| Cette fille, ma sœur Voici l'histoire de deux sœurs. Elles sont jumelles. La ressemblance physique est frappante mais le caractère est complètement différent... L'histoire est du point de vue de l'une des deux sœurs : Morgane. Elles sont jumelles. Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Elles sont nées le 2 décembre 1987. Emilie est l'aînée de quelques heures. Morgane est arrivée en peu en retard, le début d'une habitude qu'elle a prise.
A l'école primaire, nous étions inséparables : en classe nous nous asseyons l'une à côté de l'autre, nous passions nos récréations ensembles avec d'autres filles de la classe. Nous parlions des même choses, jouions aux même jeux. Tout se passait bien. Le soir nous travaillions ensemble, nous avions pratiquement les mêmes notes.
Mais déjà une différence de caractère se faisait entre nous : elle était joyeuse, expressive, sociable alors que moi j'étais timide, réservée, à cacher mon humeur derrière un visage sans expression, livide.
Tout le monde nous confondait, sauf une personne : Benjamin. C'était notre voisin de puis toujours. Il n'aimait pas trop ma sœur, préférant nos longues conversations en tête-à-tête.
Tout bouscula quand nous sommes entrées en sixième. Notre grand frère, lui était en 4ème. Nous nous sommes retrouvées dans la même classe, mais elle avait changé, elle avait découvert quelque chose que j'ignorais encore : les garçons. Les seuls garçons que je connaissais était mon frère, Valentin, et Benjamin. Les années passaient, elle devint la fille la plus jolie du collège, tous les garçons étaient à ses pieds. Nous avions fait toutes nos classes ensemble, depuis la maternelle et on ne sait pourquoi mais on nous avait séparé en troisième, elle était dans une classe, sans moi, c'était la première fois. Moi j'étais encore avec Benjamin, depuis toujours. Toujours amis, à partager nos soirées à parler de tout et de rien à échanger des idées sur des livres, des films, de la musique... Nos relations n'avaient pas changées. Un jour, une camarade de classe me fit cette remarque : "Impossible de vivre une telle amitié entre fille et garçon, il doit y avoir de l'amour là dedans." Et c'est à partir de jour que je me suis rendue compte que je l'aimais, je n'étais jamais tomber amoureuse d'un garçon, car je me rendais pas compte à quel point j'aimais Benjamin. Mais à cause de ma timidité maladive, je n'osais rien lui dire, préférant cette belle amitié qu'il y avait entre nous. Une phrase, une seule phrase m'énervé au collège : "Oh, mais t'es la sœur d'Emilie et de Valentin". Ma sœur avait la beauté et mon frère le sens de l'humour.
Par malchance, j'ai redoublé ma troisième et sur ordres de ma mère je suis partie dans un collège privé finir ma scolarité. En troisième, je crois que j'ai dit trois en tout dans l'année, j'aimais tellement la classe que je préférais rester dans mon coin à lire des livres... Mais tous les week end, je voyais Benjamin. Je ne lui avait encore rien dit sur mes sentiments, je n'osais toujours pas. Ma sœur continuait son bonhomme de chemin, dans le lycée public là où aller tous les autres élèves du collège.
Quand je suis entrée en 2nd, elle entra en1ère S, je me suis faites beaucoup d'amis dans cette classe, je les adorais, les gars comme les filles, on était tous soudés, solidaire. Je racontait peu ma vie, mes camarades savaient que j'avais un frère mais pas une sœur jumelle. Mais on jour, elle débarqua dans mon lycée sans crié gare ! Elle m'appela sur mon téléphone, alors qu'elle se trouvait derrière moi. Tout le monde nous regardait, personne ne pensait que j'avais une jumelle. Dans ce lycée, j'étais "Morgane", pas la sœur d'Emilie ou de Valentin, non tout simplement Morgane. Quand on entra toutes les deux dans ma salle de classe, un silence s'installa, seul un copain lâcha un "T'as une sœur jumelle ?". Emilie me regarda de ses grand yeux verts et se tourna vers le reste du groupe.
_Comment, elle ne vous a jamais parlé de moi ? Oui, nous sommes jumelles, moi c'est Emilie.
Je rajoutais "Il ne faut pas fier aux apparences, ce n'est pas parce qu'on se ressemblent physiquement qu'on a la même mentalité"
_ Elle a raison, j'ai eu le don d'exploité ma beauté et l'intelligence et elle, elle a eu... rien"
Tous les élèves présents éclatèrent de rire.
_ Et en plus le sens de l'humour, dis-je méchamment
_ Sois pas jalouse, p'tite sœur !
Et ils continuaient de rire, ces abrutis, moi qui les aimais tellement.
Je lui ordonna de sortir de cette classe, mais elle m'informa qu dehors il y avait son copain et qu'il voulait me voir.
Je sortis de ma classe, la traînant par le bras et quand je sortis du lycée, qui je vis ? Benjamin. Non pas lui, pas lui ! Elle me regarda avec un air de triomphe dans ses yeux, elle l'avait, lui, le seul homme que j'ai toujours aimé. Non c'était pas possible, pas lui, il l'a détesté quand il était petit ! Il s'avança vers moi.
_ Morgane, je voulais t'en parlais, Emilie et moi, ça fait 3 mois qu'on est ensemble."
Je ne voulais pas l'entendre. Je lui hurlai qu'il l'a détesté quand il était petit ! Mais elle est dans ma classe depuis deux ans, j'ai appris à la connaître.
Folle de rage, je les laissais là pour faire le point dans un coin tranquille du parc. Derrière le CDI, c'est parfait. Je m'assis dans l'herbe et repensa à tout ce qui venait de se produire. Benjamin, Benjamin... Son nom revenait sans cesse dans ma tête. Marie, une fille de ma classe, que j'avais connu l'année précédente s'assit à côté de moi.
_ Tu ne m'en avais jamais parlé. Je savais que tu avais un frère mais pas une sœur jumelle.
_ T'as bien vu pourquoi je n'en parle pas, quand elle est dans un endroit tout le monde se retourne sur son passage, elle est jolie... Elle est tout mon contraire. Dans mon ancien lycée j'étais la sœur de Valentin et d'Emilie, ici je suis Morgane, tout simplement.
_ Mais pour nous tu resteras Morgane, tu le sais.
A ce moment, des garçons de ma classe arrivèrent.
_ Sympa ta sœur, faudrait qu'elle vienne plus souvent.
Là, s'en était trop, des larmes coulaient de mes yeux. Je continuais à fixer le sol. Ma décision était prise : ma vie devait se faire sans elle, sans cette sœur qui me ressemble trop, sans cette pimbêche, je serais seule.
La journée s'acheva doucement. Le soir même je réunissais toutes mes économies : des années de baby-sitting, et j'avais commencé depuis peu un boulot de caissière dans une grande surface. A 18 ans je partirais, loin, le plus loin possible... | | |
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