Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Il y a 10 ans, la mort de Michel Berger |
Hommage à Michel Berger... |
PARIS (AFP) - Il y a 10 ans, le 2 août 1992, Michel Berger succombait à une crise cardiaque dans sa résidence d'été de Ramatuelle (Var), où il passait les vacances d'été en famille.
Une mort inattendue pour un éternel jeune homme de 44 ans, bon époux, bon père, qui, de surcroît, ne semblait goûter à aucun des plaisirs de la "génération rock", dont il était un des enfants. Quelques heures auparavant, Michel Berger venait de disputer une partie de tennis contre deux amies. Il en était revenu inhabituellement fatigué, mais la chaleur et les nombreux voyages qu'il avait faits au cours des derniers mois entre les Etats-Unis et la France pouvaient constituer une explication plausible à cette langueur passagère. En fait, le chanteur était en proie à une crise cardiaque qui allait l'emporter à 21H30. Plus qu'un enfant du rock, Michel Berger -né Michel Hamburger, son père était le professeur Jean Hamburger- était un enfant de la pop. Plus Beatles que Rolling Stones, davantage fasciné par les harmonies éthérées des Beach Boys que le folk abrasif de Dylan, Michel Berger fut le premier à acclimater en France l'esthétique pop dérivée de l'Angleterre des "Swingin Sixties". Musicien dans l'âme, dès 16 ans, il se lance dans la carrière. Sans succès. En 1965, alors qu'il n'a pas 18 ans, il figure, anonyme, parmi la cinquantaine de jeunes chanteurs immortalisés sur une célèbre page du magazine Salut les Copains par le photographe Jean-Marie Périer, instantané de la "génération yéyé". Les stars de l'époque ne sont guère plus âgées que lui : "Cloclo" (Claude François), Sylvie (Vartan), Eddy (Mitchell), Françoise (Hardy), Johnny (Hallyday), France (Gall)... C'est cette dernière qui lui permettra de prendre son envol au milieu des années 70 lorsqu'elle amorce une deuxième carrière en devenant l'interprète-fétiche de celui qui s'impose comme un des plus fins mélodistes de la génération. Michel Berger a commencé à imposer sa griffe au début des années 70, d'abord avec sa compagne d'alors, Véronique Sanson, dont il réalise les premiers enregistrements. Il offre à la jeune chanteuse un habillage musical qui constitue une forme de révolution dans les variétés confinées de l'époque. Au même moment, il apporte à Françoise Hardy une chanson qui relance sa carrière ("Message personnel"). La rencontre avec France Gall en fait en quelques mois comme une des "plumes" les plus efficaces de la chanson française. Très marquées par la pop anglaise, avec cette volonté de considérer la voix comme un instrument à part entière et le soin apporté aux arrangements, ses chansons font le bonheur des radios : "Viens je t'emmène", "Musique", "Comment lui dire?", "Il jouait du piano debout", "Babacar", "Débranche", "Ella"... Parallèlement, il mène sa propre carrière mais cet homme qui préférait visiblement l'ombre ne parviendra jamais à s'imposer totalement sous ses propres couleurs, en dépit de quelques succès respectables ("Mademoiselle Chang", "Les paradis blancs")... En élaborant ses mélodies dans le secret des studios, Michel Berger appartient à cette tradition d'artisans de l'ombre qui donnèrent leurs lettres de noblesse aux variétés. En cela, il est, toutes proportions gardées, le descendant de ces alchimistes du son que furent des Brian Wilson (Beach Boys) ou un Phil Spector, autant de maitres pour lui. Il sera enfin en France, avec "Starmania", créé en 1979 au Palais des Congrès, le pionnier des spectacles musicaux héritiers de la tradition des "musicals" de Broadway ou du West End londonien. |
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