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Penser, est-ce détruire toute croyance ? |
Sujet type dissertation de philosophie sur la croyance et la pensée... |
"La raison est universelle" (Descartes). Ainsi, chaque être humain étant doté de raison, il est donc apte à penser. Le fait de penser est un acte qui applique l'esprit à concevoir, à juger quelque chose. En revanche, la croyance et une adhésion incertaine, plus ou moins hasardeuse, à une idée, une affirmation, une doctrine, un dogme... Ainsi, comme l'a annoncé Descartes (dans Quatrième Médiation Métaphysique), "la croyance est un effet de la volonté, l'entendement conçoit les idées, la volonté y adhère, les refus ou les met en doute." Ainsi, on peut être amené à se demander si le fait de penser peu entrainer l'individu peut mettre en doute son adhésion à telle ou telle croyance ? Dans un premier temps nous verrons que pour certains, la croyance et la foi doivent être les seuls moteurs de l'être, et qu'ainsi la pensée est dangereuse. Par la suite nous verrons que d'autres ont tenté de démontrer que penser et croire peuvent être indépendants, renforçant la foi et la vivacité d'esprit des individus. Au XII éme siècle, foi et savoir se menaient une guerre sans merci pour s avoir laquelle des dirigeraient les hommes. La foi est un mode de croyance propre aux religions monothéistes, et qui implique un rapport personnel à Dieu. Le savoir quant à lui, est une possession par l'esprit des idées permettant à celui-ci de se retrouver dans les choses du monde. Un dilemme s'offre alors aux individus : "Si l'homme, créature de Dieu, peut tout savoir, alors il égale son créateur, en revanche, si c'est Dieu qui détient le savoir, alors l'homme en sa liberté est menacé". Face à une telle réflexion, peut d'individus savent réagir. Ainsi, l'obscurantiste Pierre Damien, concevait les choses de manière très radicale : "Toute science qui n'est pas divine provient du Diable". Ainsi, selon lui, les moines doivent en connaitre juste assez pour comprendre les textes qu'ils récitent. Les Fondamentalistes adoptèrent également cette doctrine ? Ce rejet de la science ne fut pas propre à l'Europe, dans les écoles Coraniques d'Asie et d'Afrique, la compréhension des textes sacrés n'était même pas exigée. De même, les fanatiques religieux Musulmans estimaient que le Coran était le seul "livre" nécessaire, et que les hommes devaient s'en contenter, il leur était suffisant. En effet, selon eux, ou ce qu'il y a dans les autres livres est déjà dans le Coran, ainsi ils sont inutiles, ou bien ce qu'ils contiennent ne figure pas dans le Coran, auquel cas ils étaient dangereux. Dans les deux cas, les livres sont bons à jeter au feu. Soit la raison est en accord avec le Coran, elle est donc inutile, soit elle le contredit et elle est donc absurde. La Raison est donc toujours à rejeter. Dans Effondrement des philosophes", Ghazali dit : "Le Coran est l'expression de toute vérité, il est blasphématoire d'aller chercher ailleurs et autrement". Retournons en Europe ou Pierre Damien nous démontre la dangerosité du savoir. Selon la chrétienté, il existe trois péchés : L'Orgueil, la Volupté et la Curiosité. Ainsi, l'arbre du fruit défendu du premier testament était également l'arbre de la connaissance et du mal. (En latin, malum signifie aussi bien pomme que mal). Ainsi, selon une traduction étymologique, le péché originel serait le désir de connaissance. De plus, toujours selon Pierre Damien, "le désir de savoir est la condition et le produit de l'orgueil et de la volupté", ainsi, tout bon chrétien ne s'attarderait pas à "des caresses et des baisers inutiles", tout comme à des "pensées et des lectures gratuites". Comment ne pas influencer la population de l'époque, aussi influençable, avec un tel discours ? Afin d'enfoncer le clou, nous citerons encore deux maximes de Pierre Damien : "Pour répandre les semences d'e la foi, Dieu a envoyé des pécheurs et des simples, pas des philosophes et des orateurs". Enfin, selon lui, "Dieu n'a pas de grammaire". En effet, le premier grammairien de l'histoire ne serait autre que Satan lui-même, en s'adressant à Adam et Eve : "Vous serez comme des Dieux". Le ton est aussi donné, vivez dans l'ignorance ou vous subirez le châtiment divin ! A l'inverse, certains philosophes estiment la pensée nécessaire à la religion. Ainsi, Saint Bonaventure n'admettait la Raison "que dans la mesure où elle peut servir à réfuter les adversaires, de la Religion et à raffermir la croyance." Ainsi, puisque "Dieu est l'auteur de toute chose, n'est ce pas louer d'une somptueuse manière que de se rendre compte de leur beauté, et d'abord pour se faire, d'en prendre connaissance ?" "Et puisque l'homme a été crée par Dieu, n'est ce pas honorer la puissance et la bonté de son créateur que de faire de cette intelligence le meilleur usage possible ?" Comme l'a dit Jean Scott Erigène : "Nul n'entre au ciel sinon par la philosophie". Ainsi, nulle part n'est stipulé que Dieu désire que les hommes soient des incultes. Pseudo Denys, un inconnu du Vème siècle à écrit sur la hiérarchie divine : "Les mots sont incapable de traduire la transcendance et l'infinité de Dieu, car ils sont finis et lui infinis. Ils sont relatifs et lui absolu." Les Byzantins se sont inspirés de cette théologie négative en créant "l'Hésychasme", un courant mystique reposant sur la méditation, ainsi, le moine ne parle plus mais ingurgite des connaissances pour ensuite parler (silencieusement) à Dieu du fin fond de leur âme. De même, pour les Juifs de la Diaspora, la pensée n'était pas le luxe d'une élite, mais une "nécessité de l'existence". C'est par exemple par la pensée que la langue Hébraïque à continué à perdurer, malgré le fait qu'elle ne soit plus parlée. D'après certains auteurs, la Croyance est même indispensable à la Pensée. Ainsi, selon Saint Augustin "il ne faut pas comprendre pour croire, mais croire pour comprendre". Pour Platon (La République livre V), tout comme Aristote, la foi permet de connaitre certaines réalités du monde. Ainsi, Platon et Aristote semblent être les précurseurs de la "foi intelligents chrétienne" En effet, la foi consiste en une confiance à Dieu qui sera désormais comprise comme une démarche intelligente. Au terme de notre analyse, nous pouvons affirmer que la Raison et la Foi sont toutes deux légitimes, mais chacune dans son domaine propre, qui est séparé de l'autre. La Raison et la Foi s'entraident mutuellement, la raison aidant la foi à s'approfondir et à s'éclaircir. Cependant, le Savoir peut être perçu comme "ce qui nous donne accès aux splendeurs de la création, mais risque aussi de nous détourner du créateur". Ainsi, le croyant doit apprendre à faire la part des choses entre Croyance et Pensée. |
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