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Art abscond |
Ah, l'imaginaire ! Ah, le dur labeur du peintre minimaliste ! Ô richesses du monde onirique des formes régulières ! |
Ceci n'est pas un article. Toutefois, étant donné votre effort pour être venu jusqu'ici, nous allons tout de même vous proposer une phrase, ça ne mange pas de pain : "Les filtres de l'oeil font plus que la matérialité des huiles. " Vous n'en avez pas assez ? Alors ajoutons ceci : "Monde scène de théâtre je te hais t'aime et te ris. " Qui a parlé de poésie ? Et y aurait-il de la poésie dans un carré quadricolore régulièrement fractionné ? Des nombres spéciaux dites vous ? Mystiques. Il en faut peu pour faire de l'art. Mais qu'aurions cure des grands sérieux ? Puisque nous autres sommes des rieurs. Alors regardez cette ligne, cet élan, cet envol, cette ascension, comment la direction confère une sémantique profonde à cette toile de maître ! Et ces couleurs ! Ce néant encadré des tons les plus expressifs qui soient. Mais que veulent-ils nous dire ? Et pourquoi le bleu est-il en haut à gauche, et le rouge sombre en bas à droite ? C'est la clé de tout. Et cette signature dorée ! Non, vraiment, on ne peut que s'incliner... L'on pourrait faire chanter mille muses lyriques pour encadrer d'un chant l'expression lumineuse et sombre de cet hommage à la linéarité non feinte des formes abruptes de l'esprit humain, alors ne nous privons pas : Golfe clair, Coule misère Des manteaux de neige Ont fondu hier Ne reste queue Erection éphémère De gauche à droite Et de bas en haut Ma bite sombre Avec mon coeur Dans l'avalanche Etanche D'un art Déchu Et des vagues descendent Ruminent et se pendent Au creux des courbes Tracées de vers Réduits au fil De plus En plus Jusque Finir Par Un E Ou Bien Repartir Vers plus Vers mieux Vers longs vers Verve renaissante Et tracer des formes Jusqu'à ce que le fond meure Dans un non sens pédant à gerber Que de néant Et que de tout en dedans Avec mon café à ma gauche Et mon jus d'orange au gosier Je repars sur l'image la scrute et l'exècre Et en ma farce à pleurer au nom d'une bière perdue Ne reste qu'à me retirer sans panache en refermant cette cape Ce voile sur la vacuité de ma production vaine absurde et désenchantée Comme un Occident de début de vingtaine siècle qui aurait fait le tour de lui-même Sans plus rien apercevoir qui le rende fier de lui-même Car il a perdu foi même en la valeur de la fierté Alors une dernière fois dans un jet Une éjaculation mollassonne Il se plaint à sa toile Comme on pleure En silence Fatigué Vide Et |
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