Luca Turilli (guitariste de Rhapsody)

Avec Prophet Of The Last Eclipse, le guitariste souhaite orienter sa musique vers des ambiances plus "cosmiques". Cela est pleinement réussi puisque dès l'intro Aenigma la sonorité des claviers est bien plus electronique que sur les albums de son groupe Rhapsody. En revanche lorsque l'on entend certains des autres titres tels que War of the Universe, on se dit que bien peu de choses différent entre cet album solo et les opus de Rhapsody à part cette touche de claviers SF qui est malheureusement laregement sous exploitée et sous mixée...

Rider of the Astral Fire non plus n'est pas un titre très original mais qui possède une sacrée belle intro, ensuite les couplets et les refrains sont du sous-Rhapsody tout craché... Pourquoi du sous-Rhapsody ? Car Olaf Hayer (chant) malgré tous ces progès chante de façon trop plate sans beaucoup d'émotions. Ce n'est certes pas aussi catastrophique que sur King Of The Nordic Twilight mais tout de même les couplets en souffrent.

La production monstreuse fait "passer la pillule" de ces titres peu originaux. Néamoins Prophet Of The Last Eclipse recelle quelques perles très inspirées comme le titre du même nom ou Zaephyr Skies'Theme. Cette dernière justifie pleinement pourquoi Rhapsody et Turilli font du Hollwood Metal : on croirait un score de Hans Zimmer; ce titre est riche en émotions et la cantatrice nous berce litéralement, le tout étant en plein dans l'optique cosmique recherchée par le compositeur.

Mais là où Luca fait très mal c'est lors du titre Prophet Of The Last Eclipse long de quasiment 12 minutes. La chorale d'intro est assez attypique pour le musicien mais en tout point réussi. Elle laisse place aux claviers techno (!!!!) qui sont soutenus par un chant qui possède des reminescences de Rammstein ! Le sratch fait aussi son apparition sur ce titre; cela peut sembler confus mais les talents de compositeur de Luca Turilli font que l'ensemble se tient parfaitement. Lors du premier couplet le chant d'Olaf Hayer met en valeur une des plus belles mélodies vocales trouvées par l'Italien, tout en montée en puissance ! Le refrain est quant à lui toujours aussi grandiose et puissant avec la chorale. Du très grand art où les 12 minutes passent à la vitesse de la lumière.

Power of the Dragonflame le dernier album de Rhapsody avait marqué un retour à des refrains très inspirés; on ne peut en dire autant de tous les morceaux de Prophet Of The Last Eclipse. Seul celui de Prince of the Starlight est réelement "novateur" et beau. Les autres donnent l'impression de redites (Demonheart notamment). Non Prophet Of The Last Eclipse se démarque par ses intros réussies et des rythmiques encore plus appuyées et plus controlées. Luca Turilli est un guitariste rythmique du tonnerre de dieu et il sait le prouver avec brio. Ses soli sont aussi très soignés avec un son différent que chez Rhapsody mais ils donnent l'impression d'être un peu tirés par les cheveux et ne font pas toujours mouche; ils semblent être présents car ils doivent l'être et non pas pour relancer l'intêret de la song. Toutefois peu de groupes font des soli de la trempe de ceux de Turilli donc on lui pardonnera aisément cette faute de gout !

Luca Turilli n'arrivera jamais à faire un album en solo aussi bon que quand il est accompagné de son compère Staropoli. Ce dernier semble apporter des influences néo-classiques plus appropriés. Néanmoins cet album devrait plaire aux fans et toujours autant agacer les autres !