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Inspires et expires... |
"Juste Cours. Ne regardes pas derriere toi. Tu n'es pas folle, tu n'es pas folle... " Songea-t-elle fuyant ce monde dont elle ne comprenait rien. Laissez-vous emporter par ses pensées ! |
Marches. Simplement marches. Un pied devant l'autre. Ne t'arrêtes pas, ne ralentis pas, ne détournes pas les yeux. Gardes la tête droite et le regard fixe. Laisses les visages se brouiller. Fait comme si tu savais où tu vas. Des gens t'appellent par ton nom, mais c'est juste l'echo de l'echo qui rebondit sur les murs blancs. C'est une étrangere dont ils appellent le nom. N'écoutes pas. Parce que écouter, repondre, faire ce qu'on te dit, obéir, tout cela est fini maintenant. Continues à marcher. Sans courire. Franchis cette porte en verre qui te sépare de l'impossible. Pas de larmes, pas maintenant en tout cas. Ne pleures pas. Tu n'es pas folle. Ne t'arrêtes. Rentres dans ce monde vaste que tu craignais tant : C'est la libérté- sauf que tu n'es plus libre. Ni libre ni en sécurité. Mais tu n'es pas folle. Respires profondement et marches, maches... " Songea-t-elle, perdue dans ce monde. Marches. Respires. Marches. Respires. C'est ce que je me dis chaque jour, chaque matin pour ne pas sombrer, pour ne pas baisser les bras. Inspires, emprisonnes l'air dans tes poumons, et expires. Tout doucement. Pour ne pas suffoquer, pour ne pas t'affoler. Laisses tes pensées couler gouttes par gouttes, pour ne pas te noyer en elles. Comportes toi comme une aveugle, comme une sourde et avances, pour ne pas être choquée de ce que tu pourras voir ou entendre. Emprisonnes tes sentiments et refoules-les, pour ne pas être deçue par ceux qui t'entourent. En gros, Devient ELLE et non TOI pour te protèger de ce monde. Non, je devrai dire Devient ELLE et non TOI pour te proteger de toi-même. On est tous des étrangers, rarement quand on se reconnait, on est toujours surpris par les idées perplexes que peut inventer notre cher esprit. Combien de fois on m'avait questionné sur mes pensées ! Combien de fois on m'avait dit de m'ouvrir completement pour laisser coulés mes craintes à l'air libre ! Combien de fois on m'avait conseillé de ne plus me méfier, car ils étaient toujours là, à mes cotés, juste pour m'aider à avancer les yeux grands ouverts ! A ces moments là, je ne sais quoi leur répondre. Qu'est ce qu'ils attendaient de moi ? Qu'est ce qu'ils esperaient que je fasse pour aboutir à la fin ? Songeai-je, les yeux rivés sur leur idiotie qui les a aveuglé à un point où ils ne voient plus la difference, où ils ne souccient que de ce que les autres penseraient si ils venaient d'apprendre – selon eux – le grand pêché. Des fois, je n'arrive même pas à les regarder dans les yeux, car ils n'arrivaient plus à le cacher : Ils avaient honte de moi. Juste l'idée de le dire me frissona. Si mes propres parents, ma mère qui m'a porté pendant neuf mois, mon cher père que, autrefois, était proche de moi, avaient hontes de leur fille. Donc, je me dis qu'est ce que je foue dans leur vie ? Ca m'a pris plusieurs jours à me décider : soit je reste cette fille qu'ils ne voulaient pas ou bien je deviendrai quelqu'un d'autre à leur yeux pour pouvoir m'y interger. La réponse est bel et bien connue. Je me dis que je pourrai bien jouer un rôle, je l'avais déjà fait auparavant, quand j'était enfant, et je peux dire que j'aimais bien me faire passer pour quelqu'un d'autre, juste pour se sentir dans la peau de cette personne qu'on ne connait pas, cette personne qui nous est mysterieuse. Je me rappelle que je prenais le jeu au serieux, car je pensais que si je pouvais percer cette jeune fille, si je pouvais faire croire aux gens que je n'était plus celle que j'étais, je pourrai faire pleins de découvertes. Je sais que ça parait ridicule quand je le dis, mais qu'est ce qu'on peut faire. Les enfants. Vous savez ? Ces petits anges que vous adorez tant, si ils sourient à vous, le monde devient rayonnant. Sacré petits anges ! J'aimerai bien avoir un à moi, de ma chair, découvrir le sentiment que ça se fait quand on donne naissance à un petit monstre qu'on adore, qu'on adorera même après ses bétises et ses casses têtes. Je vois que je commence à m'égarer, encore une fois. Bref, je me disais que je pouvais prendre la situation comme un jeu qui consistait à être une autre fille qui répondra à leurs exigences, ainsi tout le monde sera ravi, et je restera cette MOI qui est anonyme à certaines personnes, pour ne pas dire tout le monde. Respirer. Juste respirer et ne plus penser. Telle était sa devise pour ne pas sombrer, pour ne pas céder au tourbillon qui l'entrainait au fond jour après jour. Etait-ce la lumière qu'elle voyait au bout du tunnel ou bien c'était son imagination qui commençait à lui jouer des tours ? Elle était sûr, qu'un de ses jours, elle allait perdre la raison, qu'elle allait rejoindre ses gens qu'on pointait du bout du doigt de loin, mais sans s'en rapprocher. Juste l'idée la faisait frissoner. Elle ne voulait penser à rien, juste fermer les yeux, respirer doucement et être emportée par le vent. Comme a dit H. C : " Regarder dans l'oeil d'un flingue est comme contempler l'entrée de la caverne de la mort "... Elle n'avait aucun choix que contempler cette entrée jusqu'au moment où ça serait le moment d'y entrer ! |
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