "Saïd et Mohamed" de Francis Cabrel. Par ailleurs, "Une femme seule" est inspirée de la vie de sa mère. Ce coup d'essai se transforme rapidement en coup de maître avec 300. 000 exemplaires écoulés. Avant de passer à autre chose. Ce travaille personnel n'a pas entamé son envie de poursuivre l'aventure d'IAM, car la notion de collectif est essentielle pour Akhenaton. Il s'investit dans la production, monte un label Côté Obscur et une maison d'édition, La Cosca. Il continue bien évidemment ses activités au sein d'IAM. Cinéma Akhenaton avec Kheops écrit la bande originale d'un des plus gros cartons de l'année cinématographique française en 98, "Taxi" de Robert Pires dont le producteur n'est autre que Luc Besson. En février 99, ils reçoivent d'ailleurs la Victoire de la Musique pour la meilleure bande originale de l'année. Mais ce qui reste le grand projet d'Akhenaton en cette fin d'années 90 est sans aucun doute le film qu'il cosigne avec son acolyte Kamel Saleh. "Comme un aimant" est un long métrage de fiction dont l'action se déroule dans un quartier de Marseille. Akhenaton écrit la bande originale avec Bruno Coulais, auteur entre autres de la BO du film "Microcosmos". On trouve aussi des pointures soul internationales comme Cunnie Williams ou Isaac Hayes. Un jeune Marseillais, Bouga, chante "Belsunce break down" et le simple fait vite partie des sommets des charts français. En même temps qu'il développe ce projet, Akhenaton travaille sur un disque de musique électronique. Sous sa direction, quelques quinze Djs ou compositeurs s'adonnent aux joies du travail collectif. "Electro cypher" sort fin 2000. Plutôt électro-funk, cet album est très inspiré par le travail effectué dans le passé par le groupe allemand Kraftwerk mais aussi par celui de la Zulu Nation d'Afrika Bambaataa. Akhenaton une fois de plus, élargit son champ d'action, s'impliquant d'avantage dans la production de jeunes talents. Mais encore... Le 19 juin, Akhenaton réapparaît en solo sur la scène musicale avec un single "AKH" annonciateur d'un album qui sort en octobre, "Sol Invictus" ("soleil invincible"). Contrairement à "Métèque et mat" concocté seul dans son coin, le rappeur fait appel pour ce disque, à Shurik'n, aux Chiens de Paille ou à Dadou de KDD. Plutôt nostalgique, voire désabusé, "Sol invictus" est résolument tourné vers le passé, que ce soient par les thèmes évoqués ou par le son très "années 80" que l'on entend presque tout du long des 18 morceaux. Cet opus se vendra à plus de 175. 000 exemplaires. Quelques mois plus tard, en novembre 2002, Akhénaton sort un "Black album" constitué de morceaux composés lorsde l'enregistrement de l'album précédent mais non retenus et de titres destinés à des B. O. F. Au même moment, un DVD "Live au Docks des Suds", la vidéo de l'uniqueconcert qu'il a donné en avril à Marseille est mise sur le marché. Akhenaton est un touche-à-tout. Difficile quand on est aussi curieux de la vie, de se cantonner à une seule activité. Devenu une des têtes pensantes du rap français, cet artiste développe son art et son talent dans différents domaines tels que le cinéma et la musique. |
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