| Anigo n'y change rienMalgré le départ d'Elie Baup, Marseille n'a pas pu redresser la barre. Le visage montré par les Marseillais fut meilleur mais cela n'a pas empêché l'OM de devenir la première équipe française de l'Histoire à ne pas inscrire un seul point lors de la phase de groupe de la Ligue des Champions.La Juventus de Turin qui ne se qualifie pas pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions dans un groupe où figuraient Galatasaray et le FC Copenhague, c'est une surprise et sans doute la seule grosse surprise de cette phase de poule. Marseille qui ne se qualifie pas pour la suite de la plus grande coupe européenne dans le groupe le plus compliqué (Arsenal, Dortmund et Naples), ce n'est malheureusement pas une surprise car on savait bien lors du tirage au sort que les trois autres équipes qui accompagnaient l'OM étaient d'un calibre bien supérieur. La chose étonnante et alarmante, c'est ce triste record atteint par les Phocéens. En effet, l'Olympique de Marseille est devenu la première équipe du football français à perdre tous ses matches de groupe là où des équipes pas forcément meilleures telles que Montpellier l'an dernier où Auxerre il y a trois ans étaient parvenues à obtenir autres choses que six défaites en autant de rencontres "je ne m'intéresse pas trop aux statistiques mais dès fois, il y en a qui font mal. Notre groupe était très relevé, peut-être le plus relevé de ces dernières années mais ça fait mal quand même. Perdre les six matches, c'est dur à avaler" reconnaissait Steve Mandanda.
Marseille a logiquement terminé à la dernière place de sa poule. Une place logique pour une simple question de niveau. Dortmund, qui a terminé en tête, était en finale l'année dernière. Arsenal est en tête de la Premier League. Naples est troisième de Serie A. Hier, Marseille s'est une dernière fois inclinée dans son antre du Vélodrome. Cette fois face à Dortmund (1-2). Mais il y a autre chose à retenir de cette rencontre, autre chose que cette nouvelle défaite. Pour commencer, il serait de bon ton de s'intéresser prioritairement aux trente-quatre premières minutes de jeu, quand les deux équipes évoluaient à onze contre onze. Pendant cette grosse demi-heure, l'Olympique de Marseille montra un visage bien plus rayonnant que lors de la défaite contre Arsenal il y a deux semaines en Coupe d'Europe et contre Nantes en Championnat vendredi dernier. Le changement d'entraîneur y était sans doute pour quelque chose. Sans doute que l'image de José Anigo, debout devant son banc vêtu d'un long manteau noir, a donné envie aux Marseillais de prouver qu'ils étaient capables de bien plus. Il y avait bien plus d'envie de faire du jeu, bien plus d'engagement dans les duels. Marseille se heurtait au pressing rigoureux exercé par les Allemands et à ses propres limites techniques pour faire la différence.
Quelques encouragements pour la suite
De plus, les évènements n'allaient pas vraiment dans le sens des joueurs de l'OM. Premièrement, Marseille encaissait un but au bout de quatre minutes. Sur le but, on vit Lucas Mendes se faire manger physiquement par Robert Levandowski qui trompait Mandanda. Il y a bien eu cette égalisation de Souleymane Diawara, accordé alors que l'arbitre de touche ou l'arbitre de surface auraient du voir que le Sénégalais était en position de hors-jeu quand Saber Khalifa reprenait une première fois le coup franc de Payet. Une erreur d'interprétation qui ne fut pas ignoré par l'arbitre central qui allait compenser cette erreur en expulsant Dimitri Payet pour deux avertissements dont le deuxième pour simulation était très sévère "j'étais en colère. C'est pour ça que je me suis lâché avec le poteau de corner. Il y avait beaucoup de frustration parce que je savais qu'on allait perdre si on était en infériorité numérique" admettait l'International français, un peu désabusé.
La suite, on la connait. Réduit à dix, l'Olympique de Marseille ne pourra faire mieux que de résister pour sauver au moins le point du match nul. Peut-être que le courage des Marseillais aurait payé si Dortmund n'avait pas eu besoin de gagner pour avoir son ticket pour les huitièmes de finale. Fatalement, le cadenas sauta, à trois minutes du terme du temps règlementaire, avec le but de Grosskreutz. Un but qui agaçait Anigo "tout le monde se bat parce qu'on joue à dix. On résiste bien. On pense que ça va payer et on mérite honnêtement de ramener quelque chose mais on se prend ce but qui fait mal. Il faut retenir des choses positives mais le point du nul nous aurait redonné un peu de confiance et l'équipe en a grandement besoin".
José Anigo n'a pas tort, loin de là. Il serait facile de ne voir que la défaite. Seulement, les Phocéens présents sur la pelouse, ou certains d'entre eux, ont gagné des points. Ce n'est pas le cas de Benjamin Mendy qui fut totalement dominé dans son couloir gauche et qui eut le mérite de rendre Jérémy Morel plus convaincant au même poste, ni de Lucas Mendes qui n'est pas une doublure viable à Nicolas N'Koulou. Mario Lemina, arrivé de Lorient en toute fin de mercato estival, a montré beaucoup d'envie et même parfois trop dans les contacts. Benoît Cheyrou est en train de récupérer sa place de titulaire. Hier soir, on l'a vu motiver ses coéquipiers, on l'a vu donner beaucoup au milieu de terrain. Florian Thauvin, aligné en tant que meneur de jeu, montra également des choses intéressantes malgré de nombreuses pertes de balle.
L'autre point positif, c'est que Marseille pourra se concentrer exclusivement sur le Championnat dans lequel il espère encore accrocher le podium. Ce ne sera pas une mince affaire quand on pense que neuf points séparent déjà Marseille du troisième lillois "on va jouer les coupes et le championnat. Avoir des matches tous les trois jours a joué sur le organismes et je ne pense pas qu'on avait une équipe pour jouer sur tous les fronts. Il faut oublier cette campagne européenne parce que la saison est encore longue" positivait Mathieu Valbuena, absent hier soir. En espérant simplement que le facteur Anigo fasse quelque chose... | | |
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