La Conjuration d'Opale : La Loge

"1561. Michel de Notre-Dame, mieux connu sous le nom de Nostradamus, sauve trois naufragés de la peste et, en échange, leur fait prêter un étrange serment. 1628. Leurs héritiers, Joachim l'alchimiste, Walaya l'aventurière et Érik le mercenaire forment la conjuration d'Opale. Sur fond de guerre de Trente Ans, les trois protagonistes qu'a priori tout sépare vont peu à peu tisser des liens et tenter de mieux se connaître. C'est cette rencontre, sur des routes pleines de danger, que nous racontent avec brio les trois auteurs. Tous les ingrédients d'une bonne histoire sont réunis : la trame occulte, omniprésente, imprègne chaque page d'une atmosphère oppressante. Les personnages sont forts et psychologiquement intéressants. De grandes figures historiques viennent ponctuer une intrigue palpitante. Quant à l'époque décrite, elle est d'une brûlante actualité : c'est en effet il y a plus de 300 ans que commence à se dessiner l'Europe que nous connaissons aujourd'hui. " (Présentation Dargaud)


Le deuxième tome de La Conjuration d'Opale sort en ce mois de mars chez Dargaud. Après un premier album qui se contentait de planter le décor, on attendait un vrai démarrage pour cette série qui se veut tonitruante. Pourtant, on reste encore sur notre fin, car même si l'histoire avance, nous n'avons pas de véritable surprise et l'impression de déjà vu nous envahit tout au long de la lecture. Le nœud principal de l'histoire reste assez commun avec trois personnages que tout sépare et qui pourtant vont devoir s'associer pour combattre le danger qui les menace.


Les scénaristes cherchent notamment à allier historicisme et ésotérisme. Ils se sont, de fait, plongés dans le monde du 17ème siècle et de la guerre de Trente Ans. Le contexte historique s'avère très présent et semble bien documenté. Pour la touche de mystère, rien de mieux que la figure de Nostradamus. Avec lui, c'est tout un ensemble de croyances et de maléfices qui imprègnent la série. Ainsi c'est sans surprise que le lecteur découvre dans la deuxième moitié de l'album, le motif de la loge secrète qui réunit des grands de ce monde (ici le peintre Rubens) et qui tente de percer le secret de Nostradamus.


Avec La Conjuration d'Opale, les auteurs tissent aussi des parallèles entre le 17ème siècle et notre époque, en évoquant le poids des religions qui est selon les auteurs "tout aussi important à l'heure actuelle qu'il ne l'était à l'époque". Ainsi les trois grandes religions monothéistes sont représentées par les trois compagnons de fortune. Walaya est africaine et a un précepteur musulman, Erik le mercenaire est chrétien et Joachim l'alchimiste a des racines juives. Il reste encore à voir ce que les auteurs vont en tirer par la suite.


Malheureusement, le dessin et la mise en page sans grande originalité ne compensent pas la faiblesse du scénario. Le dessin est certes clair, mais finalement trop lisse et monotone car tout est traité sur le même ton. Rien ne vient surprendre le lecteur au fil des 46 planches. Cependant, Grun fait preuve d'une plus grande maîtrise que dans le premier album au niveau du trait. Et on ne peut lui nier une grande attention pour le détail que ce soit dans les portraits ou dans les architectures.

Les auteurs de La Conjuration d'Opale devront surprendre rapidement un lecteur peut-être déjà lassé par cette histoire...


Série : La Conjuration d'Opale
Titre : La Loge
Auteurs : Eric Corbeyran - Nicolas Hamm (scénaristes), Grun (dessinateur)
Editeur : Dargaud