La différence

On dit souvent que la période de l'adolescence est la plus difficile. Pour certains, elle passe sans trop d'anicroches et elle n'est pour eux que le passage de l'enfance à la vie d'adulte. Pour d'autres, elle est fatale. Quelques-uns ne résistent tout simplement pas à la succession de hauts et de bas qu'est devenue leur vie. Quand aux derniers, ils se situent dans le milieu. Voici comment j'ai traverser la dure épreuve de reconnaitre ce que je suis vraiment.

Jusqu'à assez longtemps, je croyais être parmi ceux de la première catégorie. Je n'avais pas de problèmes particuliers, j'étais plutôt du genre élève modèle et ma vie se déroulait sans trop me bousculer. Pourtant, je devais vite m'apercevoir qu'il allait falloir tenir bon si je ne voulais pas me retrouver dans la deuxième.

Souvent, je me suis demandé pourquoi moi j'avais à vivre ca. Pourquoi j'avais à traverser cette épreuve alors que c'était si étranger aux autres. Mais un jour le pourquoi s'efface et ne laisse plus que cette réalité qui te paraît si affreuse sur le moment. Cette soudaine certitude que quoi que tu fasses, tu ne pourras jamais vivre ta vie comme les autres. À cet instant, tu as l'impression que ta vie s'écroule. Tout ce que tu t'étais imaginé ne correspond plus du tout à ce que te réserve vraiment l'avenir. Tu as l'impression que le cours de ta vie perd son sens, que la route si facile à suivre devient soudainement presque impraticable. Pourtant, il est clair qu'elle redeviendra belle un jour mais pour l'instant, tout ce que tu arrives à voir, c'est le noir dans lequel tu es plongé, ce noir qui signifie souffrance, déception, douleur...

Puis enfin, le soleil réapparaît. Sous la forme d'un ami, d'un parent, il t'aide enfin à te sortir de cette boue dans laquelle tu t'étais peu à peu embourbée. Sans trop t'en rendre compte, il te redonne le goût de vivre, une raison de continuer. Mais la menace est encore la, prête à t'engloutir au moindre choc. C'est à ce moment que tu te rends compte vraiment de ce qu'est devenue ta vie. À force de ne voir que le mauvais, tu as laissé passé tout le bon. À cet instant, tu comprends que tu dois remonter la pente ou y rester. Bien sûr ça te paraît insurmontable, comment pourrais-tu voir la vie de la même façon après tout ça ?

Mais doucement, sans ne rien brusquer, la force revient en toi, pendant que les larmes s'assèchent, remplacées par des éclats de rire. Peu à peu, tu arrives à voir ce que tu as vécu comme quelque chose de bien. Après tout, ça t'a fait grandir en dedans. En enfin, sans trop t'en apercevoir, tu oublies que tu n'es pas comme tout le monde. Et puis tu repenses à combien cette différence t'a fait souffrir, parce qu'au fond, c'est elle qui a tout déclenché. Mais en y songeant, tu ne peux pas t'empêcher de sourire. Car ce n'est que du passé maintenant et l'avenir ne peut qu'être plus beau...