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Batman, Le chevalier noir (The Dark Knight)

Nolan continue la renaissance de l'homme chauve-souris avec une suite aussi travaillée que jouissive.


Gotham est toujours au main de la pègre et compte également des policiers corrompus. La justice n'est seulement appliqué concrètement par Batman, alias Bruce Wayne (Christian Bale). Milliardaire extravagant le jour, justicier masqué la nuit, Wayne continue de mener cette double vie qui le sépare lentement de son amour de toujours Rachel Dawes (Maggie Gyllenhaal).

Or dans une ville si sombre, la lumière apparait enfin. Le nouveau procureur arrivé en ville Harvey Dent (Aaron Eckhart) désire mettre sous les verrous tous les parrains de la pègre locale pour rendre la ville meilleure. Il travaille d'arrache-pied pour poursuivre les Parrains au tribunal. Mais un évènement inattendu se produit : un malfrat totalement fou qui se fait appeler le Joker (Heath Ledger) vole l'argent de la mafia et traite avec elle. Si les Parrains lui laisse la moitié de l'argent, le Joker fera en sorte que le Batman soit mort et enterré...




Batman au cinéma, c'est tout d'abord le réalisateur Tim Burton (Edward aux mains d'argent) qui lui donne vie. Dans le premier film intitulé sobrement "Batman", Burton y racontait l'enfance du héros et ses origines de manière très rapide tout en attribuant le meurtre de ces parents à l'extravagant Joker, campé ici par Jack Nicholson. Le film n'était qu'une vision personnelle du héros et prenait beaucoup de libertés sur le comic mais l'ambiance sombre des rues de Gotham était mangifiquement retranscrite par un réalisateur habitué à l'obscurité dans ces films. Les musiques de Danny Elfman apportait la grandeur aux personnages et du suspense pour les scènes d'action.

Le second long métrage appellé "Batman le défi" met en scène les deux personnages qui sont Catwoman et le pingouin interprété respectivement par Michelle Pfeifer et Danny De Vito. L'histoire se composait de la naissance des deux méchants qui ne désiraient seulement tuer Batman et prendre le pouvoir de la ville. Le film gardait la patte de Burton avec son esthétique obscure et sans oublier les musiques entrainantes de Danny Elfman.

La franchise Batman était morte et enterrée lorsque le réalisateur Joel Schumacher (Le nombre 23) met en chantier ses "Batman Forever" et "Batman et Robin". Un esprit bande dessiné assurément trop manichéen avait fait fuir les fans qui sentaient les navets de très loin et où Batman n'était qu'un redresseur de torts sentant bon la morale bon marché et l'humour ras les pâquerettes.


En 2005, alors que personne n'y croyait plus et que les fans échaudés par Joel Schumacher restaient réticents au projet, Christopher Nolan (Memento, le Prestige) fait renaître l'homme chauve-souris et relance la franchise avec "Batman Begins". Comment a-t-il fait ? Nolan a voulu mettre l'accent sur la naissance du héros pour que le spectateur comprenne les motivations et la façon que pousse un jeune milliardaire à se déguiser en homme chauve-souris la nuit pour redresser les torts. Le film s'attardait sur les origines du héros et la manière dont il se transforme sous la forme d'un chemin initiatique pour un jeune homme perdu et en proie au doute. Cette manière novatrice de montrer un héros de manière humaine, et non plus comme un simple super-héros représentant que la justice, s'accompagne d'un certain réalisme. Lorsque Bruce Wayne se réveille l'après midi, il souffre de ses blessures. Il est peu sûr de ses actes et se remet en question. Le réalisme passait également à travers la vision du monde de batman. L'épouvantail n'était qu'un docteur qui portait un sac sur la tête et qui lançait une toxine dans la figure de ses ennemis et non un homme se mettant dans la peau d'un épouvantail comme dans la bande dessinée. Le film remet au goût du jour et de manière censé l'univers du comic, rendant par ailleurs ce dernier abordable par tous.

En août 2008, Nolan sort enfin la suite de "Batman Begins", "The dark knight". Le film joue sur le cassage des clichés des films de super-héros.

Le film se compose d'une structure très complexe malgré les apparences. L'histoire se met en place et le film se déroule. Mais à un moment, le spectateur se sent perdu. Pensant que les images qu'il a devant les yeux forment la fin du film, Nolan embraye sur la seconde partie de son film. Il joue sur la structure et le cliché de tout le monde sur les films de super-héros. Je ne peux rien raconter ici car cela constitue un spoiler et je reste donc consciemment évasif.


Au niveau des personnages, on peut dénoter qu'il n'y aucun manichéisme. Tous les personnages ont une double structure. Bruce Wayne a son Batman, Rachel Dawes n'arrive pas à se décider entre Wayne et Dent, Dent hésite entre la justice du tribunal et la justice personnelle, le Joker prêche le faux pour obtenir le vrai... Tout est une affaire de choix dans le film. Cette structure permet d'aller au-delà du simple "c'est le méchant, c'est le gentil" en creusant la psychologie des personnages. On comprend comment les personnages fonctionnent, on sent qu'il y a une certaine profondeur en eux et on se délecte d'assister à une véritable tragédie plutôt qu'un film de super-héros parmis d'autres. Car oui ! "The dark knight" est une tragédie moderne où les personnages font des choix, bien ou mal, et les mène vers le chemin qu'ils ont choisi, où ils devront assumer leurs choix.

L'ambiance générale du film est fondée sur l'obscurité, bien évidemment, mais il y a une double structure encore. L'obscurité s'oppose toujours à la lumière, ainsi après des scènes de nuit, on assiste à des scènes en plein jour qui ont tendance à faire souffrir un peu les rétines. Autre opposition ombre/lumière : les personnages de Batman et de Harvey Dent. Batman est le justicier de l'ombre qui redresse les torts, Dent est un procureur à la justice et redresse les torts le jour : le chevalier noir et le chevalier blanc (clairement exprimé dans le film). Il y a encore une notion de choix : si le chevalier blanc existe, le chevalier noir ne devrait-il pas s'effacer car il devient trop inutile ?


Au milieu de cette réflexion et des personnages dans le doute, l'instigateur du chaos est là : le Joker. Il amène l'anarchie et le chaos dans une ville tenue par la mafia, qui représente l'organisation au sein du crime selon le cliché habituel. Le Joker n'est pas un personnage aussi manichéen et simple qu'on le croit. Lui aussi possède une double structure : il donne le faux pour obtenir le vrai. Il est d'autant plus dangereux que c'est un être instable, un psychopathe capable de tuer un homme de sang froid tout en s'amusant et, surtout, il n'a aucune règle ni morale. C'est un adversaire de taille pour Batman qui doit affronter le Mal à l'état brut, amenant l'horreur et la désolation sans que l'on puisse l'arrêter.

Par la profondeur des personnages et la complexité du scénario, le film a fait le choix de développer le côté psychologique. Les scènes d'action sont donc laissées de côté, la plupart du temps, mais reste quand même présentes sans prendre trop de places. Du fait qu'elles sont rares et très efficaces, elles sont encore plus passionnantes et jouissives. Il faut voir le Joker attaquer un fourgon au lance-roquette en pleine rue pour s'en rendre compte.


Mais il n'y a pas que le scénario qui est de qualité, les acteurs aussi apportent leurs talents. Christian Bale campe un Batman humain, moral qui possède une double personnalité. L'acteur rend bien le jeu du milliardaire excentrique que Bruce Wayne s'amuse à faire et sait rester sobre durant les cènes où il porte le masque.

Maggie Gyllenhall (la petite soeur de Jake Gyllenhall) apporte beaucoup au rôle de Rachel Dawes, anciennement interprété par Katie Holmes. Cette dernière ne donnait aucune saveur au personnage. Maggie Gyllenhall apporte de la personnalité, du charme et une touche de caractère, ce qui manquait au personnage pour le rendre intéressant et à la hauteur des autres.

Aaron Eckhart fraîchement débarqué dans le franchise aussi offre un Harvey Dent très sobre par moment et apporte une petite pointe de cynisme quelques fois. Il arrive à oublier l'interprétation de Tommy Lee Jones dans le même rôle et donne une interprétation tout en justesse, en sobriété, rendant le personnage d'autant plus intéressant.


Parlons maintenant du défunt Heath Ledger qui nous a quitté en janvier dernier. Il offre sa plus belle interprétation d'acteurs, et sa dernière malheureusement, avec le rôle du Joker. Que dire de cette interprétation tout simplement stupéfiante. Il arrive à donner une interprétation différente du joker de Jack Nicholson, qui était extravagant, excentrique et tout propre sur lui. Le Joker de Heath Ledger, c'est un clown raté qui dort dans sa voiture, ne se lave jamais les cheveux, s'habille avec un costume violet et vert sale et porte du maquillage dégoulinant pour intimider ses adversaires. C'est un anarchiste, un nihiliste de première qui souhaite voir le monde péter et il désire avoir la première place pour se fendre la poire. C'est le Joker ! Un tueur psychopathe dont le meurtre fait rire. Heath Ledger rend tous les petits engrenages du personnages et c'est une grande interprétation ! Restant constant dans sa folie, il arrive à s'emporter vers le délire anarchiste et dévie parfois sur l'envie de meurtre gratuit ou même vers les pulsiosn suicidaires. Il tire sa révérence sur un dernier coup magistral et nous laisse en souvenir une interprétation remarquable que l'on est pas prêt d'oublier de si tôt. Du pur génie comme on aimerait en voir plus souvent auprès des jeunes acteurs à belles gueules dans le cinéma !


"The dark knight" est une suite qui fait les choses en doubles mais qui sait donner toujours plus de choses que le premier. Nolan reste constant dans ses efforts, se surpasse même dans ce film. Il n'apporte pas qu'une simple suite, c'est une continuation de la vie des personnages où ces derniers ont évolué depuis le premier épisode et font face à de nouveaux problèmes, de nouveaux évènements. C'est un film de super-héros comme on en voit rarement avec un grand travail dans la réalisation, dans le scénario et dans la qualité de l'interprétation. Il va au-delà du film du genre, il trace une nouvelle ligne dans celui-ci et se marginalise. C'est un film qui préfère montrer un super-héros dans un thriller (comme le montre la scène d'introduction qui donne un clin d'oeil à "Heat" de Michael Mann) pour que le public le plus large soit intéressé, du fan absolu au cinéphile en passant même par le spectateur réticent au genre. Une véritable réussite comme on aimerait en voir plus souvent !
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Re: Batman, Le chevalier noir (The Dark Knight)
Posté par mister_cool le 19/03/2009 16:14:20
Vrai! Son dernier film étant le prochain Terry Gilliam. Sortie prévu courant 2009
Re: Batman, Le chevalier noir (The Dark Knight)
Posté par marinou97460 le 11/03/2009 15:47:32
mdr ! c'est sur que là où il est, il ne l'aura pas a proprement parlé ^^
j'voulais dire que c'est sympa de recompenser son talent apres sa mort quoi : )
on l'oublie pas en quelque sorte :')
Re: Batman, Le chevalier noir (The Dark Knight)
Posté par ] zakhiel [ le 02/03/2009 09:15:08
Super... ça doit vachement lui faire plaisir tient !!...
Re: Batman, Le chevalier noir (The Dark Knight)
Posté par marinou97460 le 28/02/2009 13:16:40
en tant que grande fan de Heath Ledger je me devais de voir ce film ! ( qui est son avant dernier je precise ^^)
et ben pas loupé, il est absolument genial dedans =D
j'suis d'autant plus fan xD
z'avez ptet vu d'ailleurs, on lui a donné un oscar posthume pr ce role !!!
un tres bel hommage moi je dis :))
super ton article sur Batman ^^
Re: Batman, Le chevalier noir (The Dark Knight)
Posté par mister_cool le 14/09/2008 23:50:33
Si ça c'était passé autrement, on se serait dis "mouais, c'est cliché on s'y attendait" alors qu'ici pas du tout! Regarde un certain personnage dont on soupçonnait même pas qu'il faire un tel acte. Nolan joue sur les clichés pour les démonter. Franchement, dans cette scène, je ne m'attendais pas à ça vu les apparences...

Bon, sinon, pour développer nos réponses, je te propose qu'on continue notre discussion en privé si tu le souhaites. Ce sera plus clair et simple !
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L'auteur : Good bye Farmington
37 ans, Where my passion is (France).
Publié le 14 septembre 2008
Modifié le 13 septembre 2008
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