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Mon papy, mon héros |
Une petite fille avec un grand père. Une hisoire d'amitié, une histoire d'amour. Lorsque le grand père est atteind d'une maladie orpheline, tout se bouscule dans la tête de Célia. Elle perd ses repères, car on ne lui dit pas toute la vérité, mais c'est une enfant et les enfants ça finit toujours par tout comprendre... |
Alors que je suis dans ma chambre, maman hurle très fort : "Céliaaaaaaaa !" On dirait qu'elle est en colère, ou pressée, elle crie plus fort que d'habitude. Je me dépêche. Elle m'attend, elle est devant la porte, elle me tend mon manteau. Elle n'a pas l'air aussi énervé que je l'aurais pensé, ni pressé d'ailleurs. Elle m'aide à l'enfiler, elle m'ouvre la portière comme une princesse ! Et on est partie. On va à l'hôpital voir papy. Il est malade m'a dit maman elle m'a dit aussi que ça allait passer. Alors je ne m'en fais pas. Je l'adore mon papy c'est le meilleur des grands pères, il rigole tout le temps ! Il m'emmène au zoo, au cinéma, faire les courses. On s'amuse tellement ! Maman dit que nous sommes de vrais gamins, et ça me plait ! Car mon papy, c'est mon ami. Nous arrivons devant l'hôpital; un monsieur nous ouvre la porte, il fait un petit sourire. Un monsieur derrière le comptoir appelle maman et lui demande mon âge, je crois. Elle lui tend un papier et on passe. On prend l'ascenseur. Un grand ascenseur, avec des miroirs sales, et une rampe, une grande rampe grise. L'ascenseur tout entier est gris, d'un gris triste. Avec une odeur qui me gratouille le nez, elle est désagréable. Nous descendons au troisième étage, je n'arrive pas à lire ce qu'il y a de marqué : maman me tire par le bras. Nous longeons vite de long couloir pour arriver à une petite porte avec marqué les chiffres 328. Maman frappe : une petite voix à peine audible nous donne la permission d'entrer. Papy est là, allongé, les bras ballants dépassant du lit. Il a l'air tout petit, il est tout blanc. On dirait un bébé. Un petit être, tout petit, plus petit que moi. Maman me serre la main, elle me fait mal mais je ne l'enlève pas, pourtant je devrais mais cela m'empêche de partir, parce que j'ai un peu peur, j'ai peur parce que je ne le reconnais pas, parce qu'il ne rigole pas. Je l'examine encore. Il est faible, ses bras ballants sont bleus. On dirait qu'il n'a même pas la force de les remettre sur son lit. Maman me lâche la main elle se pose doucement à côte de lui et lui replace ses deux bras sur le lit ; elle lui fait un bisou. Moi je n'ose pas, par peur de lui faire mal, je suis légère mais j'ai l'impression que pour le moment c'est lui le plus léger. Je reste à coté de la petite porte et j'attends. J'attends que mon papy revienne, que ses muscles regonflent, que son rire illumine la pièce, qu'il se lève et qu'il me prenne dans ses bras et que l'on tourne. Ce n'est pas mon papy assis là, ça ne peut pas être lui. Maman me dit de venir auprès de lui, elle me fait ses gros yeux qui veulent dire "tu te dépêches ou ça va mal aller !" il n'y a qu'elle qui fait ces yeux là je sais que je n'ai pas à protester. Je m'approche. Doucement, pas à pas, j'arrive à côté du lit, trop tôt à mon goût. Je me penche je lui fais un rapide bisou sur la joue et je m'assois près de ses pieds. Comme ça je suis sûre de ne pas lui faire mal, de l'écraser, ses pieds eux ont l'air d'aller bien, je suis sure de ne pas les déranger. Je me plonge dans mes pensées. Maman m'a dit que ça irait mieux. Je doute. J'espère qu'elle a raison mais quand on le voit comme ça, on se pose des questions. Je me lève je tire la manche de maman et je lui demande si je peux sortir dans le couloir, pour aller chercher des gâteaux. Elle me tend des pièces et me dit doucement "vas-y, mais ne t'éloignes pas trop". Je sors dans le couloir. L'odeur n'est pas parti et est toujours aussi désagréable. Je tourne vite pour fuir l'odeur et je me retrouve dans une petite pièce avec un distributeur de café et de biscuits. Je n'aurai pas de biscuits : je suis trop petite pour pouvoir mettre les pièces dans la fente. Tant pis ! De toute façon je n'ai pas faim. C'est juste pour m'éloigner un peu. Je me hisse sur une des grandes chaises autour de la table. Je pose ma tête entre mes mains, je suis fatiguée. Je me sens seule, j'ai l'impression d'être en danger, d'avoir perdu ce cocon protecteur, d'avoir grandi tout d'un coup, d'avoir pris la place de quelqu'un. Papy est trop faible pour le moment pour recommencer à me protéger, c'est lui qui a besoin de moi et c'est moi qui vais le protéger contre ce vilain microbe. Je vais me battre avec lui. Je vais me battre pour lui. Maman ne m'a pas dit mais moi je sais que papy est très malade, qu'il ne va pas bien. Et a partir de maintenant ce n'est plus moi qui ai besoin d'être protégée c'est lui. C'est avec lui que j'ai échangé mon rôle. Et je vais faire aussi bien que lui il a fait. C'est mon ami, c'est mon papy et je l'aime. Je relève la tête, maman est dans la petite salle, elle me regarde. Une larme coule sur sa joue. Elle pleure. Maman pleure, alors qu'elle ne pleure jamais, qu'elle s'est toujours retenue devant moi. Elle me prend dans ses bras et continue à pleurer. Mais moi je ne pleurerais pas, parce que j'ai décidé d'être grande que cette fois ci c'est moi qui vais les protéger. Je vaux que papy soit fière de moi. Je descend de ma chaise, et je vais voir papy. Je sors dans le couloir Il s'est endormi, les bras dépassant du lit. Je mapproche de lui et doucement, délicatement, pour ne pas lui faire mal, je lui remet ses deux bras sur le lit je lui fait un bisou sur le nez comme il faisait pour moi et je m'éloigne. Arrivée devant la porte pour sortir, une petite voix me retient. Je me rapproche du lit. Pourtant papy dort, mais il parle en dormant alors je tend l'oreille pour entendre ce qu'il dit. Je ne distingue pas trop. Je me rapproche un peu plus. Et je commence a comprendre : "Célia, ma chérie n'est pas peur c'est toujours moi. Et quoi qu'il se passe je serais là." il se retourne. Je ne peux plus l'entendre. Je change de coté du lit. Et je retend mon oreille "Célia, tout va bien. Ne me regarde pas comme ça, c'est toujours moi ! Pour toi je vais me battre et me lever, je vais redevenir super papy." je m'assoie finalement sur la chaise a côté du lit. Papy m'en veut je l'ai mal regarder, c'est de ma faute. Je me sens encore plus seule, incomprise dans le message que j'ai voulu lui faire passer. C'est vrai que je voulais qu'il se lève mais pas qu'il l'entende, parce que moi je l'attendrais. Pour me faire pardonner je fouille dans mon sac à dos, je prend une feuille et des crayons de couleurs. Je rapproche ma chaise d'une petite table et je commence à dessiner. Dans mon dessin il y a papy et moi à Disneyland dans les tasses. On sourit, on rigole. Je met une bulle au dessus de ma tête et dedans je marque : je t'aime papy !" et bien sûr je met le soleil. Qui montre qu'il fait beau et que nous sommes heureux. Je pose le dessin sur la télé comme ça il le verra quand il ouvrira les yeux, et il saura que je suis présente. Je rassemble mes affaires et je vais rejoindre maman dans la voiture, nous repartons comme nous sommes venues, un peu plus triste peut être. Explications Cette petite fille c'est moi. A part l'âge et le prénom ce sont les mêmes sentiments. J'ai écris ce texte il y a un mois, et je pense qu'il était temps de le publier. Mon grand père, mon ami est mort le 6 décembre 2004. J'ai mal mais il faut en parler. Il est mort de la maladie de CHARCOT, maladie orpheline avac très peu de recherche la concernant. En quelques mots, cette maladie paralyse les muscles et il deviennent casiment inéxistant. Mon grand père etait quelqu'un de libre il est devenu quelqu'un de dépendant. Sa maladie a été déclaré le 3 janvier 2004, il est mort le 6 décembre. Elle évolue vite, et est psychologiquement très difficile. J'ai mis une petite fille à ma place car c'est plus simple à expliquer les enfants voient les choses plus facilement, et savent aller directement au pourqui ils sont là. J'espere que ce texte vous a tout de même plu et si possible laisser vos commentaires. Mary |
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