| Abane Ramdane : une mort non élucidéeL'assassinat de Abane Ramdane continue de succiter des interrogations...Né le 10 Juin 1920 à AZOUZA, un village des Ait-Irathène, il a été assassiné dans des circonstances obscures le 27 Décembre 1957 au Maroc par ses... Compagnons d'armes. En 1941, cet enfant de Fort-National (aujourd'hui Larbââ Natrh Irathène) obtint le Baccalauréat au Lycée "Duveyrier" de Blida avec mention "bien".
Durant la 2ème guerre mondiale, ABANE Ramdane sera comme tous les algériens aptes au service appelé sous les drapeaux. Il sera affecté à Blida et promu sous-officier dans un régiment de tirailleurs. Après sa démobilisation, il sera employé à la Mairie de Chelghoum El Aid (Est-Algérien) anciennement Châteaudun du Rhummel, une petite ville située non loin de Constantine. Sa fonction ne l'empêchera pas d'adhérer au Parti du Peuple Algérie (P. P. A).
Après les événements du 08 Mai 1945, il démissionnera de la Mairie pour se consacrer à la lutte de libération nationale. Sa fièrté berbère le poussera à rentrer dans la clandestinité. Il militera au sein du P. P. A. /M. T. L. D. Membre actif de l'Organisation Spéciale (O. S.), il sera promu chef des régions de Sétif puis d'Oran. Mêlé en 1953 à l'affaire du "complot de l'O. S. " il sera appréhendé. Jugé en 1951, il sera condamné à de lourdes peines (5 ans de prison, 10 ans d'interdiction de séjour, 10 ans de privation de ses droits civiques et 500.000 francs d'amende). Il sera balloté d'une prison à une autre (Bougie ou Vgayeth, et Alger dans les sinitres centres de détention de Barberousse et Maison Carrée). En 1952 il sera transféré en France et sera interné d'abord à Ensisheim (Haut-Rhin, Alsace), une porison de haute sécurité après avoir transité par les Baumettes (Bouches-du-Rhône).
Mis au sein des prisonniers de droit commun, il entama une grêve de la faim illimitée qui faillit le conduire vers une mort certaine. Paniquées, les autorités françaises accepteront de le considérer comme prisonnier politique et l'envoyèrent en france en 1953. Il sera mis à la prison d'Albi dans le Tarn (sud-ouest de la France). C'est ainsi qu'il connaîtra Éamon de Valera (1). En 1954, c'est à dire juste avant le déclenchement armé du 1er Novembre de la même année, ABANE Ramdane sera enfin interné à la prison de Maison Carrée (Alger).
Elargi le 18 Juillet 1955 mais tout en étant maintenu en résidence surveillée à Azouza, il prit contact avec les éléments berbères de la wilaya III qui englobait la Kabylie. Les autorités françaises l'autorisèrent à s'occuper de sa mère qui venait de subir un accident vasculaire. C'est ainsi qu'il pourra sortir de sa région et s'installa à Alger. C'est dans cette grande ville qu'il prendra les rênes de la direction politique du F. L. N. Véritable chef politique, cet homme est craint pour son origine Berbère par les arabophone. Il parviendra à fédérer le F. L. N alliant les éléments de l'intérieur et ceux de l'extérieur (France, Egypte, Maroc et Tunisie principalement). C'est ainsi qu'il se verra chargé des questions de l'animation au niveau national. Il mettra en oeuvre une coordination de toutes les wilaya du pays.
Allié à Youcef BEN KHEDDA, le regrétté ABANE Ramdane contribuera à la création du journal révolutionnaire "el moudjahid". Tout en apportant son appui à d'autres organisations de masse du parti F. L. N (UGTA des travailleurs, UGEMA des étudiants entre autres), il prit attache avec un grand poète Berbère du Mzab, Moufdi ZAKARIA. Ce dernier créera "KASSAMEN" (En Berbère !!!). Lors du congrès de la Soummam tenu le 20 Août 1956 à Ifri (Petite-Kabylie), il insistera sur la séparation du politique du militaire. Il sera le promotteur de cette phrase restée célèbre : "La primauté du politique doit primer sur le militaire".
Il fera parti des cinq (05) membres du Comité de Coordination et d'Execution (C. C. E) qui créera le C. N. R. A (Comité National de la Révolution Algérienne). Il préparera la bataille d'Alger (2) avec YACEF Saadi et Larbi BEN M'HIDDI. Il ccordonnera les actions politiques et militaires de cette insurrection. Au mois de Mars 1957 Larbi BEN M'HIDDI sera arrêté et tué en prison. Yacef SAADI échappera de justesse. Devant cette représsion, ABANE Ramdane quittera la ville d'Alger en compagnie de trois autres éléments de son groupe. Il rentrera d'abord au Maroc puis alla en Tunisie. C'est dans ce dernier pays qu'il aura ses démêlés avec le groupe dit de "l'extérieur" auquel il reprochera l'esprit dictatorial dont il était animé. Il proposera de prendre des distances vis à vis des communistes du bloc soviétique et des arabo-bââthistes dirigés par l'Egypte de Djamel ABDENASSER.
Les colonels du C. E. E (Abdelhafid Boussouf, Lakhdar Ben Tobbal...) le convoquèrent au Maroc pour une réunion importante. Il s'y rendra. Le 27 Décembre 1957, il sera assassiné dans une ferme située non loin de TETOUAN. On ne découvrira jamais son corps. En 1984 il sera "enterré" à titre posthume au cimetière d'AL-ALIA" à Alger.
(1) : Nationaliste irlandais qui lutta contre la domination britannique. Il sera élu président de la République irlandaise en 1959. (2) : La bataille d'Alger déclenchée le 07 Janvier 1957 nécéssitera la mobilisation de 8000 hommes de la 10ème division des parachutistes français. | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (2) | | Re: Abane Ramdane : une mort non élucidée Posté par rachidyahou le 05/07/2009 20:59:53 | Salut aqualia,
Les morts non illucidées continuent à avoir de beaux...jours devant eux ! En juin 2001, lors de la grandiose marche organisée par les Kabyles à Alger, une marche qui avait réuni plus de 3 millions de protestataires, des dizaines de jeunes restent à ce jour portés disparus. Merci RACHID YAHOU | | Re: Abane Ramdane : une mort non élucidée Posté par aqualia le 18/01/2009 13:47:11 | Combien ont ete les morts non illucidées en Algérie où ailleurs durant cette periode? Merci pour la reponse. | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (2) |
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