| AssassineAssassine : Une morte qui réapparaît, un illuminé voyeur avec des théories sexuelles déviantes, des femmes machiavéliques, bref un univers glauque et une atmosphère étouffante..."Simon Davenport rentre chez lui après une semaine d'absence. À la une du quotidien régional, il découvre une photo où l'on aperçoit sa maison. À la fenêtre du premier étage, il distingue une silhouette qui ressemble à son épouse Sylvia... Morte depuis deux mois ! Bien vite, d'autres signes troublants apparaissent. Des inscriptions étranges sur les murs de la cave. Des objets brisés. L'atmosphère s'alourdit de menaces autour de Simon. Le vieux Casper, patron de l'hôtel local, prétend avoir entretenu une relation secrète avec Sylvia. Il est persuadé que la jeune morte cherche à transmettre un message à son mari. Et qui est donc cette chanteuse qui se produit chaque soir à l'hôtel ? Elle ressemble étrangement à Sylvia... Simon Davenport sent sa raison vaciller. Quelqu'un essaie-t-il de le rendre fou ? Mais dans quel but ?" (Présentation Casterman)
L'actualité d'André Taymans est décidément bien chargée, puisqu'il ne sort pas moins de trois albums en un trimestre : après La Fugitive sortie en janvier ( http://www. France-jeunes.net/article.php?artid=13827) et et avant la dixième aventure de Caroline Baldwin prévue pour mars, c'est autour d'Assassine de faire son apparition. Alors que pour la série Caroline Baldwin, Taymans assure à la fois le dessin et le scénario, il s'est cette fois-ci associé à Patrick Delperdange qui a concocté ce scénario surprenant. Assassine est un "one shot" qui prend place dans la collection "Romans" de Casterman. Vous aurez donc le plaisir de pouvoir lire une histoire complète d'une seule traite.
Pour ceux qui se plaignent des scénarios un peu pauvres et sans réelle surprise des BD actuelles, je leur conseille particulièrement cette nouveauté. Le scénariste nous plonge de plus en plus profondément dans une histoire sordide, où se mélangent voyeurisme, superstition, folie, homosexualité féminine, machiavélisme... Nous en arrivons à partager la psychose du personnage principal. L'atmosphère est littéralement étouffante : Simon Davenport se fait manipuler, mais par qui ? et pourquoi ? L'histoire ne peut se conclure qu'à la réussite totale de cette machination... Du roman noir dans toute sa splendeur !!!
Les auteurs alternent avec intelligence, linéarité qui fait avancer l'enquêter de Simon et flashbacks qui évoquent la mort de sa femme, point de départ de l'intrigue. La grande réussite de cet album réside aussi dans la présence de certaines cases placées judicieusement au cœur des planches. Ces cases coupent la linéarité des images, pour nous suggérer la dimension sordide de l'histoire, sans pourtant rien nous expliquer (aller voir par exemple à la planche 20). Les auteurs jouent ainsi avec l'imagination du lecteur qui s'empresse immédiatement de construire des hypothèses, plus horribles les unes que les autres. Le lecteur ne cesse de se poser des questions et de construire des scénarios différents au fur et à mesure que l'histoire progresse.
Le dessin en noir et blanc correspond bien à cette histoire sombre. On sent qu'il y a une véritable attention portée à la mise en page. D'ailleurs André Taymans évoque son travail dans une interview que vous pourrez retrouver dans le Castermag n°5 : "Assassine était pour moi plus complexe à gérer qu'un Caroline : il me fallait m'adapter au récit tel que Patrick le voyait, et avoir une approche différente de chaque page, qui devait "tenir" par elle-même en noir et blanc, sans le soutien de la couleur. Travailler de cette manière m'a beaucoup appris."
Un roman noir bien mené que vous ne refermerez pas avant la dernière page...
Titre : Assassine
Auteurs : dessin d'André Taymans, scénario de Patrick Delperdange
Editeur : Casterman
Collection : Romans | | |
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