Extrait du site https://www.france-jeunes.net

L'œuvre de Tolkien


Si je vous dis : Tolkien, vous me dites : Seigneur des Anneaux. Mais connaissez-vous réellement l’ampleur de l’œuvre de JRR Tolkien ? Je vous propose donc un petit aperçu de l’immensité de son travail...



Tolkien ne s’est pas simplement contenté d’écrire le fabuleux Seigneur des Anneaux (ainsi que Bilbo le Hobbit). Il a surtout travaillé pendant des années sur la création d’un monde fantastique. L’œuvre de Tolkien dépasse de beaucoup le cadre d’un simple roman, puisque celui-ci s’inscrit dans un univers sur lequel il n’a cessé de travailler toute sa vie durant, même après sa parution.
Tous les points ont été traités, certains très en détails, d’autres plus succinctement, car de moindre important ou par faute de temps : la création même du monde, les forces qui le dirigent (les Valar : des êtres qui pourraient s’apparenter à ce que nous appellerions dans notre monde à nous des Dieux), l’apparition des races qui le peuplent (Elfes et Hommes pour l’essentiel), leurs histoires respectives à travers les Ages depuis leur venue au monde (des milliers d’années de faits historiques, d’évènements glorieux, de batailles épiques, … etc), leurs légendes, leurs cultures et même leurs langues (!). Bref, l’étendue de l’œuvre de Tolkien est tout bonnement gigantesque !
A sa mort, l’auteur a d’ailleurs laissé derrière lui une multitude de pages et de notes inachevées concernant les Trois Ages : textes, récits, contes, chansons, écrits historiques, linguistiques, philosophiques, … etc. De plus, certains de ces écrits apparaissent parfois à travers de nombreuses versions qui diffèrent dans le ton, ou dans le style d’écriture, ou encore dans les points de vue et dont on ne sait aujourd’hui toujours pas lesquelles sont les plus anciennes, lesquelles sont les plus récentes, lesquelles sont celles qu’il aurait finalement retenues ! Certaines de ces versions vont même parfois jusqu ‘à se contredire, entraînant alors la remise en cause de nombreux points essentiels de l’histoire des personnages ou même de l’univers duquel ils sont issus !


I- Les langues :

L’un des aspects les plus extraordinaires de l’œuvre de Tolkien est sans doute celui des langues. En effet, comme vous le savez peut-être, JRR Tolkien a inventé de très nombreuses langues pour les peuples d’Arda. Les plus connues sont bien sûr les langues elfiques, mais, même ne présentent que quelques points vagues et obscurs de grammaire et une vingtaine de mot seulement (comme c’est le cas notamment de la langue des Nains), il en a imaginées beaucoup d’autres : le langage des Valar, des Ents, des Nains, différentes variantes selon les peuples Elfes, parmi chacune des langues existantes (par exemple, le Sindarin présente parfois quelques "variantes noldorines"), … etc.

Mais revenons aux langues elfiques. Ce sont celles qui sont les plus abouties, les plus riches et les plus complexe. Il en existe deux : le Quenya et le Sindarin. Le quenya est la langue parlée par les Noldor, les elfes de Valinor dont certains sont revenus sur les Terres du Millieu. Le Sindarin (Gris-elfique) est la langue des elfes qui ont abandonné leur voyage vers Aman (les terres de Valinor) et se sont arrêtés en chemin pour s’installer au Beleriand (tandis que d’autres ont poursuivi leur voyage comme par exemple les Noldor, mais le but n’est pas ici de parler des différents peuples elfiques. J’en traiterai dans un article, si cela vous le voulez, mais revenons aux langues des Elfes!). Chacune de ces deux langues comporte un plus vaste vocabulaire et Tolkien a beaucoup développé leurs phonologies, construit de toutes pièces leur grammaire (parois complexe, et comportant aussi encore bien des points obscurs, mais créer une langue ne relève pas du simple romancier ! D’ailleurs je crois réellement que le terme de romancier est très mal adapté pour définir ce qu’est Tolkien voire même erroné, dans la mesure où, comme je l’ai dit, son œuvre dépasse totalement le cade du roman ! Mais je m’encarte une fois de plus du sujet !). Le Quenya et le Sindarin ont connu, comme les récits historiques et les contes épiques de l’auteur, de nombreuses révisions, chaque fois par petites touches, petit à petit. Tolkien a même imaginé différents "stades" de ces langues (peut-être surtout pour le Quenya ?). On trouve alors dans certains textes des formes dites primitives ou encore archaïques des langues des Elfes. Il a en effet travaillé sur l’histoire interne à son univers de ces langues, comme une langue évolue et possède sa propre histoire, dans notre monde (voir l'image ci-contre, qui est un arbre (complexe !) représentant les évolutions des langues elfiques au cours du temps).


II- Les livres des récits de Tolkien :

Christopher Tolkien, fils de JRR Tolkien, s’est à plusieurs reprises attelé à un long travail de sélection et de réorganisation de textes de son père afin d’en faire paraître quelques-uns. C’est ainsi que plusieurs livres ont pu voir le jour : le Silmarillion (un grand projet de Tolkien mais dont plusieurs passages comportaient encore plusieurs versions, et dont certains comportaient quelques points un peu obscurs), Contes et Légendes Inachevés (le titre est suffisant pour comprendre ce que contient le livre) et Le Livre des Contes Perdus.

Le Silmarillion :

Ce livre est sans l’ombre d’un doute le plus important des ouvrages de Tolkien qui est paru (hormis peut-être le SdA ?)). Le livre du Silmarillion est composé de 5 parties :
L’Ainulindalë : le récit de la création du Monde (Eä) et de la Terre (Arda) grâce à la Grande Musique des Ainurs, jouée sur les thèmes d’Eru Ilúvatar (l’Etre, le Père de Tout) et selon sa volonté. (De ce fait, l'origine du Mal y est conté !)
Valaquenta : l’histoire des Valar (les Ainurs descendus sur Arda) et des Maiar (d’autres esprits d’importance moindre existant aussi avant la création du Monde, aides et serviteurs des Valar sur Arda).
Quenta Silmarillion : Le vrai Silmarillion, l’histoire des Silmarils (les plus beaux bijoux qui ont existé, 3 pierres d’un éclat incomparable à celui de toute autre, créés par Fëanor).
Akallabêth : la chute de Númenor.
Les Anneaux du Pouvoir : texte sur les Anneaux forgés par les Elfes et l’Unique par Sauron (il parle aussi d’Elendil et Isildur, du Conseil Blanc et des débuts de la traîtrise de Saroumane). C’est le récit sur les premières manipulations, traîtrises et guerres de Sauron (en « condensé » bien sûr) et tous les évènements conduisant à ceux du SdA.

Contes et Légendes Inachevés :

Contes et Légendes Inachevés est un livre très particulier, non pas seulement parce qu’il présente un recueil de textes inachevés (d’ailleurs souvent à différents degrés), mais aussi parce qu’il n’a pas pour but de constituer une suite logique et conserver une grande cohérence (comme c’était le cas dans le Silmarillion). En effet, celui-ci met souvent en relation ou (opposition) différentes versions de ces histoires (souvent dans des notes ou appendices). Il permet de se rendre compte des différences parfois profondes entre les versions et les différents degrés d’achèvement de quelques-uns des écrits que Tolkien a laissé derrière lui.
Il serait trop long de préciser quels sont les différents récits figurant dans ce livre très particulier. Je Préciserais toutefois qu’ils sont organisés dans le livre selon les Trois Ages et que certains sont directement liés au Silmarillion dans la mesure où ils content des passages de ce dernier plus en détails. Par exemple, le célèbre Narn-i-Hîn-Húrin (la Geste des enfants de Húrin), l’un des plus longs de ces contes inachevés et dont l’on retrouve beaucoup de faits dans le Silmarillion. De très nombreuses notes sont adjointes aux textes et certains possèdent même un appendice.

Le Livre des Contes Perdus :

(N’ayant pas encore lu ce dernier ouvrage, je ne peux malheureusement pas encore dire grand-chose quant aux détails de ce livre).
Il s’agit en fait de la première œuvre majeur imaginée par Tolkien, sur laquelle il commença de travailler en 1916-1917 à l’âge de 25 ans. Elle fut abandonnée de nombreuses années plus tard, inachevée. Celle-ci devait se constituer comme le premier pas d’une présentation de la Terre du Milieu et de Valinor (Valinor, le pays des Valar, dont il est maints fois référence dans le Seigneur des Anneaux. Il est par exemple fait référence à des elfes quittant la Terre du Millieu, se rendant aux Havres Gris où ils vont prendre la mer pour naviguer vers l’Ouest, vers Valinor). Tolkien a par la suite révisé beaucoup de points fondamentaux inhérents à son univers à travers d’autres écrits, et parfois à travers la correction même dans les manuscrits des Contes Perdus. Par exemple, Beren, un personnage que l’on retrouve dans le Silmarillion était au départ un Elfe, puis Tolkien a décidé qu’il serait un homme ; les Nains étaient, semble-t-il, un peuple maléfique, … etc.


En conclusion :

Voilà, je pense avoir à peu près fait le tour, d’un point de vue purement général, de la présentation de l’immensité, la complexité et la richesse de l’œuvre de Tolkien. J’espère que la lecture de cet article peut-être un peu long ne vous a pas été trop fastidieuse et qu’il vous a permis d’entrevoir combien son travail fut titanesque et de comprendre un peu mieux quelle est l’étendue de l’œuvre littéraire du père du genre Médiéval-Fantastique.

Note (à ceux qui voudraient découvrir un peu plus l’univers de Tolkien) : bien que ce ne soit qu’un avis personnel, je pense qu’il est plus intéressant de lire le Silmarillion, avant même d’entamer la lecture du Seigneur des anneaux. Je pense que l’idéal (comme je l’ai fait moi-même) est de lire (dans cet ordre) : le Silmarillion, Contes et Légendes Inachevés, le Seigneur de Anneaux, et enfin Le Livre des Contes Perdus (bien que l’on puisse aussi lire celui-ci entre CLI et le SdA).
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