Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Homosexualités : mode d'emploi...


Parce qu'on dit tout et n'importe quoi, et parce que, souvent, on le croit, quelques éléments de réflexion...



Petite tentative de débroussaillage dans cette jungle obscurantiste des poistions les plus extrêmes et dangereuses...


En tant que déviance légère

La construction de l'identité sexuelle d'un individu se fait lors de son enfance. C'est durant cette période critique de développement que le conscient et l'inconscient se bâtissent, qu'ils prennent leurs repères. C'est durant cette période également que s'opère la majeure partie de la socialisation. C'est dans cette première tranche de vie que le complexe d'Oedipe et son pendant féminin sont cruciaux dans le devenir de l'individu. L'enfant doit reconnaître, consciemment et inconsciemment, son parent de même sexe comme rival et identifiant, et son parent de sexe opposé comme partenaire reproducteur logique. Dans le cas où ces premières indications sont faussées (absence du père ou de la mère, éducation hyperféminisée pour une fille, ou pour un garçon, éducation hypervirilisée pour un garçon, ou pour une fille), le "radar biologique", chargé de canaliser les hormones et de rationaliser les émotions, est faussé, ce qui peut faire aboutir l'individu à une déviance sexuelle telle que l'homosexualité, dans tous ses degrés (de la simple curiosité à la profonde attirance physique). De plus, lorsque l'on est si habitué à un sexe, et que son pendant nous est totalement inconnu, on trouve une bien plus grande sécurité à utiliser un appareillage connu. Ainsi, dans cette situation, l'homosexualité peut être une forme de sécurité.
Dans le cas d'une éducation hyperféminisée, la fille se retrouve dans un univers homogène duquel l'homme est exclu. Le mâle, ainsi réduit à l'état d'étranger, devient un danger mystérieux et menaçant poussant la fille à rechercher la sécurité de rapports lesbiens ; tandis que le garçon, lui sera emprunt de "l'être" féminin auquel il s'identifiera, et recherchera donc comme partenaire reproducteur les humains du sexe opposé à l'identité qu'il s'est construite, c'est à dire un homme.
Dans le cas d'une éducation hypervirilisée, les effets s'inversent : le garçon sera effrayé par l'animal féminin, tandis que la fille attendra la princesse tant convoitée par son entourage masculin. Dans le cas de ces deux déséquilibres, l'individu ayant des repères tronqués sera davantage bi-sexuel qu'homosexuel, avec tous les problèmes que cela entraîne en matière de stabilité psychologique et d'insertion sociale. En effet, de cette ligne de conduite ambiguë ressortira une impression de confusion, de chaos, impropre à toute fixité constructive dans les rapports avec les autres.
Parce que l'équilibre est difficile à trouver entre fille et garçon, nombreux sont ceux qui ont des tendances bi-sexuelles, refoulées plus ou moins bien par la socialisation subie par l'individu. En effet, si l'on prend l'exemple d'un jeune garçon élevé en milieu hypervirilisé, son hétérosexualité pourra se construire grâce à la permanence de modèles très cadrés, des clichés fortement marqués par l'hétérosexualité naturelle de l'Homme, avec le risque cependant d'en faire un machiste, sans garantie qu'il n'y ait pas de révélation d'homosexualité à un âge plus avancé. Si ce constat d'impuissance flagrante peut paraître pessimiste, il faut rappeler que la fréquence de ces ambiguïtés sexuelles est rare, car la nature, à travers les hormones sexuelles et l'appareillage biologique, l'emporte la plupart du temps sur les hésitations psychologiques.
Dans les cas de misogynie, misanthropie, machisme ou féminisme, c'est parce qu'il n'y a aucune considération pour le sexe opposé qu'il se fait une profonde cassure entre homme et femme, empêchant tout rapport amoureux bâti sur le respect. L'homosexualité est alors la seule forme légitime d'amour possible.
Pour l'homosexualité en tant que déviance, il est à isoler un cas à part : l'homosexualité narcissique. Dans l'expression de celle-ci, le déviant considère ses partenaires de même sexe comme projections de lui-même. En leur faisant l'amour, c'est à lui qu'il fait l'amour. Cette déviance se traduit souvent par la recherche de partenaires beaux et jeunes (davantage qu'on l'est soi-même). Rappelons que Narcisse, jeune homme mythologique d'une grande beauté, repoussait toutes ses prétendantes, n'aimant que lui, cherchant à se fondre dans son reflet. Il périt noyé en tentant d'étreindre son reflet, comme on fait l'amour à notre âme soeur. Il fut changé en fleur, symbole particulièrement pertinent puisque la fleur s'épanouit en tendant vers le soleil, allégorie de la perfection. Le mythe de Narcisse exprime cette recherche de soi-même en les autres, cette volonté de recevoir toute l'affection et l'adoration que l'on éprouve pour soi, cette recherche d'un autre soi qui soit plus parfait que nous. Cette déviance narcissique de l'homosexualité est donc la concrétisation du mythe conté par Ovide il y a tant de siècles. Cette forme d'homosexualité serait davantage une pathologie visant à l'appropriation de la beauté dont nous nous croyons dépourvue qu'une forme d'amour et toute l'infrastructure d'échanges enrichissants que cela induit. Ce n'est donc bien souvent qu'une course stérile n'aboutissant qu'à une autodestruction lente et douloureuse, puisque systématisation d'une hypertrophie de l'ego, donc perte des réalités et des repères.


En tant que déviance lourde (vice)

L'Homme est l'individu le plus contradictoire de la création. Comme tout être vivant, il privilégie naturellement sa propre survie et son intérêt. Pourtant, cet intérêt qu'il poursuit toujours le conduit souvent à se sacrifier, voire à souffrir ou mourir. Ce paradoxe apparent est dû à la dualité de l'Homme, dans lequel s'affrontent deux forces opposées mais complémentaires dans un effrayant combat dont l'issue pourrait se révéler aussi tragique que la fin de l'Humanité ou bien aussi glorieuse que la sage et pacifiste hégémonie humaine sur l'univers. Ces deux forces peuvent être décrites en les caricaturant quelque peu schizophréniquement comme la présence en un seul corps d'un animal bestial assoiffé de domination et mû par ses instincts, et d'un être spirituel et social aspirant à la paix et à l'amour entre les êtres. Dans la plupart des cas, ces deux élans se contiennent mutuellement et font de l'Homme une créature chétive et néantissimement inutile. Mais parfois, ces deux êtres se complètent, collaborent à l'édification d'un être humain meilleur. Et quelques fois, c'est la bête qui remporte le combat, et la lumière que l'on porte au fond de nous s'éteint. Cela s'exprime par la perte des valeurs que l'humanité se fixe comme idéales : on en vient à faire souffrir les autres pour notre propre plaisir. Nous jouissons de ce qui effraie les autres. L'homosexualité dans ce cas n'est qu'une forme de perversité, au même titre que la scatophilie, la zoophilie, ou encore la pédophilie et le viol en général. C'est parce qu'elle n'est pas naturelle ni normale que l'homosexualité attire.
En effet, dans le cas de ces déviants pathologiques, ce n'est plus que l'expression de l'animal-Homme, qui cherche par tous les moyens à assouvir ses moindres besoins et caprices, sa soif de domination, sa perversité et son attrait pour l'interdit, parfois couplés à un délire d'avilissement sado-masochiste.


En tant que choix

Une autre possibilité, souvent découlant des déviances légères évoquées plus haut, consiste en un choix volontaire, assumé et proclamé d'une forme de sexualité "anormale". Souvent, lors de l'adolescence ou des années qui la suivent, dans le corollaire du refus du système de société bâti par nos ancêtres, le jeune cherche à se construire, à se comprendre en s'opposant aux normes établies. Dans ce cadre d'émancipation identitaire, la revendication homosexuelle agit comme une provocation pour tester les adultes et leur système, pour tester les limites, et souvent même se mettre soi-même au défi. Car rien n'est plus insupportable et difficile pour un jeune que de se résigner à n'être que comme tout le monde, un adulte en devenir, cet adulte même qu'il abhorre. Cette crainte de l'avenir qui s'exprime ainsi rejoint parfois d'autres conduites auto-destructrices ou avilissantes telles que l'automutilation, le suicide, la consommation de drogue, la prise de risque sous toutes ses formes.


En tant qu'éventualité

Le dernier cas d'homosexualité envisageable, le plus légitime sans-doute, c'est lorsque cette homosexualité est accidentelle est n'a été rendue possible que par la rencontre singulière de deux êtres parfaitement complémentaires. En effet, l'Homme étant un être incomplet car animal social ayant besoin de communiquer, il recherche constamment la présence d'autres individus auprès desquels il peut à la fois se sentir exister et légitime, mais aussi avec lesquels il puisse partager ce qu'il est. Or, l'opacité entre les êtres conduit à une incompréhension latente entre les êtres, opacité renforcée par les tabous sociaux. Donc cette quête d'une communauté, parce que l'édification de liens sociaux efficaces et épanouissants est des plus épuisantes et accaparantes, se mue le plus souvent, dans le sillage et la tradition de l'instinct de reproduction, en la recherche d'une "âme sœur" complémentaire qui conjuguera à la fois un système similaire de pensée, des qualités compensant nos forces et faiblesses, et contentant également notre besoin d'utilité et d'interdépendance.
A partir de là, si la socialisation est peu marquée par des modèles sexués, l'amour n'a ni visage, ni sexe, et n'est qu'un esprit : l'homosexualité dépend alors des circonstances et des personnalités (c'est alors une homosexualité ponctuelle dans la plupart des cas, fondée sur des sentiments très profonds puisqu'ils ont permis de passer outre les barrières psychologiques et sociales).
Ainsi, l'hétérosexualité, dans le fonds, puisqu'elle n'est justifiée que par le souci de reproduction ou la curiosité pour un être différent sexuellement, perd de sa normalité lorsque la reproduction devient accessoire. Et dans un monde ou la parentalité est un choix, où il n'y a plus de dynastie et d'héritage à préserver, où l'on peut s'épanouir de diverses façons autres que l'édification d'une famille, l'homosexualité occasionnelle - ou plutôt l'impertinence de la question du sexe dans les rapports amoureux - peut être considérée comme un degré supérieur de l'évolution humaine.


Synthèse

Ainsi, si cette réflexion n'engage que moi, elle introduit au moins une notion essentielle : il n'y a pas qu'une sorte d'homosexualité. Il y a en quelque sorte autant d'homosexualités qu'il y a d'individus, chacune empruntant tout ou partie aux catégories ébauchées ci-dessus. Et c'est dans cette diversité que l'homosexualité doit être pensée.
Beaucoup d'homosexualités sont des expériences de souffrances, en partie parce qu'elles relèvent davantage des premières catégories que de la dernière. Beaucoup d'homosexuels se mettent en danger, souffrent et meurent pour s'être obstinés à se vouloir homosexuels, ou hétérosexuels, ou bisexuels, alors qu'ils avaient sans doute encore un bout de chemin à faire sur la voie de leur identité sexuelle et psychologique.
J'imagine déjà certains commentaires de mes détracteurs, notamment en ce qui concerne ma vision pathologique de l'homosexualité pour les trois premières catégories, et de ma vision en apparence apologique de l'homosexualité dans ma dernière catégorie. Je répondrais à ceux-ci qu'ils ne m'ont pas compris. Pour ce qui est des expériences homosexuelles pathologiques, je n'accuse pas les individus de folie ou de perversion, mais seulement la façon dont ils envisagent leur sexualité, qui est la conséquence de malentendus et conduit à de trop grandes souffrances pour des individus fragilisés. Quant à l'apparente apologie que je fais de l'homosexualité, c'est un malentendu si vous me comprenez ainsi. Ce que je prétends, c'est qu'avec l'évolution de nos sociétés, la reproduction ne peut plus légitimer l'hétérosexualité, d'une part à cause de la dérégulation des normes et traditions sociales, et d'autre part pour les techniques de plus en plus asexuées de procréation. Ainsi, je ne claironne pas l'avènement de l'homosexualité bienheureuse, mais l'ère d'une humanité ayant dépassé les clivages sexuels ou autres pour aller à la rencontre de l'autre.
Pour information, je suis en ménage avec une jeune femme géniale qui correspond à tout ce que j'avais rêvé et avec qui je suis des plus heureux. Mais je crois sincèrement que si elle avait été un garçon, nos tempéraments si complémentaires et nos points communs auraient pu nous conduire à une relation homosexuelle tout aussi épanouie. Ce que je soutiens, c'est que, peu à peu, une sexualité sans clivages se développe, et que l'on tente abusivement de cadrer sous des termes absurdement réducteurs de bisexualité, trans-sexualité, hétérosexualité ou homosexualité. Mais c'est un nouveau type d'amour qui se développe, au-delà des impératifs hormonaux et reproductifs, au-delà des traditions sociales et historiques.
Mais si j'ai voulu publier cette réflexion, ce n'est pas tant pour les homophobes que pour les homosexuels qui se déclarent ici avec provocation ou ceux qui souffrent en silence. J'espère pouvoir les aider à mieux se comprendre, mieux s'accepter et mieux vivre leur sensibilité, afin qu'ils puissent être, simplement, sans s'ancrer dans mes trois premières catégories, en étant libre d'aimer avec le cœur, et non avec la peur.
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