On vous Spolie !!!

C'est décidé, je change de métier !
N'y voyez pas là le discours conquérant d'un jeune cadre dynamique en quête d'un nouvel eldorado, mais plutôt la manifestation d'un ras-le-bol patiemment forgé au cours de dix années de services rendus.


Je cherche désormais un métier qui ne requiert aucune compétence à laquelle mes voisins, mes amis ou mes parents soient susceptibles de faire appel Car pour être honnête, je suis un peu las de m'entendre dire "tiens, toi qui t'y connais en informatique, tu pourrais pas me convertir ce fichier ?" ou bien encore "Tiens toi qui es un gourou de la micro, ça t'ennuierait de m'aider à monter mon graveur de DVD ?". "Dring Dring, Allo, ça va ? J'ai un probleme avec... T'a deux minutes ?" Comprenez par là, "T'a rien de prévu ce soir ?"
Petit à petit, on finit par y passer ses soirées, ses week-end, et parfois même ses vacances !!!
Je dois avouer qu'au début des années 90, j'étais flatté de passer pour un expert ès micro-ordinateur et je considérais qu'il s'agissait d'une reconnaissance légitime de toutes les heures passées à tenter de pénétrer les arcanes de la micro-informatique balbutiante...


Employé à mc do

Mais aujourd'hui, dans les dîners en ville, quand on me demande quelle est ma profession, je réponds que je suis employé à Mc do. En général, on change de sujet de conversation et on ne me demande jamais aucun service. Malheureusement, il y a tous les autres, tous ceux qui ont déjà sollicité mes faveurs et qui sont prêts à recommencer tant ils ont été satisfaits de mes prestations gratuites.

Poutant ces gens-là ne sont pas idiots et ils voient bien qu'ils abusent de vos compétences, mais comme le bien-être de leur ordinateur passe avant le respect des règles les plus élémentaires de la bienséance, ils sont prêts à toutes les bassesses et à toutes les flatteries pour déplacer votre serviteur. Les plus cyniques concluent même mon intervention par un sinistre "Doué comme tu es en informatique, tu pourrais en faire ton métier"

Terrassé par cette perfidie, je n'ai alors pas le courage de leur rétorquer que c'est réellement mon activité principale et qu'on me rémunère pour cela. Je comprends alors mieux les médecins qui laissent leur ordonnancier à leur cabinet et qui refusent de soigner leurs proches en dehors des heures de bureau. J'exhorte donc tous les opprimés, tous ceux qui sont accablés par les béotiens en informatique à réagir avec la plus extrême vigueur et leur délivre ce message :
"Exploitées, exploités, on vous spolie ! Révoltez-vous et délivrez-vous du joug de la tyrannie de la maintenance bénévole. Refusez les cadences infernales qu'on tente de vous imposer sournoisement et mettez-vous en grève s'il le faut." Il existe bien sûr une autre technique, mais elle est plus risquée :
achetez-vous un Mac et tout le monde (ou presque) vous foutra la paix...