L'Eurovision

L'Eurovision... Que vous évoque ce nom ?... Pour certains, la plus grande manifestation musicale de l'année, pour d'autres, un truc ringard de chez ringard où des gus se trémoussent quasi à poil en chantant des chansons débiles.
Vous me direz, chacun ses goûts !
Au début, je ne prenais cette émission que comme un passe temps... Encore que je ne puisse jamais la regarder jusqu'au bout, faute d'énergie.
Mais curieusement, je me suis prise au jeu cette année, et ai commencé par enregistrer la demi finale, je le rappelle, grande première cette année, trop grand nombre de participants oblige.
Demie finale donc... évidemment, pas grand chose de valable. La Suisse se rartatine complètement avec sa composition digne d'une chanson d'un manuel d'anglais pour débutants, les pauvres lituaniens nous proposent un bide complet, Andorre chante diaboliquement faux, et les Slovènes semblent trop amoureux pour réaliser qu'il chantent pour l'Eurovision. Bon. Mais à côtés de ces piètres performances, se trouvent déja quelques artistes confirmés aux chansons assez convaicantes.
La prestation assez déjantée je l'avoue, de la Bosnie Herzégovine fait sentation avec sa chanson intitulée "In the Disco". L'Albanie également fait impression, mais l'Ukraine fait déja figure de favori grâce à sa prestation explosive "Wild Dances". Tout est dans le titre n'est ce pas ?
Résultats... Bingo, mes favoris partent tous en demi finale, les autres restent sur le carreau. Petit pincemement au coeur tout de même pour la Bielorussie qui avait vraiment sa chance en finale avec une chanson originale et très folklorique... Tant pis, the show must go on...


La finale

Enfin, la finale arrive. La prestation de français Jonathan Cerrada est d'ailleurs très attendue, une "superbe" chorégraphie de Kamel Ouali ayant été annoncée. Passionnée moi même de danse, j'attend avec impatience son intervention. Mais horreur, malheur ! Le pauvre John manque de se casser la figure dans les minis escaliers, ponctue sa diction de grimaçes plus pathétiques les unes que les autres, arbore un vilain tatouage noir dans le cou jurant avec son ensemble blanc, et est accompagné d'une grande gigue tondue montée sur échasses et tentant en vain d'onduler un tant soit peu du bassin sur une chanson, avouons le, plutot molassonne. Mais où est donc passé Shakiman ? Il nous faudra attendre encore au moins deux ans pour l'Eurovision à Paris... France : 0 points !
Fort heureusement, les presatations des autres candidats se révèlent être nettement au dessus. Toujours fidèles au poste, l'Albanie et la Bosnie font sensation. Quant au petits nouveaux, tels que la Grèce, partie favori, la jolie et solitaire chypriote ou encore la Turquie, pays organisateur, nous offrent un beau spectacle. Mention spéciale à l'Autriche, qui avec une belle chanson d'amour en allemand "Du Bist", malgré un gros problème de "chorégraphie" en a ému plus d'un (e).
Mais l'Ukraine domine largement tout ce beau monde, avec une prestaion encore plus tonique et dynamique que la précédente.
A l'Europe de voter...


Ruslana, la tigresse ukrainienne

Sans surprise, l'Eurovision 2004 consacre la chanteuse ukrainienne Ruslana Lyzhicko, suivie de très près par la Grèce et Chypre, notamment.
Mais nombreux sont ceux qui ont trouvé injuste ce choix, accusant les pays de l'Est de se voter uniquement entre eux, une "Esto-vision" selon Marie Myriam (la dernière gagnante française en date). D'autres soulignent le coté sommaire voire primitif de la chanson de Ruslana, aux paroles, je l'avoue, assez limitées... Les "shi-di-ri-di-duy, shi-di-ri-di-da-na" endiablés n'ont pas plu à tout le monde, mais au fond, qu'importent les paroles quand l'interprétation, les costumes et la chorégraphie sont au top et défient toute concurrence ?
Les autres chansons de son album "Wild Dances" donnent un aperçu moins primaire des capacités artistiques de la talentueuse chanteuse, alteranant balades en ukrainien et complaintes emplies de sensibilité.
Ruslana la tigresse ukrainienne a donc véritablement mérité son titre de gagnante et représente bien toute l'essence de l'Eurovision d'aujourd'hui, qui peut plaire ou déplaire.
Le concours de l'Eurovision a donc toujours sa raison d'être en tant que tel, dans un registre assez kitsch mais toujours riche en prestations superbes.