Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Lettre à tous les homophobes |
Ma première histoire d'amour se passe avec une fille, et moi aussi je suis une fille. Et alors ? |
J'ai presque 18 ans, et jamais je n'ai eu de petit ami. La raison est bien simple, c'est que les garçons, ça ne m'intéresse pas. Je vous vois déjà vous écrier qu'à l'époque du collège je ne pouvais pas le savoir, que j'aurais très bien pu avoir un copain à cet âge, mais c'est un peu plus compliqué que ça... Mes parents ont fait de leur mieux pour m'élever, j'en suis consciente et je les remercie pour toute leur bonne volonté. Mais ils ont fait une erreur : ils ont tellement voulu me protéger que j'ai dû apprendre par moi-même, et j'ai eu mal. Je ne me souviens plus si j'ai été attirée par une fille à ce moment là, mais c'est à 13 ans que je me suis rendue compte que j'étais homosexuelle. Avant j'étais sure que l'homosexualité n'était qu'une blague, qu'une fiction qui ne se déroulait qu'à la télé. Mes parents ne m'en avaient jamais parlé. J'ai donc pris les choses en main, et pour me rassurer j'ai lu des magasines comme OK podium ou ce genre de chose qu'on lit à 13 ans. J'y ai lu que ça n'était qu'un sentiment courant à mon âge, parce que je passais tout mon temps avec des copines, et qu'avec l'éveil de la sexualité, ça me faisait croire que j'étais attirée par les filles. Foutaises. Mais je m'y suis accrochée, et plus le temps passait, plus je me disais que je n'en avais plus pour longtemps, que bientôt j'allais me trouver un petit ami, et que ce ne serait plus qu'un mauvais souvenir. Et un jour, il y a 10 mois, j'ai pris conscience que j'étais bel et bien homosexuelle. J'ai eu mal, et j'ai eu peur. Au lieu d'en parler, j'ai commencé à m'auto mutiler. J'en ai encore des traces sur les bras, je prenais un couteau, des ciseau, un coupe-papier, bref n'importe quoi et je l'enfonçais jusqu'à ce que ça saigne suffisamment. Je voulais que mon corps montre à quel point j'avais mal à l'intérieur, et je voulais faire mal à ce corps qui n'était pas "normal". Sans l'aide d'une amie elle aussi lesbienne jamais je ne m'en serais sortie. Si j'avais été seule, je pense que ça n'aurait pas été si difficile, mais il y a mes parents : comment vont-ils réagir en apprenant que leur fille est lesbienne, qu'ils n'auront jamais de gendre ni de petits-enfants ? je ne veux même pas y penser. Aujourd'hui je vais mieux, et je suis même tomber amoureuse, mais presque personne ne le sait, parce que si moi je suis prête à l'assumer, elle ne le peut pas encore. Alors voilà, je n'ai pas choisi d'être lesbienne, ma vie aurait été tellement plus facile si j'avais été hétéro, alors vous les homophobes, arrêtez : j'ai suffisamment de difficultés comme ça à m'accepter sans que vous en rajoutiez. Ce que je veux maintenant, c'est un peu de bonheur, jusque ce qu'il faut pour vivre. |
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