Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Mägo de Oz |
Je vais vous faire découvrir ce groupe déjà culte dans son pays à travers la critique de leur dernier album en date : Finisterra. |
Si je vous dit : "concept album en deux CDs" à quoi pensez vous ? Certainement à un classique de rock progressif anglais sorti dans les années 70. Et bien non ici il s'agit d'un disque de folk metal espagnol ! Ce disque commence très fort en enquillant 4 titres hors du commun : Satania, La Cruz de Santiago, La Danza Del Fuego et Hasta Que El Cuerpo Aguante. On pige tout de suite que l'on a affaire à un groupe qui ne renie pas ses influences maideniennes. Mieux il les utilise pour créer une ambiance unique dans le monde du heavy metal à grand renfort de flûte et de violon. Le violonniste Mohamed est complétement barré mais il est incontestable qu'il maîtrise son instrument. Heureusement car beaucoup de riffs (au demeurant excellents) reposent sur lui. Il distille des notes de façon calme et très intelligente sur l'hymne La Danza Del Fuego. Le duo flûte/violon est à son apogée sur Hasta Que El Cuerpo Agaunte qui nous balance un riff folk à souhait. Qu'on ne s'y trompe pas, Mago De Oz avec Finisterra ne cherche pourtant pas à être un groupe folk. Le côté metal domine largement. En effet le chant est plutôt heavy, toujours mélodique et haut perché. La rythmique est effrénée et portée de mains de maître par un batteur (Txus) au jeu souvent hallucinant. Les soli de guitares sont quant à eux très empreints de la technique harmonique propre à Maiden. Toutefois les soli présents ici sont bien plus réussis que les dernières trouvailles des Anglais. Ces derniers n'auraient sûrement pas craché sur la partie instrumentale médianne de Satania qui est une bombe extraterrestre ! Le CD 1 par la suite baisse quelque peu d'intensité car les titres sont bien plus brouillons et surtout l'homogéniété installée par le début du disque est légérement brisée : Polla Dura No Crée En Dios relève plus du hard blues qu'autre chose et si le résultat n'est pas foncièrement mauvais, il surprend bizarrement. La bonne humeur propre à ces Espagnols est toujours bien présente, elle, et on est ravi de passer un moment aussi joyeux. On a droit aux tradionnelles ballades que le chanteur José maîtrise de bout en bout avec sa voix qui se prête à l'exercice excellemment. Je préfère Maite Zaitut à Duerme car la première citée est en fait une ballade déguisée et ne peut pas, contrairement à la seconde, être taxée de people jackitude. Le dernier titre lui repousse les limites de la peoplitude, Es Hora De Marchar est le seul déchet de ce disque... On lui pardonnera facilement cette faute de goût car la deuxième galette je vous le dit tout de suite est à la hauteur des attentes bâties par l'écoute la première ! Et en plus ce titre est un reprise puisqu'il a eté composée par Ritchie Blackmore (je ne rappelle plus du titre ni du groupe proposant l'original !!) Comme la première partie de Finisterra, la seconde moitié place la barre très haut d'entrée de jeu. Fiesta Pagana et El Que Quiera Entender Que Entienda sont des classiques du groupes. Elles cartonnent mêmes dans les charts espagnols (enfin juste Fiesta Pagana ;)). Ils ont bon goût ces gars là parce que je verrai mal ces titres marcher ici en France. C'est encore plutôt heavy mais l'aspect joyeux de la flûte et du violon l'emportent encore et toujours. La partie instrumentale de El Que Quiera Entender Que Entienda est un des nombreux bijoux de ce concept double album qui décidemment commence à accumuler les qualités à la pelle. Par la suite on aura afaire à des ititres à l'ambiance plus terne comme Astaroth ou bien l'intro de Los Renglones Torcidos De Dios. Le résultat est certainement un iota moins bon car on sent le groupe moins à l'aise pour dépeindre ce type d'émotions. Sauf José qui parvient à moduler sa manière de chanter à n'importe quel registre en restant convaincant. D'autres titres sont dans la lignée directe de ceux bien folk metal joyeux (Kelpie une reprise de Jethro Tull, La Santa Compaña), il y aussi des ballades (Tres Tistes Tigres, A Costa Da Morte) et un titre épique à crever (Finisterra) qui clôt l'album divinement bien en passant en revue tous les éléments de la musique de Mago de Oz. Je ne pourrai développer ma pensée ce titre qui est riche à mourrir. Il est simplement idéal pour termier l'expédition vécue à l'écoute de ces quasi 2H (1H46 à la photo finish) de musique. Et puis Finisterra rappelle les grands morceaux épiques d'Iron Maiden composés jadis (un riff au centre de la chanson sort tout droit de la tête de Steve Harris, quel hommage !). A l'exception de cette dernière et de La Santa Compaña (quel final cette song de ouf !!), les autres chansons passent quelque peu au second plan; rien de bien dramatique néanmoins, le niveau global étant incroyablement élévé sur ce disque. Il est toujours agréable (et tellement rare) d'entendre un telle fraîcheur dans la compostion qui se marie avec l'éxécution technique digne d'un groupe aguerri. Je vous conseille donc de ne pas commettre l'erreur fatale de passer à côté de ce chef d'oeuvre qui ne décoit que par ses ballades pas tout à fait assez abouties. Si cette chronique vous a plu, rendez vous sans plus attendre sur mon site qui comporte des centaines de chroniques de disques metal, rock et électro ! Merci ! |
Extrait du site https://www.france-jeunes.net |
Tous droits réservés |