| En attendant la listeLa confrontation entre la France et les Pays-Bas figurait comme dernier rendez-vous avant la liste que Didier Deschamps dévoilera le 13 mai. Les Bleus ont gagné avec la manière et certains ont marqué des points...On le sait très bien, les matches amicaux qui se déroulent à quatre mois d'une Coupe du Monde ne veulent pas dire grand chose. Pour preuve, en février 1998, les Bleus s'étaient inclinés face à la Russie (0-1) pour aller gagner la première Coupe du Monde de son histoire quelques mois plus tard. En 2002, les Français l'emportaient très largement sur l'Écosse (5-0) avant de terminer derniers de leur groupe en Corée du Sud. En 2006, c'était une défaite contre la Slovaquie (0-1) qui ne présageait pas un parcours fantastique qui ne s'achèverait qu'en finale. Pour dire vrai, la seule fois où ce match traditionnel a voulu dire quelque chose, c'était en 2010. L'équipe de France s'était inclinée contre l'Espagne (0-2) avant le fiasco que tout le monde connait. Ce que l'on peut espérer, c'est que l'exemple de 2010 perdure et que cette victoire remportée aux dépens des Pays-Bas, vice champion du monde il y a quatre ans, augure de très belles choses pour le mois de juin.
Evidemment, il n'y a pas lieu ici de s'enflammer dans un genre de match où il y a bien plus à perdre qu'à gagner. En cas de défaite, on se serait posé des milliards de questions sur des Bleus toujours en phase de tâtonnements. Mais la victoire est là et ses enseignements très intéressants. On pourra toujours dire que les Oranjes n'étaient pas dans la forme de leur vie, que l'équipe a beaucoup changé depuis sa finale perdue en Afrique du Sud contre l'Espagne. Ce n'est pas faux d'ailleurs. Il est vrai que cette équipe batave s'est considérablement rajeunie. Et puis hier, Robben ne jouait pas, Sneijder et Van Persie sont apparus comme des fantômes. Mais cela ne doit mettre de côté les très bonnes choses montrées hier par les hommes de Didier Deschamps. Et n'oublions pas que les Pays-Bas restaient sur une série de dix-sept matches sans défaites. Une série qui remontait à août 2012.
L'une des satisfactions fut le secteur défensif. On sait qu'une équipe voulant prétendre à quelque chose lorsque le Mondial se rapproche doit être efficace derrière. C'est en quelque sorte une condition sine qua non. Hier, on pût voir une vrai bloc défensif, bien regroupé bien aidé par une paire de centraux inédite. Normalement, Raphaël Varane devait être associé à Laurent Koscielny mais ce dernier, qui ressentit une douleur lors de l'échauffement, devait céder sa place à Eliaquim Mangala qui portait pour la seconde fois le maillot bleu. Après une première sélection peu concluante contre l'Uruguay, on a pu apprécié l'assurance du défenseur du FC Porto et son association avec Varane permit de contrôler Van Persie. En tout et pour tout, il n'y eu qu'une belle frappe du Mancunien, bien repoussé par Lloris, à mettre au crédit des Hollandais.
Matuidi et benzema au top
Il y eu bien ce premier quart d'heure compliqué qui vit des Néerlandais confisquer le ballon pendant lequel on se demanda si le barrage retour contre l'Ukraine avait été vite oublié. Mais le quart d'heure passa et peu à peu, les Bleus sortaient de la nasse avec dans un coin de la tête l'idée sans doute d'aller exploiter les espaces laissés. Enfin de la profondeur, enfin du jeu direct. Des Hollandais bougés qui voyaient Blaise Matuidi faire une ouverture parfaite en direction de Karim Benzema. Ce dernier laissait un rebond avant de reprendre la balle de volée et ouvrir le score. Karim Benzema est de retour à notre plus grande joie. Il se sent bien au Real Madrid et ça commence à se sentir en équipe de France. Fini les décrochages incessants, fini de dézoner sur les ailes. Maintenant, il est bien devant et il y reste "il faut que je reste devant parce que c'est ce que l'on attend de moi. Après, s'il y a de l'efficacité, c'est sûr que ça fait la différence" admettait l'attaquant madrilène.
Puis ce fut un mouvement qui vit Benzema comme instigateur et Valbuena comme ultime passeur. Le Marseillais adressait un centre vers Matuidi qui réalisait une retourné acrobatique pour aller doubler la mise qui prouvait que Zlatan Ibrahimovic commence bien à déteindre sur ses coéquipiers parisiens"dès que je vais revenir à l'entraînement avec Paris, je sens que je vais me faire chambrer par les coéquipiers. En même temps, c'est vrai que ce mouvement est un peu zlatanesque" s'amusait Blaise Matuidi, un sourire large aux lèvres. Un troisième but aurait pu alourdir la note hollandaise mais Benzema, quelques minutes seulement avant son ouverture du score, voyait son coup de tête, à la réception d'une remise d'Antoine Griezmann, repoussé sur la ligne. Puis, juste avant la pause, ce fut à Mangala et Evra de ne pas pousser une balle qui flottait devant le but adverse.
On devrait revoir griezmann et digne
Ensuite, la deuxième mi-temps fut beaucoup moins intense avec moins de mouvement mais la domination française, notamment au milieu de terrain suffit à garder un résultat à l'avantage des Bleus "la deuxième mi-temps a été moins bonne, moins intéressante. Il y avait moins d'espace à exploiter mais mis à part un centre à ras de terre dégagé de justesse par Mangala devant Van Persie, les joueurs de Louis Van Gaal ne montrèrent pas une envie débordante de changer la tendance.
Et puis forcément, on regarda d'un regard appuyé les premières en bleu de Antoine Griezmann et de Lucas Digne. L'attaquant de la Real Sociedad montra des choses assez prometteuses dont sa vitesse, sa capacité technique balle au pied mais également par la qualité de ses centres. Forcément, il ne montra pas l'intégralité de sa palette mais ce n'était qu'une première sélection et il ne fait aucun doute que le natif de Mâcon sera vu de près par son sélectionneur pendant les deux mois et quelques jours qui sépareront de la révélation de cette fameuse liste. Le second, lui, entra dès l'entame de la seconde période à la place de Patrice Evra. Le jeune latéral gauche du PSG se montra appliquer mais c'est sans doute a proportion à aller de l'avant et à donner des espaces à Franck Ribéry qui aura séduit Didier Deschamps. Ce dernier disait d'ailleurs "ce n'est jamais facile de jouer une première sélection au Stade de France et encore plus pour Antoine qui a dû commencer la rencontre. Les deux s'en sont très bien sortis. On voit qu'il y a du talent dans ces garçons et qu'ils représentent le futur de l'équipe de France".
Ce qui est bien dans ce match qui, rappelons-nous, ne représente pas grand chose de significatif, c'est cette impression que le barrage retour du 19 novembre et cet exploit d'avoir renversé un destin qui semblait déjà perdu (victoire 3-0 à Saint-Denis après une défaite à Kiev 0-2 quatre jours plus tôt) a changé pas mal de chose. Une véritable équipe de France est en train de se construire. Ce n'est pas peu dire quand on pense que l'on attend cela depuis longtemps, au moins depuis 2006 et la fin de la génération Zidane. Parmi les vingt-quatre joueurs sélectionnés en vue de ce match amical contre les Pays-Bas, une très grosse partie se retrouvera dans la liste du 13 mai. Après, pour la Coupe du Monde, il ne faut rien attendre. Seuls les joueurs ont la réponse à cette question et elle ne se trouve pas forcément dans leur pied mais bien plus haut... | | |
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