Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Une mer étrange... |
Voila un court récit, totalement imaginaire. |
J'avais déjà 15 ans quand ma mère m'annonça, que, pour la première fois, nous irions à la mer. Dès que je l'avais appris, j'avais foncé annoncer la nouvelle à mes amis. La mer ! Je n'y étais jamais allé, mais on m'en avait tant parlé ! Une grande étendue d'eau, fraîche, délicieuse et... salée ! Vous comprendrez alors aisément à quel point j'étais ravie de ce voyage ! Donc, deux semaines plus tard, nous avions entassé des sacs, des valises, des bouées et toute une foule d'objets divers dans notre voiture, et nous étions partis pour le sud. Le voyage se déroula sans encombres, et nous sommes arrivés à la Tranche sur mer, une petite station balnéaire sur la méditerranée. Quand papa eu garé la voiture près de la plage, à côté de la maison que mes parents avaient louée pour deux semaines, je me suis précipitée près du port. Il y mouillait des petits bateaux de pêcheurs, amarrés au quai par de grandes cordes de chanvre. Ces mêmes cordes s'entremêlaient un peu plus loin, à côté d'un tas de filets multicolores. A une dizaine de mètres de là, une brise lame de pierre recouverte d'algues et de coquillages. Ensuite, un port de plaisance, et puis...la mer. Au-delà de ce port, elle s'étendait à perte de vue. Elle se fondait avec le ciel sur la ligne d'horizon, coupée de quelques voiles blanches. Mon père me sortit de ma rêverie pour l'aider à décharger la voiture. Cette tâche accomplie, je me glissais hors de mes vêtements et enfilais un ravissant maillot de bain bleu et chaussais mes pieds d'une paire de tongs en plastique. Je filais alors vers la plage avec ma serviette de bain et mon tube de crème solaire dans un sac de plage en toile. Il n'était que 10 heures, mais le soleil brillait déjà haut dans le ciel. J'étais très excitée ! J'avais déjà bronzé au soleil de la montagne ou à celui du désert, mais jamais à la mer ! J'étendais donc en hâte ma serviette au sol, m'enduisait d'une épaisse couche de crème solaire, plantait un parasol dans le sable et courrais vers l'eau après avoir retiré mes sandales. Le sable humide s'enfonçait sous mes pieds. J'arrivais au bord de la mer. L'écume me léchait les chevilles, me faisant frissonner. Prudemment, j'avançais un pied dans l'eau, puis l'autre. Voyant qu'elle n'était pas trop froide, j'accélérais, et je me retrouvais bientôt avec de l'eau jusqu'aux épaules. J’amorçais un mouvement de brasse, quand une vague me surpris, et je bu la tasse. Je m'attendais à sentir un goût salé m'envahir la bouche, mais non ! Cette eau de mer pleine de sel dont on m’avait tant parlé était... sucrée !! Stupéfaite, je goûtais à nouveau cette mer sucrée, ce qui confirma ma première découverte. Intriguée, je me résolu a découvrir la raison de ce mystère. J'eu l'occasion de découvrir le fin mots de l'histoire quelques jours plus tard. J'avais pris l'habitude de flâner le long des quais, en quête de coquillages et d'histoires que de vieux loups de mer marmonnaient en mâchonnant le bout de leur pipe ou en mastiquant une chique. L'un de ces vieux marins me racontait souvent des histoires fascinantes à propos de poissons multicolores créés par la volonté de neptune. Il m'enseigna comment étaient nés les hippocampes, ou encore pourquoi il ne fallait pas se promener seul sur la plage pendant la nuit. Mais lorsque je l’interrogeais sur cette mer, cette fameuse mer sucrée, il se contentait de hausser les épaules et de prétexter qu'il devait partir raccommoder un filet de pêche pour son fils. Le lendemain, j'essayais a nouveau de trouver la raison de ce mystère, mais comme la première fois, le vieux marin me répondit de manière évasive qu'il avait des choses à faire. Enfin, après avoir jour après jour questionné le vieil homme, il me demanda de revenir le lendemain pour qu'il me raconte la raison de cet étonnant mystère. Satisfaite, je me rendis le lendemain sur les quais, et y trouvai le vieux marin. Celui-ci m'entraîna dans un bateau de pêche. - C'est le bateau de mon fils, m'expliqua t’il. Pour l'instant il est malade, il me laisse donc son bateau. Je suis désolé de ne pas t'avoir répondu plus tôt, mais cette histoire nous gène, nous, les marins de la Tranche. Cela fait plus d'un siècle que nous pêchons dans cette mer, non pas des poissons, comme s'imaginent les gens, mais des marshmallows, des caramels, des pommes d'amour, et toutes les friandises que tu pourras goûter. Dans tous les pays, les magasins vendent nos bonbons, car ils viennent tous de cette mer. Seulement, nous ne désirons pas que le monde le sache !! Si on venait à apprendre que notre océan sucré fournit toutes les gâteries du monde, les grandes industries viendraient s'approprier notre gagne-pain, et plus aucun marin de La Tranche sur mer ne pourra nourrir sa famille ! Mais je te fais confiance, aussi je te raconterai cette histoire. Elle se passe il y a bien longtemps, alors que la France était gouvernée par Arimé, un roi très riche et luxueux. Alors qu'il se baladait à travers le pays en guise de vacances, il se rendit par hasard jusqu'ici. Il se baigna dans la mer, et en ressortit poisseux, comme s'il s'était trempé dans du sucre fondu. Intrigué, il plongea a nouveau. Comme il s'apprêtait a remonter à la surface, il aperçu un petit poisson qui nageait vers lui. Mais quand celui-ci arriva enfin au niveau d'Arimé, le roi se rendit compte que ce n'était pas un poisson, mais une petite boule colorée et translucide, emballée dans un papier de couleur vive. Surpris, Arimé attrapa prudemment l'objet, et remonta à l'air libre pour l'examiner. Hors de l'eau, le poisson avait cessé de bouger, et le roi, curieux, le défit de son emballage. Sentant une odeur sucrée s'échapper de ce qui n'était en fait qu'un bonbon, il le porta à sa bouche, et le suça. Il était délicieux, sucré et savoureux. Le roi était ravi. Il ordonna qu'on pêche pour lui dans ces eaux des centaines de petits poissons colorés, comme celui-ci. Aussitôt, ses désirs furent accomplis. Chaque semaine, les pêcheurs envoyaient à leur souverain des colis de bonbons sucrés. Mais cela ne lui suffisait pas ! En effet, les sucreries mettaient trop longtemps à parvenir jusqu'à son palais. Il commanda à ses meilleurs architectes qu'on lui bâtit un immense château sur les rivages de la mer sucrée. Chaque pièce devrait contenir un aquarium où nageraient nougatines, chocolats et berlingots. Il avait engagé sur ce chantier tous les ouvriers du royaume, les travaux furent donc vite finis. Un mois plus tard, il emménageait dans un somptueux châteaux dont les terrasses et les balcons donnaient sur la mer, et ou il recevait chaque jours de riches seigneurs et rois qui lui achetaient à prix d'or ses précieuses gourmandises. Cependant, Arimé n'était toujours pas satisfait. Il ne comprenait pas le mystère de cet océan de gourmandise, et cela le contrariait. Il appela tous les meilleurs savants du pays pour travailler sur la question. En vain. Aucun des chercheur ne trouva ne serait-ce qu'une explication. Mécontent, le souverain annonça alors à tout le royaume qu'il offrirait de l'or pour le restant de sa vie, des friandises par milliers et la main de sa plus jeune fille à celui qui lui donnerait la clé de ce prodige. Des princes venus de l'orient, les plus brillants chercheurs, des rois et des seigneurs vinrent alors pour tenter leur chance. Mais aucun d'eux ne trouva, et ils repartirent dans leurs lointaines contrées, bredouilles. Deux années s'étaient écoulées, quand un petit pêcheur du nom de Lohio se présenta timidement devant son souverain. Il lui demanda humblement s'il pouvait tenter sa chance. Le roi, étonné lui demanda pourquoi il n'avait pas cherché la clé du mystère avant de venir se présenter devant lui. Lohio lui répondit qu'il n'avait pas les moyens d'entreprendre le voyage nécessaire à ses recherches. Arimé, désireux de découvrir enfin la vérité, ordonna à un capitaine de la marine de fournir au pêcheur une embarcation qu'il pourrait choisir lui-même. Le marin, surpris, emmena Lohio au port de Sa Majesté afin qu'il y choisisse un bateau. Ils passèrent devant un somptueux navire à trois mâts, mais le petit pêcheur déclara que ce bateau était trop grand, et qu'il ne saurait jamais le diriger. Ensuite, ils découvrirent une barge de guerre, armée d'une vingtaine de canon, et de plusieurs balistes. Cette fois, Lohio annonça qu'il ne désirait pas faire la guerre, et que cet armement qui risquait de faire couler le bateau ne lui serait d'aucune utilité. Mais quand les deux hommes aperçurent une petite embarcation munie d'une voile et de rames, Lohio demanda à ce que l'on lui équipe ce bateau d'un filet et d'un abri en toile, et qu'on le prépare à prendre le large. Le capitaine donna des ordres pour que tout soit fait selon les désirs du pêcheur. Le lendemain, Lohio prenait le large à bord de sa coquille de noix. Il explora des iles de tous les coins du monde, il inteerrogea chaque personne qui croisait son chemin, et au bout de six mois et six jours, il était de retour au palais, devant son souverain. "Sire, lui annonça t'il, j'ai parcouru toute la planète pour vous, et j'ai écouté les histoires de tous les sorciers et vieux marins que j'ai rencontré. Et aujourd'hui, je peux, celon vos désirs, vous conter l'histoire de cette mer. - Et bien, je t'écoute. Si ton histoire me semble vraie, tu aura le droit à ta récompense. Si en revanche il s'avère que tu a tenté de me tromper, tu seras mis en geole pour le restant de tes jours. - Je ne crains rien, car mon histoire ne dit que la vérité. Cela se passe aux Indes, il n'y a pas si longtemps que cela. Un prince très avare et cruel du nom de Aboukary avait decidé de règner en maitre sur le monde. Il avait rassemblé une armée composée de fakirs sur des tapis volants, de génie lançant des boules de feu, de dragons cracheurs de feu, de chimères et d'autres artifices. Mais son conseiller, Ranouk, ne voyait en son mettre qu'une brute assoifée de pouvoir, et décida d'organiser une révolte. Mais sa puissance était loin d'égaler celle de Aboukary, et il le savait. Il essaya de réunir dans l'ombre tous les sorciers qui lui étaient fidèles, et tous les sujets du royaume qui désiraient se liguer contre leur cruel monarque. Ranouk constitua ainsi une petite armée. Malgré tout, cela n'était guère suffisant pour lutter contre les forces d'Aboukary qui prenaient de l'empleur chaque jour. On décida donc de faire appel à Tindel, un vieux sage qui vivait en ermite au sommet d'une montagne aujourd'hui disparue, le mont Kay-roh. On disait de cet ermite qu'il était un peu sorcier, et connaissait tous les secrets des forces de la nature. Cependant, le voyage pour aller jusqu'à cet montagne-qui se situait d'ailleurs là où se trouve maintenant la mer sucrée- était long, et perilleux. On désigna alors Fin-hur, un petit marchand, pour quérir Tindel. Il était pauvre, mais brave et courageux, et il avait inventé des gourmandises sucrées que lui seul savait fabriquer. On l'arma d'une sarbacane et de flèches enduite de la potion du sommeil, et on lui confia une barge rapide et légere. Il parti alors à la recherche de Tindel. Mais pendant qu'il parcourait le long chemin qui devait le mener au sage, Aboukary avait découvert ce que préparait la conspiration. Il décida donc de réduir à néant ses projets sans pour autant s'en inquiéter. Il envoya un escadron de dragons sur la barge de Fin-hur afinde la réduir en cendres. Mais le jeune homme était aussi habile marin gue confiseur ; il n'eut donc pas beaucoup de mal à éviter les attaques de ces monstres ; les dragons finirent donc par se lasser et revinrent à leur maitre. Celui-ci, agacé, mais toujours pas inquiet, envoya sur l'esquif de son enemi un bataillon de genies. Ceux-ci essayèrent envain de pièger le marin avec d'habiles manoeuvres ; ils lui firent voir milles délices sur d'accueillantes jonques, mais le marin, qui avit pris soin d'emmener ses confiseries avec lui préféra rester à manger des caramels sur son embarquation, et meme s'il aurait aimé avoir de la compagnie sur son bateau, il résista à l'envie d'acoster sur une ile ou dansait des dizaines de jeunes filles. Les génies, déconfits, revinrent à leur maitre. Celui-ci commençait cependant à craindre le jeune homme. Il mit alors son grand manteau, et, comme il était une peu sorcier, il prit également avec lui ses sachets remplis de poudres diverses. Quand il rejoignit Fin-hur, qui a présent avait accosté au pied de la montagne, il se présenta devant lui sous l'aparence d'un vieil ermite et demanda au petit confiseur s'il pouvait l'accompagner en haut de la montagne. Ce dernier accepta et ils continuèrent leur route. Aboukary essaya maintes fois de pousser son ennemi dans les nombreux gouffres qui s'ouvraient sous leurs pas, mais en vain. Il essaya également de lui faire accépter des mets empoisonnés, mais le jeune homme, méfiant, préferait se contenter de son repas habituel. Ausii, c'est sain et sauf que Fin-hur arriva en haut de la montagne. |
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