Au nom de tous les miens

Voici le bilan de toute une vie : celle de Martin Gray. Martin a 17 ans quand il commence à connaître les souffrances de la vie. Il est juif, il vit en Pologne. Malgré son âge, il va subir la grande persécution juive orchestrée par les nazis lors de la seconde guerre mondiale. Et pour venger la mort de sa mère, son père, ses frères, son peuple, il ira jusqu'au bout pour les faire renaître à travers lui... "au nom de tous les miens".
cette formule que l'on retrouve durant toute l'histoire est le but de sa survie et de sa vengeance : "C'est de Treblinka qu'il fallait me sortir, là était la seule victoire qui compterait, celle qui ferait de moi le témoin, le vengeur, l'homme par qui les miens, tous les miens, revievraient. " C'est par cette force de caractère, et cette volonté ahurissante qui font de lui un personnage hors du commun, un des rares à avoir survécu aux pires extrémités de la barbarie humaine : conditions de vie inhumaines, torture, expériences scientifiques sur cobayes humains. Le XXème siècle a vu ce que pouvait donner l'application directe et jusqu'au-boutiste d'une idéologie rasciste "l'antisémitisme". A partir de la Conférence de Wannsée en 1942, fut décidée par Hitler, la mise en place de la solution finale : juifs, tsiganes, homosexuels, mais aussi communistes et opposants politiques, tous furent entassés dans des trains à bestiaux et acheminés vers les camps de la mort, dont Treblinka où est envoyé notre héros. On s'identifie parfaitement au personnage, qui nous offre une lecture facile, captivante et surtout émouvante. On découvre aussi le chemin d'un homme qui malgré les atrocités qui jonchent son chemin, se montre toujours courageux et généreux.


Il est d'ailleurs difficile de retenir : l'émotion qui vout envahit lorsqu'on découvre les souffrances endurées par Martin... Il a assisté à la mort de son père, un résistant qui, comme son fils, voulait venger sa famille, son peuple, et défendre sa patrie. Puis celui-ci était présent à la mort inutile d'un bébé juif, arraché au bras de sa mère, ensuite lancé de main en main et finalement laissé tomber comme un chiffon... un chiffon ensanglanté.

Mais par sa force intérieure uniquement forgée sur la pensée "au nom de tous les miens", Martin Gray a réussi à franchir tous les obstacles qui s'opposaient à lui, pour nous offrir un témoignage de grande qualité, une oeuvre magnifique, pour que les gens soient conscients, de l'horreur des camps de concentration, de la guerre. Ce n'était qu"il y a 60 ans, et par ce livre on voudrait que toutes ces horreurs ne soient jamais oubliées pour que plus jamais elles ne se reproduisent...