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Mon suicide |
Tu es étais ma vie, tu étais mon coeur, tout s'est éteint lorsque tu es parti, me laissant en pleurs. Mon meilleur ami on avait dit pour la vie, mon amour on avait dit pour toujours... |
Cela faisait quatre ans qu'on partageait la vie l'un de l'autre. Tu étais bien plus que mon meilleur ami, tu étais ma force de vivre. Tu me connaissais plus que quiconque, mieux que mes géniteurs eux-même. Ca nous mettais en rogne que les gens disent que l'amitié entre les filles et les garçons ne pouvaient pas durer parce que l'un ou l'autre voudrait aller plus loin. Mais jamais nous ne sommes sortis l'un avec l'autre. On s'aimait, d'un amour trop fort pour sortir ensemble. Cet amour, peu de personnes peuvent le comprendre. Ce n'est pas l'amour comme certain l'entende, avec ses baisers, ses sorties main dans la main, c'est l'amour dans son simple appareil : un garçon, une fille, qui sont complètement nus l'un devant l'autre, chacun connaît les moindres détails de la vie de l'autre. On s'adorait, il ne se passait pas une journée où on ne délirait ensemble, rien que tous les deux. Les autres ne comprenaient pas ce lien si fort qui nous liait, cette étincelle qui brillait dans nos yeux quand on se voyait, et ils ricanaient, jaloux, voulant à tout prix nous caser ensemble. Mais ils ne comprenaient pas qu'on ne pouvait pas. Que c'était impossible. Que, même si on s'aimait, on ne pouvait pas une seule seconde songer à être dans les bras de l'autre en temps que couple. C'était bien plus qu'inimaginable : c'était impossible. Chacun des deux savaient extactement ce qui se déroulait dans la vie sentimentale de l'autre, sans la moindre jalousie, au contraire, on voulait le bonheur de l'autre... Ce matin-là, je me suis réveillée, un frisson parcourant mon corps. J'avais un étrange pressentiment. Celui qui vous fait froid dans le dos, celui qui vous glace le sang, celui que votre cœur refoule. Ce matin, j'ai ouvert la fenêtre, J'ai senti quelque chose d'étrange dans l'air... J'ai levé les yeux vers le ciel, J'ai vu la pluie tomber, Et j'ai compris que quelque chose avait changé. Soudainement, on se réveille en sentant que quelque chose en soi à changer. Que quelque chose est arrivé, mais on a beau cherché, on ne sait pas quoi, et on prend peur. Le nœud dans votre ventre se resserre plus les secondes passent. On se sent fiévreux, sans savoir pourquoi on se sent si mal, en détresse. Je ne sais pas pourquoi, J'ai tout de suite pensé à toi, J'ai attrapé le téléphone, Composé ton numéro, La peur au ventre. Quand l'impression persiste, on la sent réelle. Elle est là, elle nous terrorise, elle est peut-être vraie ? Le pressentiment devient un doute, puis une affirmation. Et on se dit que ce n'est rien, un mauvais rêve, une mauvaise journée. Mais on y pense et on y repense, cette pensée reste gravée dans notre tête. Elle ne veut pas s'en aller. J'ai attendu que tu décroches, Mais tu ne l'as pas fait... J'avais un mauvais pressentiment, je sentais quelque chose d'étrange, Des larmes coulaient le long de mes joues, Je ne comprenais pas pourquoi je me mettais dans cet état, Car il n'y avait rien de concret, Juste ce mauvais pressentiment... Et quand tout vous laisse à penser que ce pressentiment est vrai, vous n'arrivez plus à réfléchir normalement. Votre cerveau s'est comme éteint. Vous vous sentez seule au monde. Tout était pourtant parti que d'une sensation étrange. Puis, notre cerveau se remet à fonctionner, lentement, il nous dit quoi faire. Alors on passe un, puis deux coups de fil. Attendant une réponse, sans savoir d'où partait la question. Je t'ai appelé une fois, deux fois, trois fois... Tellement de fois, Mais tu n'as jamais décroché... J'ai fini par appeler ta mère, Je lui ai demandé ce qu'il se passait, Pourquoi tu ne décrochais pas, Elle a commencé à pleurer, J'ai compris que je ne m'étais pas trompée... A ce moment précis, nos jambes s'écroulent sous le poid lourd de la douleur et du désespoir. Notre vie s'arrête comme une cassette, à la différence qu'on ne peut pas rembobiner. On se sent partir, on se sent fiévreux, on crie, on hurle, on pleure, mais pourtant rien n'y fait... Elle m'a dit que, la nuit dernière, tu avais été renversé, Par un chauffard, bourré... Elle m'a dis que tu étais tombé dans le coma, Et qu'ils ne savaient pas si tu allais te réveiller... Je n'avais plus la force de parler, J'ai dis que je rappelerais et j'ai raccroché. Tout autour de moi s'est écroulé ! On sent sa tête tourner, les yeux brouillés par les larmes, on revoit sa vie dérouler dans sa tête. Les rires, les larmes, la joie, le bonheur qu'on ne retrouvera jamais. Cette simplicité de vivre qu'on ne vivra plus. Ce sourire que je te faisais que je ne referai plus. Car jamais plus je n'aurai d'occasion de te regarder dans les yeux, de te toucher, de rigoler avec toi, de parler des problèmes d'adolescents, de critiquer les vieilles séries et de refaire le scénario de notre vie. Car notre scénario a été bien court et douloureux. J'ai repensé à tous ces moments, Tous ces souvenirs, Tous nos délires... Tu étais mon rayon de soleil, Mon meilleur ami, on avait dit pour la vie... Mon amour, on avait dit pour toujours... Je suis allée à l'hopital, Je suis restée deux semaines à ton chevet, Je passais mon temps à pleurer, à te regarder, A espérer... Assise au chevet d'un garçon entre la vie et la mort. Lui parler comme s'il vous regardait de ses magnifiques yeux, à écouter ce que vous lui dites, comme s'il n'était juste de passage dans l'hôpital. Une souffrance intérieure, qu'on ne peut extérioriser devant sa famille, sa mère qui pleure son unique fils. On regarde tous ces gens pleurer l'un des leurs. Moi je pleure ma chair, mon sang, ma moitié, ma vie. Mais ton coeur a fini par arrêter de battre, Les infirmières, les médecins s'agitaient autour de toi, Essayant en vain, de te faire revivre... Je suis sortie de cette chambre, Je marchais sans but dans ce couloir blanc, Les larmes brouillaient ma vue. On se sent mourir une seconde fois, on sent son corps se transporter, son âme se fâner, plus rien n'a d'importance. Nos yeux se ferment, se ferme sur cette vision d'horreur, sur cet instant qu'on ne pourra jamais oublier. Je suis arrivée à cette fenêtre, on était au cinquième étage... J'ai regardé une dernière fois derrière moi, J'ai vu ton corps sans vie sur le lit que poussait l'infirmière, Je n'ai pas réfléchi, j'ai ouvert cette fenêtre, Et je suis partie... Je ne pouvais pas vivre sans toi : Tu étais mon rayon de soleil, Mon meilleur ami, on avait dit pour la vie... Mon amour, on avait dit pour toujours... |
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