Des mois ont passés depuis la libération du capitaine Jack Sparrow (Johnny Depp), ce dernier voguant librement sur les flots des Caraibes. De leurs côtés, Elisabeth (Keira Knightley) et Will (Orlando Bloom) sont sur le point de se marier. Malencontreusement, le jour de leur mariage, un nouveau Comodore appelé Lord Cutler Beckett (Tom Hollander) arrète le jeune couple pour complicité d'évasion. Le comodore propose une alternative à Will : retrouver Sparrow et lui dérober un objet précieux...
De l'autre côté des Caraibes, Jack Sparrow voit son passé revenir à la surface. Treize ans auparavant, Jack vendit son âme à l'infâme pirate Davey Jones (Bill Nighy). Ce dernier vient reprendre son dû. Jack Sparrow doit retrouver le coffre maudit en espérant que ce dernier lève la malédiction sur lui...
Août 2003. Une vague déferle sur un genre quasi oublié : le film de pirate. "Pirates des Caraibes : la malédiction du Black Pearl" arriva. Ce fut un coup de théatre énorme car personne n'a vu arrivé ce long métrage. Le nombre d'entrées furent exponentielles, succès dûe en grande partie à la présence très remarquée (et remarquable) de Johnny Depp et aux effets spéciaux de chez ILM (dirigée par Georges Lucas). C'était alors le renouveau du genre. Quelques années plus tard, les spectateurs en redemandent et les producteurs débloquent aussitôt les fonds pour le réalisateur, Gore Verbinsky. Le tournage du second opus se fit en concomitance avec le troisième pour un budget très élevé. La pélicule arrive enfin dans nos cinémas.
On arrive gaiement dans la salle de cinéma en gardant à l'esprit le premier épisode : l'action, l'histoire, les effets spéciaux, Johnny Depp. Nos attentes sont grandes. Quand le film se dévoile sous nos yeux, on semble alors subjugué par un sentiment de grande déception. Le premier épisode posait les bases, le second essaie de suivre les traces et n'y arrive que très rarement. L'accent est mis sur l'humour facile et les répliques attendues qui cassent avec l'esprit du film originel. Certes dans le premier, l'on retrouve cet humour mais à petite dose comme si le réalisateur nous avait gardé en réserve tout le stock de blagues futiles ou des situations improbables dont l'issue est visible de loin.
La déception continue en regardant de plus près la réalisation. Certes l'histoire tient en haleine et l'on s'y intéresse un tant soit peu malgrè qu'elle soit peu fouillée, mais elle est gachée par une grande quantité de dialogues longs et ennuyeux comme le discours de votre père à l'anniversaire de mamie. On se surprend parfois à détourner le regard de l'écran en révassant sur le premier opus qui possédait plus d'action et succitait un plus grand intérêt.
Mais ne crachons pas sur la soupe. Tout n'est pas à jeter. Les effets spéciaux sont toujours signé par l'entreprise de papa Lucas (ILM), gage de qualité en soi. Or, leur surrabondance fatigue les yeux et vient même à lasser le spectateur. Trop d'effets spéciaux tuent le film...
Par ailleurs, les acteurs ne suivent pas derrière. Ne blâmons pas notre très cher Johnny Depp qui interprète toujours aussi professionnellement Jack Sparrow et qui semble le seul à remonter cette superproduction. Les autres acteurs comme Orlando Bloom ou Keira Knightley ne mettent pas à profit leur talent ici, préférant le garder pour un autre film. Dès lors les personnages semblent superficiels et mal interprétés.
Les cabotinages de Jack Sparrow et les effets spéciaux relèvent cette superproduction qui mise sur la surenchère et finit par s'engloutir elle-même dans les abysses de la déception. On se divertit mais sans passer un bon moment. Parfois, il ne suffit pas d'obtenir un grand budget pour faire un bon film mais simplement une once d'intelligence. L'une des déception de l'année 2006.