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Le bouddhisme de tous les jours |
Ce qu'a écrit Nichiren sur la mort... |
Lorsque l'on a reçu la vie, on ne peut échapper à la mort. Chacun, du plus noble au plus humble, de l'empereur au plus modeste de ses sujets, tient cela pour certain, mais pas une personne sur mille ou sur dix mille n'y réfléchit avec sérieux ni ne s'en inquiète. Lorsque nous sommes brusquement confrontés à l'évidence de l'impermanence de la vie, peut-être la pensée d'être restés si éloignés du bouddhisme nous effraie-t-elle et peut-être regrettons-nous alors de nous être trop préoccupés des affaires de ce monde Pourtant, nous pensons que ceux qui nous ont précédés dans la mort ont été victimes du malheur, et que nous, qui restons vivants, leur sommes plus supérieur. Affairés comme nous l'étions à la tâche d'hier et comme nous le sommes au travail d'aujourd'hui, nous sommes pieds et poings liés par les Cinq Désirs de notre nature terrestre. Sans comprendre que le temps passe aussi rapidement qu'un poulain blanc entraperçu par la fente d'un mur aussi ignorants que des moutons conduits à l'abattoir, désespérément prisonniers de notre besoin de nourriture et de vêtements, nous tombons sans y prendre garde dans les filets de la célébrité et du profit et, pour finir, nous ne rentrons au village des Trois Mauvaise voies qui nous est familier que pour reprendre aussitôt la route, renaissant, vie après vie, dans les six voies de l'existence. Comment une personne sensible pourrait elle ne pas en éprouver de la tristesse ? Aucune raison de s'étonner Il y a bien longtemps, dans les montagnes de l'Himalaya, vivait un jeune homme du nom de Sessen Doji. Il se nourrissait de racines et de baies, allait, vêtu d'une peau de daim, et pratiquait en silence la Voie. En observant avec attention le monde, Sessen Doji constata que rien n'est immuable [que tout change] et que tout ce qui naît est un jour destiné à mourir. Il comprit que ce monde est aussi fugace qu'un éclair, aussi évanescent que la rosée sous le soleil du matin, aussi éphémère que la flamme d'une lanterne dans le vent, ou aussi fragile que les feuilles de Bashô. Personne ne peut échapper à ce destin. Finalement, chacun doit entreprendre ce voyage pour l'au-delà. Quand nous pensons à ce voyage vers l'autre monde, nous l'imaginons dans l'obscurité la plus profonde. Là, il n'y a ni soleil ni lune, ni lumière des étoiles. Pas même une bougie ou une torche [pour éclairer le chemin]. Et sur cette route sombre, personne ne vous accompagne. Tant que vous vous trouvez en ce monde saha vous êtes entourés par votre famille, vos parents, par des frères et des soeurs, un mari, une femme, des enfants. Vous pouvez être protégé par la bienveillance d'un père, l'amour inépuisable d'une mère. Mari et femme sont aussi inséparables que des crevettes vivant sous la mer au creux de la même éponge, animaux qui semblent s'être juré de partager le même abri sans jamais s'en écarter de toute leur vie. Ils peuvent dormir dans le même lit et se blottir ensemble sous des couvertures brodées de canards mandarins, mais ce voyage dans l'au-delà, ils ne pourront pas le faire ensemble. Quand ils devront avancer seuls dans l'obscurité qui viendra les encourager ? Ni de s'attrister Bien que la durée de la vie de chacun soit imprévisible, il est dans l'ordre naturel que les plus âgés meurent d'abord et que les plus jeunes restent un peu plus longtemps en vie. Lorsque cela se produit, même si l'on en souffre, il est possible de s'en consoler. Mais rien n'est plus détestable que de voir les plus âgés rester en vie et les plus jeunes mourir avant eux. Il n'y a pas de plus grande amertume que celle des enfants qui meurent avant leurs parents. Il n'y a pas de plus grand désespoir que celui de parents vieillissants qui voient mourir avant eux leurs enfants. Les hommes vivent dans l'incertitude, sans connaître le moment de leur mort, dans le monde de l'impermanence. Et pourtant, ils ne se préoccupent, jour et nuit, que des profits qu'ils peuvent accumuler dans cette vie. Du matin au soir, ils ne pensent qu'à ce monde-ci, ne respectent pas le Bouddha et ne croient pas en la Loi. Ils ne pratiquent pas la Voie et, manquant de sagesse, ils perdent leur temps dans l'oisiveté. Aussi, quand ils se présenteront devant Emma [le roi des enfers], quelles provisions auront-ils apportées pour entreprendre la longue marche qui les conduira à travers le Monde des trois plans ? Quel bateau, quelle embarcation leur permettra de traverser l'océan des souffrances de la vie et de la mort pour atteindre la terre du Bouddha de la rétribution concrète et de la lumière éternellement passible ? Comprenant que, dans l'illusion, on est dans un rêve dont on s'éveille par la boddhéité, Sessen Doji décida de s'éveiller de l'illusion d'un monde transitoire, et de rechercher la réalité de la boddhéité. |
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