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Review UFC 174 |
Peut-être attendions-nous trop de ce gala hébergeant davantage de champions "in progress" que de stars confirmées. Il sera compliqué de désigner le prochain challenger au titre Flyweight de Demetrious Johnson. Par ailleurs les deux autres affrontements majeurs ont donné lieu à un 2-0 des "enfants de l'Octogone" face aux transfuges du StrikeForce. |
Résultats Complets de l'UFC 174 (14 juin 2014) Carte principale *Demetrious Johnson bat Ali Bagautinov par décision unanime (50-45,50-45,50-45) et conserve le titre de Champion UFC des poids mouches. *Rory MacDonald bat Tyron Woodley par décision unanime (30-27,30-27,30-27). *Ryan Bader bat Rafael Cavalcante par décision unanime (30-27,30-27,30-27). *Andrei Arlovski bat Brendan Schaub par décision partagée (28-29,29-28,29-28). *Ovince St Preux bat Ryan Jimmo par soumission verbale (Kimura, 2e round 2 : 10). Carte préliminaire *Kiichi Kunimoto bat Daniel Sarafian par soumisson (Rear-Naked Choke, 1er round 2 : 52). *Valérie Létourneau bat Elizabeth Phillips par décision partagée (28-29,29-28,29-28). *Yves Jabouin bat Mike Easton par décision unanime (29-28,29-28,29-28). *Tae Hyun Bang bat Kajan Johnson par KO (3e round 2 : 01). *Michinori Tanaka bat Roland Delorme par décision unanime (30-27,30-27,30-27). *Jason Saggo bat Josh Shockley par TKO (1er round, 4 : 57). Il n'y a pas eu photo. La réflexion est valable pour les deux principaux affrontements disputés lors de ce show en terres canadiennes. D. Johnson et R. MacDonald ont maitrisé leur sujet sans passionner la foule, qui retenait plus volontiers les décevantes prestations de leurs opposants, un Bagautinov trop vite propulsé challenger et un Woodley retombé dans son manque de créativité pugilistique du temps du StrikeForce. Les combats précédents avaient-ils néanmoins rassasié la soif de finalisations du public ? Loin d'être évident. En onze duels, seulement deux soumissions et deux KO/TKO ont été enregistrés, reflétant cette tendance au calcul si souvent reprochée à l'UFC. Rajoutons à cela le parfum controversé de certaines décisions, et vous obtenez un gala très oubliable. La St Preux Touch ! En voilà en tout cas un qui tend à rester dans les mémoires. Apparition après apparition, le Haïtien Ovince St Preux (16 victoires pour 5 défaites) marque son territoire, démontre sa large palette et voit son bras être levé à la fin de la joute. Ce quatrième triomphe dans l'Octogone, qui fait suite à un convaincant 6-1 au StrikeForce, s'est construit dans la patience et l'harmonie. Un premier round à laisser venir Ryan Jimmo pour mieux le mitrailler en middle kicks et crochets gauches atomiques, un deuxième marqué par un puissant takedown accompagné d'un jeu au sol brillant. Un match à sens unique, puisque le régional de l'étape a d'abord vu sa garde au sol perforée, réduit à une demi-garde puis basculant dans une Full Mount et une prise de dos. Après une tentative d'étranglement arrière, le résident de Knoxville, Tennessee, a opté pour une Kimura... Sans même achever le mouvement. Le boulot avait déjà été mâché par la projection et le bras travaillé sévèrement endolori, si bien que l'arbitre s'interposait sur la demande de Jimmo. Abandon verbal, rare finish en Arts Martiaux Mixtes. OSP se rapproche à vitesse grand V des premiers rôles, avec comme argument massue une série de treize succès (dont dix finalisations) lors de ses quatorze dernières sorties. Sa seule défaite de moins de cinq ans a été subi aux mains d'un gros client, nul autre que Gegard Mousasi (décision unanime au StrikeForce fin 2011). Pas mal pour un compétiteur d'athlétisme venu sur le tard aux sports de combat, muni encore fin 2009 d'un record négatif de 3-4. Dernier point à relever, il n'a ni été mis KO ni soumis lors de ses échecs (quatre décisions et un arrêt sur coupure). Qui chez les Light Heavyweight pour barrer la route de ce spécimen hors du commun ? Les juges mis fortement à contribution La sensation fut belle pour débuter la carte principale de l'évènement. Elle restera hélas l'unique saveur du soir puisque les quatre affrontements suivants ont aboutis à des décisions plus ou moins attendues. Et à des échanges plus ou moins besogneux. À la question que fallait-il attendre du retour d'un Champion UFC d'il y a neuf ans, le poids lourds Andrei Arlovski a répondu par une moue difficile à interpréter. Certes deux des trois juges l'ont donné au-dessus de Brendan Schaub, par ailleurs loin d'être un crack de la catégorie, mais peut-on parler de beaux restes ? Il ne s'agissait pas d'un mauvais combat, non nous touchions à bien pire. Un non-match des deux côtés. Sans doute le pire duel poids lourds dans l'Octogone depuis Mirko Cro Cop/Frank Mir en septembre 2010 (UFC 119), et encore ce dernier avait-il eu le mérite de se conclure par KO. Pour espérer copier ce "modèle" jusqu'au bout, il aurait encore fallu que The Pitbull et le finaliste du TUF Heavyweights déclenchent quelques percussions significatives. Or il n'a été question que de saisies hautes, d'esquives et d'immobilisations mutuelles. Seul le dernier round varie quelque peu avec une phase de sol en faveur de Schaub, tout en témoignant de sa faiblesse dans ce domaine, incapable qu'il fut de trouver une position autre qu'une garde fermée pour asséner son ground & pound. Au coup de gong l'Américain lève les bras, la tête baissée du Biélorusse semble adouber son impression. Dans un système de notation sur l'évolution du combat façon Pride, le sort d'Arlovski était scellé, dans un 10-9 system une victoire de sa part n'a rien de scandaleux. Rien de bien rassurant non plus. L'ancien rival emblématique de Tim Sylvia n'a pas exulté lors de l'annonce, et a signalé dans son discours d'après-match combien il s'estimait flatté de revenir dans la plus grande organisation au monde. Pour combien de temps ? Telle est la question. UFC Originals 2 StrikeForce guys 0 Éphémère Champion Light Heavyweight au StrikeForce, Rafael Cavalcante se voyait offrir la chance d'intégrer le top 10 de la division à l'UFC. Au menu Ryan Bader, la valeur sûre n'ayant plus autre vocation que de jouer ce rôle de rempart face aux nouveaux venus. Or le vainqueur du TUF 8 n'a pas eu à forcer son talent, ses techniques d'arrachage typique de la lutte ont complètement annihilé le Brésilien, game plan auquel s'ajoutait un travail de sape avec les genoux ou les coudes. Cette stratégie peu aventureuse et le manque de répondant en face donna l'impression que l'on aurait pu continuer ainsi dix rounds sans que l'affrontement ne s'achève. Convaincant dans son minimalisme, Bader s'adjuge une décision unanime sur le fond irréprochable. Grosse déception en revanche du côté de Feijao, décidément pas assez polyvalent pour prétendre à aller plus haut en MMA. Et que dire de Tyron Woodley, ancien challenger au titre Welterweight du SF ? Le contexte d'un Rory MacDonald sous une plus forte pression qu'à l'accoutumée, la nécessité d'impressionner les dirigeants à un mois d'un Robbie Lawler/Matt Brown voué à désigner le prochain adversaire du Champion Johny Hendricks, le stand up électrique dévoilé dernièrement, tout semblait propice à un nouveau coup d'éclat de T-Wood. L'illusion n'aura hélas duré qu'une petite minute. Cadet de huit ans vis-à-vis de son concurrent (24 contre 32 ans), le Canadien a paru posséder dix coups d'avance en ce qui concerne la stratégie. Son loupé de fin 2013 face à Robbie Lawler est à présent digéré, son destin annoncé de successeur "naturel" de Georges St Pierre a repris forme. L'élève de la Tristar Gym a imposé son rythme étouffant, sa distance astucieuse pour placer le stand up dans le domaine du pieds/poings plutôt que de la boxe anglaise, ses frappes chirurgicales, ses mouvements dénués de toute superficialité. En face le manque de ressources et la frustration étaient palpables. Comment expliquer ce manque d'idées chez celui qui démembrait Carlos Condit il y a à peine deux mois ? Ce même Condit responsable d'une des deux défaites inscrites sur le CV de Rory MacDonald... Incapable de prendre des initiatives pour réorienter le fight sur le terrain de la lutte, Woodley est même puni par un takedown et un enchainement au sol dans les dernières séquences du duel. Bien que perçue comme impressionnante par les spécialistes de la discipline, Joe Rogan le premier, la prestation de MacDonald ne devrait pas bouleverser les projets de l'UFC dans la course au championnat des welters. Après les échecs ou contretemps connus par Jake Shields, Luke Rockhold, Gilbert Melendez, Alistair Overeem ou encore Gegard Mousasi, d'autres figures de proue du StrikeForce s'éloigne des sommets. En dehors de la nouvelle opportunité au titre Lightweight promise à Melendez, Daniel Cormier est aujourd'hui le dernier fighter issu de la compagnie californienne à pouvoir postuler rapidement à une ceinture mondiale. Mighty Mouse insubmersible roi des mouches Des anciens du SF en Flyweight on ne devrait guère en voir, dimension nouvelle de la division oblige. Par contre Demetrious Johnson est parti pour tenir le haut du pavé de nombreuses années encore. Dans une certaine impopularité qu'à parfaitement reflétée l'ambiance bizarroïde du main event. Alors qu'il est réputé pour ses chants et ses encouragements circonstanciés, le public canadien s'est distingué par une alternance d'attitude entre le lymphatisme et le cynisme. Ainsi ses quelques hurlements impromptus, donnant davantage dans l'exutoire personnel que dans la réaction à ce qui se déroulait devant eux. À la décharge de la foule, largement partisane de Bagautinov, ce match de championnat n'a rien eu d'enchanteur. D'abord parti sur la base de déplacements à la "Matrix" chers à Mighty Mouse, l'opposition s'est rapidement enlisée dans un mélange de stand up en corps à corps et de boxe à courte distance. Au fil des rounds, le Champion creusait toujours un peu plus l'écart avec des frappes plus précises, pas forcément plus percutantes. Par intermittence, comme pour nous rappeler son spectaculaire KO sur Benavidez en décembre dernier, D. Johnson sortit quelques mouvements d'exception tels des coups de pieds sautés, mais la vibration n'y était pas. Le manque de profondeur de la catégorie devrait conduire à retrouver très vite sur la route du titre une des anciennes victimes de MM, John Dodson, aujourd'hui considéré numéro 1 dans les classements officiels de l'UFC. En janvier 2013, leur premier affrontement est consacré Fight of the Night. Et s'avère de surcroit la défense de titre la plus ardue du règne de Mighty 1er, ainsi deux des juges donnent deux rounds sur cinq au challenger. Si la donne n'est pas bouleversée lors de cette revanche, l'UFC n'aurait d'autre choix que de dérouler la liste d'attente du classement. Elle comprend Joseph Benavidez, Ian McCall, John Moraga... Soit des hommes précédemment vaincus par Johnson ! |
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