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Le roman |
Le roman est un genre qui, au début du XVIIIè siècle, souffre encore d'un certain discrédit, lié en partie au fait que dans la littérature antique il était considéré comme mineur... Envie d'en savoir plus ? |
Le roman est un genre qui, au début du XVIIIè siècle, souffre encore d'un certain discrédit, lié en partie au fait dans la littérature antique il était considéré comme mineur. Mais au cours du siècle, il parvient enfin à s'imposer comme l'un des genres les plus vivants et les plus aptes à peindre l'homme moderne dans un monde perçu désormais comme instable, où tout est remis en question, qu'il s'agisse de l'ordre social ou des idées. Le roman à la première personne Confronté à de nouveaux impératifs - rendre compte du monde moderne -, le roman doit trouver des techniques adaptées à ses ambitions. Aussi de nombreux romans optent-ils pour la forme du récit à la première personne. Celle-ci est un moyen comme de créer l'illusion romanesque car elle permet une transposition du réel plus plausible que celle que les lecteurs trouvaient dans les romans à la troisième personne. Mais ce choix a des incidences profondes sur la composition. C'en est terminé d'une composition où tous les éléments formaient un ensemble harmonieux. Dans ce roman d'un nouveau type, l'existence du personnage ne trouve son sens qu'après bien des errements et des errances. Les représentants les plus éminents de ce roman sont : Lesage, dont les oeuvres les plus connues sont Le Diable boiteux (1707), Gil Blas de Santllane (1715,1724,1735) ; Marivaux, qui a d'abord exploré le coeur humain dans le roman avant de le faire au théâtre, avec La Vie de Marianne (1731-1741) et Le Paysan parvenu (1735) ; l'abbé Prévost (1697-1763), auteur de Manon Lescaut (1731), de Cleveland (1729-1738) et de l'Histoire d'une Grecque moderne (1740). Le roman par lettres Le roman par lettres est une variante du roman à la première personne. Il est utilisé par Montesquieu dans ses Lettres persanes (1721) "pour joindre de la philosophie, de la politique et de la morale à un roman", selon Montesquieu lui-même. Il se développe surtout après La Nouvelle Héloïse (1761) de Jean-Jacques Rousseau, roman qui constitue la somme de sa pensée et dans lequel, selon le critique Henri Coulet, il tente "d'intégrer (...) condition historique et métaphysique de l'homme". Rousseau, qui a été un adversaire acharné du roman, écrit ici un roman qui exalte la passion, la vertu et l'amour de la nature. Le roman épistolaire connaît son apogée avec Les Liaisons dangereuses (1782) de Laclos. Ce roman met en scène des personnages libertins pour qui les seules conquêtes sont amoureuses et dont les seules batailles consistent à corrompre autrui et à les nuire. Cette peinture d'une aristocratie dégradée, chez qui les valeurs guerrières sont remplacées par des guerres d'alcôve, est une condamnation sans appel du libertinage. |
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