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Blanc prend l'avantage

Grâce à un troisième but marqué dans le temps additionnel par Javier Pastore, le Paris Saint-Germain se retrouve en excellente position avant le match retour qui se disputera mardi prochain avec une place pour les demi-finales de la Ligue des Champions en ligne de mire.


Malgré que la victoire soit revenu à l'équipe de Laurent Blanc, on parlera d'abord de José Mourinho. Simplement pour souligner le grand entraîneur qu'il est, malgré ses sorties parfois assassines et son arrogance agaçante. Hier, il n'a pas attendu le coup de sifflet finale pour aller saluer Laurent Blanc et aller serrer les mains de tous les Parisiens alors assis sur le banc. Puis vint la conférence de presse pendant laquelle le Portugais n'a eu la langue dans sa poche. Il fut le plus cinglant concernant le troisième et ultime but parisien inscrit au bout du temps additionnel par Javier Pastore après que l'Argentin ait mis littéralement dans le vent Franck Lampard et César Azpilicueta pour finir avec une frappe du gauche qui filait au ras du poteau de Petr Cech. Le Special One commença par manier l'ironie comme il en a l'habitude "vous appelez ça un but mais selon moi, il s'agit juste d'une plaisanterie. Malgré tout, on a pris beaucoup de plaisir à voir ce but".
Ce but avait beau être une plaisanterie selon Mourinho, c'est bien un but qui change beaucoup de chose dans cette double confrontation entre le PSG et Chelsea. A 2-1 pour Paris quand le quatrième arbitre dégainait le panneau d'affichage pour donner le nombre de minutes supplémentaires, l'affaire était bonne et même très bonne pour les Londonniens. Un seul but à reprendre avec l'avantage d'en avoir marqué un à l'extérieur, cela aurait sans doute convenu à tous les supporters des Blues. Au lieu de ça, Chelsea repartait la tête basse, sans aucun doute pleinement conscient qu'il y avait bien mieux à aller chercher, que la victoire était même à portée de main. Il n'a pas manqué grand chose aux Blues pour aller dans leur antre de Stamford Bridge l'esprit léger.


Lavezzi étincelant

Le début de match fut parisien et conforme à ce que l'on attendait de voir. C'est à dire une équipe de Paris qui garde le ballon pendant que Chelsea attend patiemment et solidement pour mieux contre-attaquer derrière. Un début de match tellement à l'avantage des Parisiens que ces derniers n'attendaient que trois minutes pour ouvrir le score. Un but somptueux d'Ezequiel Lavezzi qui, après un contrôle poitrine, allait loger le ballon juste sous la barre de Cech. L'Argentin, souvent moqué pour son manque d'efficacité devant le but et trop souvent catalogué comme ailier rapide mais peu habile, a prouvé qu'il était bien mieux depuis la trève hivernale que ce soit en Championnat ou en Coupe d'Europe. Il a inscrit cinq but en Ligue 1 depuis janvier alors qu'il n'en avait marqué que deux sur la phase aller. Hier, il a été le meilleur Parisien sur le plan offensif. Pendant que Ibrahimovic confirmait son manque d'impact dans les matches importants de Ligue des Champions et que Cavani perdait un nombre incalculable de ballon avec un déchet technique que l'on lui avait rarement prêté, Lavezzi était partout. Présent au pressing, il était également de la partie sur toutes les offensives parisiennes. Ses courses dans le dos mirent les têtes de Cahill et Terry à l'envers. Peu après son but et profitant d'une passe en profondeur de Ibrahimovic, il aurait filer au but de Cech si seulement Ramires ne s'était pas jeté dans ses jambes pour le stopper. Puis il trouvait le petit filet du Tchèque après s'être débarrassé de Cahill. Il eut également ce tir en pivot au niveau du point de penalty et une tête en tout de début de seconde mi-temps qui passa juste au dessus de la barre transversale. C'est sur un coup franc de Lavezzi que vint le deuxième but parisien.


Une deuxième mi-temps bien meilleure

Mais toutes ses occasions venait principalement d'action de contre. L'ouverture du score précoce du PSG changea complètement le rapport de force. Au regard du reste de la première période, on se disait même que Lavezzi avait marqué bien trop tôt et qu'il avait eu pour principal mérite de réveiller le lion londonien. Mourinho avait prévu d'endormir son adversaire pour mieux exploser dans son dos mais ce but changea beaucoup de chose. La maîtrise du ballon était pour Chelsea, son bloc était bien plus haut, le pressing bien plus oppressant. Forcément, les sorties de ballon parisiennes étaient bien plus compliquées. Pire, le milieu de terrain perdait beaucoup de ballons. Autant de ballons qui se retrouvaient dans les pieds de la triplette d'enfer, Hazard-Oscar-Willian. L'égalisation de Chelsea vint d'un penalty obtenu par le deuxième nommé aux dépens de son compatriote Thiago Silva et transformé par le premier. Christophe Jallet parvenait tant bien bien que mal à contenir Eden Hazard. L'ancien Lillois utilisait son explosivité pour ajuster un tir croisé qui trouva le poteau gauche de Sirigu. Et quand ce n'était pas Hazard, la créativité de Oscar et la technique de Willian prenaient le relai.
La pause permit à Laurent Blanc de recadrer ses joueurs et surtout ses milieux. En deuxième mi-temps, le PSG prit peu à peu le contrôle du match. Le pressing des Blues moins soutenu donnait de l'air à Marco Verratti et Thiago Motta qui pouvaient enfin prendre le temps de construire le jeu. David Luiz redonnait l'avantage au PSG. Puis ce fut au tour de Pastore d'aller punir l'extrême naïveté d'une défense qui n'avait concédé que quatre buts en Ligue des Champions cette saison avant ce quart de fianle aller "tout n'a pas été bon derrière c'est certain. Les attaquants de Paris nous ont fait beaucoup de mal surtout Lavezzi et Lucas. Les milieux de terrain donnaient de bons ballons. On a beaucoup subis en deuxième mi-temps. C'est dommage" regrettait Hazard, un maillot du PSG sur les épaules.
Cet affrontement ne fut pas le meilleur qualitativement sur les quatre quarts de finale aller qui se sont disputés mardi et hier mais il fut haletant dans son scénario. Un suspense qui dura jusqu'à la fin même quand les premiers signes de fatigue se voyaient sur les visages des acteurs. Un scénario qui tourna dans le sens du Paris Saint-Germain. Cette équipe parisienne n'est plus la même que celle qui affrontait le FC Barcelone l'année dernière à ce même stade de la compétition. Le PSG de 2013 n'aurait sans doute pas eu la force de l'emporter 3-1. Lors du quart de finale aller face au Barça, Paris n'y avait pas vraiment cru et avait du concéder le match nul au Parc des Princes 2-2. L'effectif a une année de plus et ça se voit. La deuxième mi-temps de Marco Verratti fut tout simplement fantastique. Les demi-finales ouvrent les bras aux Parisiens mais rien n'est encore fait comme le soulignait Pastore "3-0 aurait été un excellent résultat mais malheureusement on a encaissé un but qui change pas mal de chose. On est en bonne position mais il faudra aller à Stamford Bridge avec l'envie de gagner". Un match retour qui se fera sans Zlatan Ibrahimovic qui dut sortir en plein milieu de la deuxième période après avoir reçu un coup derrière la cuisse. Hier, les entrants (Lucas, Cabaye et Pastore) ont été excellents. C'est certainement le Brésilien qui prendra le couloir droit tandis que Cavani se recentrera. Mais, comme on l'a vu hier soir, le plus important sera de contrôler le ballon pour espérer entrer fièrement dans la cour des très Grands...
L'auteur : Fruitier Manu
29 ans, Paris (France).
Publié le 13 avril 2014
Modifié le 07 avril 2014
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