| Emperor : In The Nightside EclipseChronique de l'album "In the Nightside Eclipse" d'Emperor...In the Nightside Eclipse
1. Intro
2. Into The Infinity Of Thoughts
3. The Burning Shadows Of Silence
4. Cosmic Keys To My Creations And Times
5. Beyond The Great Vast Forest
6. Towards the Pantheon
7. The Majesty Of The Nightsky
8. I Am The Black Wizards
9. Inno A Satana
line-up :
Ihsahn- Claviers/Chant/Guitare lead
Samoth- Guitare
Mortiis- Basse
Faust- Batterie
Sorti en 1994 "In the Nightside Eclipse" est une révélation dans l'histoire du metal. C'est en fait le premier album de black metal à faire apparaître des bonnes doses de claviers dans une musique extrême. Inventé au début des années 90, le black metal commençait à perdre son originalité par ses trop nombreux groupes qui ne faisaient que suivre la marche ; mais au milieu de cet élément de froideur et de ton morbide lacinant naît Emperor. Mené par les maîtres de composition que sont Ihsahn et Samoth, Emperor est peut-être le premier groupe de black à avoir instaurer un élément mélodique dans cette musique. Et c'est donc en 1993 que naît cette lugubre offrande.
Autre caractéristique, qualité d'Emperor c'est bien sûr le fait d'être un groupe calme et réfléchi même si cet album laisse plutôt place à la rage, la furie et la haine du groupe de moyenne d'âges assez jeune. Le côté progressif apparaît néanmoins dans un style qui était au départ bien trop répétitif, ainsi nombreux riffs déjantés se faufilent à travers des compositions qui révèlent pour l'instant un très honorable niveau technique.
Ce n'est pas pour rien que la première couche de cet album est un titre qui en dit long ; "Into the Infinity of thoughts" est bien un titre long et épique comme nous le réserve Emperor à son habitude. Une vraie révélation pour le black metal. Le titre est splendide, bien que trop diversifiés et long pour ma part, et argumente parfaitement bien cette image perfectionniste et progressive de l'album. Le titre ne met surtout pas la violence à l'écart, elle est assurée en partie par la double pédale du fougueux Faust et par la voix criarde (Ihsahn mue ^^) de Ihsahn.
Les claviers sont de suite présents. Elément qui définit Emperor, une touche de sobriété dans ceux-ci car pour l'instant ils ne forment pas trop le fil conducteur (du moins sur ce premier, car le reste est bien plus garni en termes de claviers), se contentant parfois de n'aligner que des chœurs et cordes maniant seulement l'ambiance. Mais peu importe ils sont mielleux et offrent une nouvelle image à ce style.
Sur cet album font encore faces les inchangeables Faust et Mortiis. Mortiis est alors l'actuel bassiste du groupe, pourtant sa folie et ses pensées ne sont reflétées qu'à travers les textes occultes de "I am The Black Wizards", le fou troll ne fait pas encore des siennes. Emperor ne lui conviendra que peu de temps car de suite après la sortie de cet album il quitte le groupe pour se consacrer à son projet solo. Aussi il y a Faust le batteur sauvage qui n'a peut-être pas autant de mérite à la batterie que son successeur mais il convient quand même à placer d'excellentes parties de batterie. Le pauvre vieux aux idées un peu extrêmes se fera enfermer en prison pendant une bonne période pour avoir assassiné un homo sexuel qui lui aurait des avances ; un geste d'une stupidité infinie.
Malgré que cet album ait ses défauts on ne peut pas trop lui reprocher car il a su inventé un style que des groupes tenteront maintes fois d'égaler sans jamais y parvenir (même les plus gros genre Dimmu Borgir et Cradle of Filth ont été inspiré principalement par cet album). On peut lui reprocher en outre de subir d'une production mauvaise (le son de guitare est abominable) qui bénéficierai à l'ambiance satanique de cet album. Autre reproche celui de ne pas trop diversifier sa sauce et ainsi de faire des titres trop semblables comme "Beyond the Great Vast Forest" et "The Burning Shadow of Silence".
Le groupe repose à l'instant sur des idéologies simples et caricaturales du satanisme peut-être par apparence et même les textes sont d'une pauvreté au niveau de la maturité, ils seront de suite améliorés avec les albums suivants. Citons "Inno a Satana" et ses textes sataniques vraiment niais.
L'album s'en suit d'une violence innommable. Un titre comme "The Majesty of the Nightsky" le représente parfaitement alignant la magie de claviers sublimes (il y a des parties atmosphériques de toutes beautés à partir de 3 minutes 30 où violons et chœurs règnent en parfaite harmonie), et breaks de guitare sauvages (le riff principal est excellent) se mêlent à la double grosse caisse et aux cris enragés d'Ihsahn.
Niveau guitare cet album est un excellent plan des capacités d'Ihsahn, un musicien hors pair et ses influences se font rapidement ressentir, sur "Cosmic Keys to my Creation & Times" l'ambiance qui règne dans le riff sonne très Mercyful Fate, heavy. Ihsahn est un excellent artiste qui manie sa 6 cordes avec tact, un des premiers à avoir inscrit une once de technique dans le black. On citera aussi le riff assassin de "I am the Black Wizards", un riff au feeling étonnant. La chanson en elle-même a une structure et les plans de guitare ne sont pas extrêmement compliqués par la rage, la violence et les pauses atmosphériques font de ce titre un classique inégalable. Citons cette fin magnifique toute planante prônée sur un ton royale.
Cet album contient ses meilleurs atouts à la fin du disque, on a l'impression que le disque grandit au fil des pièces en maturité. Les pièces mélodiques ne sont pas exilées de celui-ci sur par exemple "Towards the Pantheon" avec ses sublimes arpèges ou bien le titre ultime qu'est "Inno a Satana" d'une beauté insurmontable. Plongé dans un univers magistral en commençant avec une double pédale de Faust nettement dévastatrice le titre s'en suit ses plus belles parties de guitare de l'album. La symphonie des claviers se fait très peu présente étant soumise à l'apparitions de quelques chœurs mais la beauté de ce titre réside dans la voix claire d'Ihsahn (oui elle apparaît sur cette chanson) qui domine sur un ton cérémonial les chœurs possédés qui proclament fidélité au seigneur de l'enfer ("Inno a Satana"...).
Un album d'une maturité musicale étonnante, pour ces jeunes démons qui montreront plus tard qu'ils sont bien les empereurs d'un trône convoité.
Note : 17/20
Morceaux préférés :
-Cosmic Keys to my Creation & Times
-Towards the Pantheon
-The Majesty of the Nightsky
-I am the Black Wizards
-Inno a Satana | | |
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