Extrait du site https://www.france-jeunes.net

Le vieux et sa belle


La vérité n'est pas toujours bonne à dire surtout lorqu'elle s'avère être à mesure de nuire à notre partenaire.



Un octogénaire s'inquiète à la vue de sa femme, elle, âgée de 18 ans seulement et enceinte à peine installée chez lui. Pour dissiper son doute, il se rend chez un docteur qui lui conte l'histoire suivante : "Un chasseur rentré chez lui un peu tard, pose son fusil de chasse près d'un parapluie aussi délabré qu'on aurait dit qu'il datât de la première guerre mondiale. De bonne heure, le vieil homme sursaute de son lit, préssé qu'il était, d'être le premier à poser les yeux sur ses pièges et pourquoi pas ramener un bon gibier noctambule qui aurait encore du mal à s'en faire des lueurs aveuglantes du soleil matinal. Il emporte ainsi avec lui dans la pénombre qui hante traditionnellement sa cabane vétuste et ceci sans s'en apercevoir, le fameux parapluie. Sur le terrain de chasse, il se retrouve nez à nez avec un lion affamé, le ventre ondulé sur les flancs sous l'effet des côtes qui attendent toujours d'être garnies d'une couche gracieuse de viande fraîche. Il "tira" donc par instinct de survie sur son parapluie qui se déploya en direction du fauve, couvrant ce faisant le vieil homme gêlé jusqu'aux os par une de ces peurs bleues qui jugeait mieux de garder l'incognito. Les secondes qui suivirent le "tir" furent ponctuées d'un silence scandé de gisements momentanés. L'homme crut un moment avoir tué l'animal. Qu'en penses-tu ? " Interroge le docteur. "Beuh ! c'est évident qu'il n'a pas tué le lion. Il y avait certainement un autre chasseur dans les parages."
Prendre la parole n'implique pas necessairement se faire entendre, mais mieux, chercher à se faire comprendre. Et se faire comprendre ne signifie pas non plus présenter crûment la réalité mais encore, la décrire avec malice et clarté.C'est seulement ainsi que nous parviendront à exprimer à la fois notre compassion et notre respect à l'égard de l'interlocuteur attentif. Après maintes reflexions le viel homme compris, inspiré du soufle de la maïeutique socratique, qu'il était tant de voir la réalité en face. Voici le mot qu'il laissa à sa belle en quittant le foyer conjugal le lendemain :
Ce qu'on dit aisement
N'est pas toujours plaisant ;
Ce qu'on dit avec peine
Est sincère et sans haine.
Celui qui a du mal
A dire le moins banal,
Celui qui dit la confiance
Et l'amitié sans méfiance ;
C'est lui qui ce matin
Jour de la St-Valentin,
A bien voulu t'exprimer
Sa façon à lui d'aimer.
Pour que dans tes pensées
Aux vertus si censées,
Ce portrait que tu mérites
Te console au plus vite.

Votre amitié si précieuse
Je ne la mérite pas
Mais la savoir si gracieuse
Demande un air sympa.
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