La musique Rap et la société Française

Commencé au Bronx au début des années 70, le Hip-hop a rapidement grandi et a atteint beaucoup de pays devenant dans le monde entier une culture universelle. En Europe, pendant longtemps, la France a été le pays du Hip-hop qui, pendant quelques années, a représenté la deuxième industrie du rap dans le monde après les Etats-Unis.
De nos jours, le rap est un phénomène social, culturel, commercial et médiatique. Comme preuve de cela, la dernière vue générale conduite par le Ministère de la Culture en 1997 annonce que 28 % des 15-19 ans écoutent de la musique rap et ces jeunes gens ne sont pas tous issus des classes inférieures, ou parmi les moins instruits.



Aujourd'hui il y a beaucoup de groupes de rap français qui sont populaires comme IAM, MC Solaar, Suprême NTM, Les Fonky Family et autres. Les rappeurs présentent une société injuste, raciste, corrompue par l'argent en répandant la révolte.

NTM, par exemple, fait cette déclaration générale dans sa chanson "L'argent pourrit les gens" :

"Tous s'achète tout se vend /Même les Gouvernements
Prêts à baisser leur froc /Pour une question d'argent
Avec une veste réversible /Suivant le temps
Apparemment l'armement /Passe largement avant
La condition de vie de chacun /Le monde est plein de bombes
Qui creuseront nos tombes /Maintenant tu sais à quoi sert le fric
Qui à lui seul pourrait stopper la famine en Afrique"

Deux domaines personnifient particulièrement le règne de l'argent : la télévision et la politique. L'analyse des paroles des rappeurs indique aussi la dimension essentielle représentée par la dénonciation de l'injustice, de la domination et de l'oppression. Les rappeurs parlent de ceux qui ont tout, la richesse et le succès, et de ceux qui sont dans la pauvreté matérielle, comme les enfants d'immigres. La pauvreté matérielle est mesurée d'après le contraste entre leurs familles et les familles d'autres gens vivant dans le même pays, la même ville, parfois dans un voisinage proche.

"Pourquoi fortune et infortune, pourquoi suis-je né
Les poches vides, pourquoi les siennes sont elles pleines de tunes
Pourquoi j'ai vu mon père en cyclo partir travailler
Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW"
(IAM, "Nés sous la même étoile. "1997).


Le Suprême NTM, le groupe de rap, a clairement exposé les raisons de sa violence des le début, quand leur premier album est sorti en 1991. Ils étaient violents parce qu'ils avaient un sentiment d'abandon par le reste de la société et parce qu'ils prennaient en main leur triste destin :

"Et si cela est comme ça/C'est que depuis trop longtemps
Des gens tournent le dos/Aux problèmes cruciaux
Aux problèmes sociaux/Qui asphyxient la jeunesse
Qui résident aux abords/Au Sud, à l'Est, à l'Ouest, au Nord
Ne vous étonnez pas/Si quotidiennement l'expansion de la violence est telle
Car certains se sentent seulement concernés/Lorque leurs proches se font assassiner...
Est-ce ceci la liberté-égalité-fraternité ? /J'en ai bien peur
Quelle chance, quelle chance/D'habiter la France
Dommage que tant de gens fassent preuve d'incompétence/Dans l'insouciance générale
Les fléaux s'installent – normal/Dans mon quartier la violence devient un acte trop banal"
("Le monde de demain, "1991)

Il n'y a aucun doute qu'il y a de la violence dans les chansons des rappeurs. De plus, il y a une insulte et une menace à la police. Les chansons de ces deux groupes leur ont apporte des problèmes avec la loi.
Les rappeurs se révoltent contre les politiciens, la police et le système de justice criminelle, mais jamais contre les hommes d'affaires. De même ils dénoncent la puissance de l'argent comme un facteur de corruption, mais pas comme l'instrument de domination sociale et économique dans une société capitaliste.

Ensuite, il semble que cette violence, exclusivement la violence verbale, soit une réaction défensive contre la vision très négative du monde qui est née de leur expérience de la vie et aussi de ce qu'ils voient à la télévision.
Cette vision du monde est fondée sur beaucoup de faits objectifs comme la pauvreté et la violence de la vie quotidienne, les minces chances de monter dans l'échelle sociale, le racisme de beaucoup de Français, la pression humiliante des contrôles d'identité de la police, mais elle aussi, et c'est peut-être cela le plus important, commandée par un sentiment de forte injustice qui a souvent tendance à créer des complots imaginaires.