Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Grossesse à l'adolescence suite à un viol |
Du jour du viol au jour de l'accouchement. Voici les 9 mois les plus horribles de ma vie. J'ai 15 ans, j'en avais 14 à ce moment, voici mon histoire. |
Oui je sais, les préservatifs existent, les pillules ne sont pas faites pour les chiennes... Mais allez plutôt dire çà à la personne qui m'a agressée lors d'une soirée. Je devais aller aux toilettes et en tant qu'habituée des lieux j'y suis allée seule. Je me sentais bizarre en fait, comme l'impression d'être dans un rêve, image floue. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs à partir du moment où j'ai bu mon verre dans lequel quelqu'un avait mis une drogue. Pour aller aux toilettes il faut traverser un espace de 6 mètres dans la pénombre. Pas beaucoup mais c'est là qu'il m'a attrapé. D'un côté je suis contente de ne pas m'en souvenir totalement, mais d'un autre je ne peux pas me rappeller son visage et au début je ne m'étais même pas rendue compte que c'était un viol, je croyais que c'était un attouchement. Il ne m'a gardé que quelques minutes, et m'a menée aux toilettes et est partis. Je suis restée plantée là puis j'ai vomi. Je n'étais pas bourrée, soit c'est la drogue, soit c'est ce que je venais de vivre. Une fois que je suis retournée dans la soirée, les autres me demandaient à chaque fois si ça allait, je leur répondais que j'étais fatiguée. J'essayais de me rappeller comment j'avais fini dans les toilettes et pourquoi j'avais mis du temps à y aller. Tout ce dont je me rappellais c'était ces paroles "Bordel lève ton cul" Et je me rappellais des sensations. Je n'ai pas crié, je n'ai pas pleuré, j'étais pétrifiée. Pétrifiée par la drogue mais aussi par ce qui était en train de se passer, d'ailleurs que se passait-il ? Je suis partie chez une amie chez laquelle je dormirais cette nuit. Une fois chez elle on a remarqué une grosse tache rouge sur mon pantallon. Première réaction "oups je suis réglée" Le lendemain un peu de sang mais pas grand chose, et aussi mal au ventre que la veille. Je ne m'inquiète pas plus pour le peu de sang, ça faisait pas longtemps que j'étais réglée et c'était toujours très faible. Je rentre chez moi, toujours perturbée, je n'arrive pas à oublier une des seules paroles que j'ai retenue et les images floues. Et la nuit même je fais un rêve, non cauchemar qui me refait la scène de la veille, avec plus de détail, toujours floue mais là je me rends compte qu'il c'est passé quelque chose, attouchement bien sûr... Je ne pense même pas au viol, c'est insensé pour moi. La vie continue, les symptômes apparaissent 2 mois plus tard je me rends compte que je mange énormément et que j'ai toujours faim. Et j'ai aussi beaucoup de nausées. Mais ça je le prends pour le stress dû aux examens qui approchent. Puis 3 jours après m'être rendue compte que je mangeais beaucoup je vomis. Ma mère pense à une indigestion, quoi de plus normal avec tout se que j'ingurgitais. Niveau ventre j'en avais pas pris énormément, je mettais encore des ceintures avec les mêmes pantalons, j'avais un mini bide, mais à avec ce que je mangeais, normal que je prenne du poids. 1 semaine plus tard je revomis et je refais le même rêve que 2 mois auparavant (je l'ai refait plusieurs fois pendant quelques jours puis c'est parti et c'est ensuite c'est revenu) Et je décide de parler de ce rêve à une amie. Après un moment elle me dit, sans lui avoir dit que j'avais des symptomes bizarres, de faire un test de grossesse. Je n'ai pas accepté, pas entièrement du moins. J'avais 14 ans, je me voyais vraiment pas entrer dans un magasin ou quoi et acheter un test de grossesse. Au bout de quelques jours elle me dit qu'elle veut bien aller l'acheter elle. J'accepte. Après notre dernier examen je pars avec elle en ville, elle achète le test et bien caché dans mon sac on part dans les toilettes d'un cinéma. On lit bien attentivement le mode d'emploi et puis je me lance. Elle m'avait fait boire un litre d'eau au moins, et là je devais vraiment aller aux toilettes. Après quelques minutes et une grande inspiration, on regarde le résultat et là je craque. J'ai bien pleuré pendant 15 minutes, regardant toutes les 5 secondes le test pour voir si on avait pas bien vu... Est-ce possible que le test se soit trompé ? C'est déjà arrivé pourtant. Puis je me décide à dire que j'ai bien les symptômes d'une grossesse et pas du stress. J'étais à 2mois et demi, et on ne peut pas avorter après les 3 mois, alors il fallait que je me grouille de le dire à mes parents, mais comment ? Je me voyais mal, avec mon petit corps d'enfant, dire à mes parents "je suis enceinte". J'ai mis 1 semaine à trouver un moyen, un peu lache parce que je ne l'ai pas dit, j'ai mis le test sur la table de nuit de mes parents. Cette nuit là il y a eu beaucoup de mouvements, ça se voyait qu'ils hésitaient à me réveiller. Ils m'ont laissé "dormir" parce que je les écoutais. J'ai entendu ma mère pleurer, mon père crier en murmurant en même temps. Le matin je crois que je me serais bien jetée par la fenêtre, qu'allaient-ils faire ? Qu'allaient-ils dire ? Comment devais-je réagir ? Arriver, leur faire la bise ? Une fois la porte de la cuisine ouverte, j'ai cru assister à une scène durant laquelle on avait annoncé un décès quelques minutes après. Ma mère c'est mise à pleurer, moi aussi. Mon père lui était aux bords des larmes et était septique. Au bout de quelques minutes ma mère me demande "comment celà est-il arrivé ? " Je lui réponds en essayant de ne pas être trop direct "à ton avis ? " "Non, non, je veux dire, tu voulais le faire ? " J'ai baissé les yeux et me suis remise à pleurer, et honteuse je leur ai dit enfin "j'ai été violée" Et là ils ont compris pourquoi depuis quelques temps je ne parlais presque plus, je répondais par des questions courtes, je passais mon temps dans ma chambre et je ne voulais plus aller à l'école. Ma mère c'est remise à pleurer et mon père s'est énervé sur le type qui m'avait fait ça, bien entendu sans savoir de qui il s'agissait. Ensuite il m'a demandé "pourquoi tu ne nous l'a pas dit ? " Je trouvais cette question un peu idiote, déjà quand on a un rapport parce qu'on le veut on ne le dit pas ou alors à sa mère, alors un viol, savoir qu'on a perdu sa virginité sans le vouloir et par violence et par... Enfin je ne trouve pas de mot, mais l'idée est passée. Après avoir longuement discuté sur tout ça, on est arrivé sur le fait qu'il fallait avorter. J'en étais presque à 3 mois, plus qu'une semaine. On c'est dépêché d'aller voir un gyneco qui nous à pris le jour même et qui a dit que l'avortement serait très, très mauvais à ce niveau ci surtout pour moi qui était petite et mince avec seulement 14 ans. Alors ma mère à demandé si l'accouchement serait aussi mauvais, il a répondut "non, pas plus mauvais qu'un autre, juste plus difficile" Là j'ai encore craqué, je ne voulais pas accoucher et en même temps avorter c'était maintenant ou jamais et psychologiquement je n'étais pas prête, quant à mon corps je m'en foutais un peu pour moi j'étais déjà souillée. Alors le gynéco à dit "sinon, il y a l'adoption" Alors j'ai réfléchi, mentalement j'aurais encore 6 mois pour me préparer... Mais j'allais avoir un gros ventre et je devrais aller à l'école avec... Après avoir longuement discuté on a décidé d'aller au terme de la grossesse et de le faire adopter. 6 mois ce n'est pas beaucoup, pourtant Je suis retournée à l'école pendant 1 moi, j'arrivais encore à caché mon ventre avec des gros pull et ma mère a fait faire un certificat disant que je ne pouvais pas faire gym car j'avais été opérée au genoux. Je me suis mise un bandage pour faire comme si. Puis après quand je me suis rendue compte que cacher mon ventre devenait de plus en plus difficile, d'autant plus que le temps se réchaufait je suppliait ma mère de trouver une solution pour que je continue de travailler sans aller à l'école. La elle a du prévenir l'école et à fait venir des profs particulier en math français chimie ect, et des amis m'apportaient mes feuilles. Ils avaient dit à tout le monde que j'avais des problèmes de santé et que c'était surement un cancer. J'acceptais cette idée. Mon ventre se mettait à grossir et je ne savais pas comment réagir face à mes parents, j'avais mal au dos et automatiquement je mettais ma main sur mon ventre... Vraiment un geste que je faisais sans réfléchir. Mais j'essayais de ne pas le faire devant mes parents, mettre ma main sur mon ventre c'était dire que j'aimais ce bébé. Non que je ne l'aimais pas, mais il ne fallait pas que je m'en attendrisse. Déjà il était le fruit d'un viol et puis j'allais le faire adopter. Mais j'étais enceinte et j'avais envie d'en profiter que je le veuille ou non une grossesse reste un évènement qui a ses merveilles comme quand on sent le bébé donner des petits coups ou bouger. La vie à la maison était tout de même de plus en plus invivable, mes parents m'observaient à chaque fois que je bougeais. Je ne sais pas tellement pourquoi, peut être avaient-ils peur que je me mette à sourire en regardant mon ventre. Ces 6 mois furent tout de même très très longs. Déjà chercher un couple pour l'adoption, je n'étais jamais d'accord avec ma mère, en même temps elle avait plus d'expérience que moi et était moins naïve, mais d'un côté c'était mon bébé et c'était à moi de choisir chez qui il irait vivre. Au bout d'un moment on a rencontré un beau petit couple, une femme d'origine espagnole qui avait essayé l'insémination (comme ça s'écrit...) artificielle plusieurs fois mais qui n'avait pas fonctionné et un noir du Congo qui adore les mêmes choses que moi. Je les ai directement aimé, ces 2 là, ils sont super gentils, ils aiment le théâtre (d'ailleurs la femme est comédienne). Ils n'étaient pas bien riches mais ça je m'en foutais, il allait être bien là. Entouré de ce que moi j'aimais, le théâtre, la musique et même le milieux médical par son papa adoptif. Je leur donnais des échographies, ils étaient super heureux et moi aussi, enfin quand j'étais chez eux parce qu'aussi... Non je pleurais souvent et étais en plus très fatiguée. Puis est venu le jour de l'accouchement... Trois petits points parce que c'est vraiment un truc horrible... Enfin pour moi ça été très très douloureux, jusqu'au moment où la péridurale à fait son effet. Mais je précise on sent qu'il se passe quelque chose, mais on a pas mal c'est très bizarre comme sensation. L'acouchement à duré (à partir du moment où tout le monde était là et que c'était bien officiel, le bébé devait partir), un truc comme 7h00. En fait je ne sais pas si c'est plus long que la normale mais en tout cas c'était long, j'étais crevée par les 6 mois précédents et puis par ma nuit blanche due à la douleur. Et puis enfin une petite fille est apparue. Je me suis endormie, une minute plus tard quasi. Ensuite le couple qui allait adopter ma fille (j'ai un peu de mal à dire MA fille) sont venus me voir On a beaucoup parlé et est venu le moment que je ne voulais pas qui arrive, le prénom de l'enfant... Ils insistaient pour que je choisisse le prénom... Pour finir je leur ai donné les 3 prénoms féminins que je préfère : Alice, Sarah et India. Ils ont opté pour India. Et vous savez c'est quoi le pire làdedans ? C'est que 1 an plus tard (il y a quelques jours) j'ai vu India pas très longtemps parce que je ne veux pas la voir (je sais c'est pas gentil mais je veux faire une croix làdessus) et bien elle a un type espagnol... Ce qui veut dire que le type qui m'a agressé est d'origine espagnole voir italienne. Or une amie à parler à un type de cette origine qui a demandé à qui était mon verre... On va essayer de le retrouver, elle se souvient de son visage et il doit être de la région, alors on croise les doigts. Pour le reste j'ai repris l'école et j'ai de bonnes notes, j'ai beaucoup changé durant ses 9 mois, je suis plus mature et mes vêtements sont moins gamins. Et à la maison mes parents n'ont pas trop changé d'attitude sauf qu'ils prennent 100 fois plus de précautions. Si je sors ils demandent à tout mes amis de ne pas me quitter. Et je dois rester dans un bâtiment (tant pis si je dois pisser --") dès qu'il commence à faire noir. Mais de toute façon maintenant ça ne me sert à rien de me le dire, je fais super attention et mon verre ne me quitte plus. |
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