Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
L'amour sans l'Amour |
Quand on croit que le grand amour est plus fort que tout, on comprend plus tard quelle folle pensée cela était. |
Je suis née un certain soir convaincue d'avoir ici bas un destin qui m'était relié, une route qui m'était tracée. J'éprouve néanmoins le regret d'avoir oublier cet heureux jour. Après tout ce temps, je suis toujours là, toujours bien vivante, convoitant les mêmes valeurs. J'espère toujours plus même lorsque j'obtiens moins. Je veux, je désire... L'enfance toujours sur mes talons. Je caresse le doux rêve du grand amour éternel avec le grand "A" et les dentelles. J'ignore pourtant bien des choses. Affectée d'une naïve jeunesse, je ne peux qu'espérer le frôler, ne serait-ce que quelques instants, ne serait-ce qu'un seul, qu'un unique regard. Je les vois tous les jours avec leurs regards vermeils. Je m'imagine devenir la déesse de l'une de ces paires de bras entourant mes frêles épaules, malgré un air déterminé. Je m'invente un nid d'amour particulièrement cliché où mon prince me promet mer et monde du haut de la plus majestueuse tour d'ivoire de son palais de marbre. Je m'invente une passion éternelle entre les deux entités d'un seul coeur enfin réunis et dans mon rêve, c'est moi qui suis l'héroïne de ce joli compte. J'attends patiemment... Mais je vieillis un peu plus à chaque jour et le fruit de ma misérable convoitise immature se transforme au rythme de mes pensées, affolantes. Le désir humain brûlant depuis si longtemps s'estompe et devient peu à peu le désir de la chair. Mon envie de ne faire qu'un avec ma douce moitié... Envolée. Il y a si longtemps en fait que je cherche à me cacher cette éventualité mais le mensonge devient trop fort, trop présent. Je fléchis. Je suis assoiffée du pêché et tous mon corps en perdition en tremble. La débauche devient mon alliée alors que tous mes sens se jettent à l'abandon de ce jeu pour les grands seulement. La défaite est amère malgré un sentiment enivrant qui plane dans mon esprit. Une heureuse allégresse. Petit à petit, la chair me dégoûte et je reprends appétit d'une vie plus sereine, plus régulière, plus normale. Hélas, pas sans un souvenir, et à quel prix ? Mon âme et mon coeur souillés détenaient les germes de ma pitoyable infortune qui avaient crû en mon sein. Lucidité complètement revenue, je comprenais enfin que mes rêves n'existaient plus, détruits... Et ma vie ? À jamais boulversée de ce petit bijou à venir... |
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