Motivés, motivés...

Monsieur, madame (ou les deux en même temps, qu'en sais-je) l'éditeur (éditrice dans le deuxième cas de visage, euh de figure, pardonnez mon étourderie gaffeuse)

Au vu de la conjoncture actuelle et de l'obscurantisme obsessionnel qui frappe les foules amassées devant l'autel grandiloquent de la déraison organisée et galvanisées par les appels obséquieux de la nauséabonde violence routinière; il m'apparaît nécessaire et néanmoins rigoureusement futile de ne pas contribuer à ce tribut de la décadence généralisée planétaire et pour ce faire; il m'incombe, à moi autant qu'à tous ces êtres - insignifiants et ignominieusement semblables à la nature intrinsèque de ce qui semble constituer l'apparat de la race "humaine" entre guillemets (admire cher lecteur - enfin je dis cher mais tu ne vaux certainement pas un clou si tu t'abaisses à poursuivre la lecture de cette sentence en imaginant en tirer le moindre bénéfice rhétorique ou didactiquement utile - ce fabuleux exemple de pléonasme visuel), qui me voisinent sur ma précieuse (et ridicule, quel humour non vraiment !!) Terre natale - de préserver cette bonne vieille Gaïa et d'épargner l'écorce ô combien protectrice de nos indispensables distilleurs d'oxygène à feuilles, en économisant un trop important papier et en réalisant, par la même occasion, tenez-vous bien (mieux que ça on voit tout d'ici !!), l'une des plus longues et des plus inintéressantes phrases que l'existence m'ait jamais octroyé le droit (le gauche étant déjà hypothéqué par un certain Lionel J., premier ministre de son état...) de concevoir afin de la coucher sur cette copie auparavant immaculée et vierge de tous ces vilains mots qui, à coup sûr, seront pour elle autant de maux et qui - soyons-en certains (car nous sommes par trop souvent en dessous de la vérité) - constituent l'essence même de ces ouvrages fastidieux uniquement écrits dans le but inavouable mais pourtant largement répandu de nous faire perdre les sens ; ce que nous pouvons sans nul doute mettre sur le Kant d'une détermination farouche et d'une propension sans limites à l'emphase et à l'écriture, non pas de masse, mais à la masse qui constitue pour nos frêles épaules un poids et un fardeau que je ne me permettrais pas de rendre plus insupportable en publiant cette missive explosive (bon j'ai pas encore eu le temps d'y ajouter les éléments chimiques mais ça ne saurait tarder...) et en gâchant avec une innocence bête et animale les ressources limitées de mon imprimante finalement soulagée par la fin de cet interminable discours...

A bon entendeur,... Euh ben t'aurais pas du boulot pour moi ?


En attendant de gagner au loto et de ne plus avoir à travailler je vous laisse afin de laisser libre cours à l'un de mes instincts les plus primaires : l'écoute du chant mélodieux de ce faramineux gouffre béant ouvert dans mon estomac.