| Etude d'un texte pour le bac oral de français (5) : le cygneLe bac s'approche et pour aider les cancres qui n'ont pas pris de note en cours, voici mon étude de texte.Stéphane Mallarmé, Poésies (1887)
Introduction
Le sonnet de Stéphane Mallarmé, "le vierge, le vivace..." appelé parfois "sonnet du Cygne" a été publié en 1885 dans la revue Indépendante puis intégré au recueil Poésies en 1887. Il a suscité diverses interprétations parce que sans être hermétique, il a une forme syntaxique et lexical difficile (un critique du XXè siècle a qualifié ce poème de mi-lisible, mi obscur qui a cette clarté par laquelle il attire et cette ombre par laquelle il envoûte)
Nous nous efforcerons d'en montrer la progression dramatique puis nous chercherons les symboles qui font du cygne, une métaphore du poète et de l'idéal inaccessible qu'il se proposait d'atteindre.
La progression dramatique
Dans le premier quatrain, on ne sait pas à qui on a affaire. On sait juste que c'est un animal volant (ex : aile, vol). La scène se passe au début du jour dans un cadre où le lac est gelé. Il y a un mélange de sentiments entre l'espoir et l'inquiétude qui se manifeste avec "déchirer" (vers 2) : la libération attendu ne va pas se faire si facilement.
Ce poème est basé sur des allitération en –i ce qui suggère le registre de la plainte, l'énergie qui se dégage d'un jour naissant porteur d'avenir.
Dans le second quatrain, on sait maintenant que le personnage principal est un cygne qui est vieux et qui et marqué par l'âge. Il fait des efforts pour se délivrer. Sentiment pathétique parce qu'il avait une beauté éblouissante autrefois. Son vieil âge l'empêche d'être dans toute sa splendeur. Il a la nostalgie du passé et se reproche une faute, ne pas avoir abandonné cette région quand il en avait l'occasion.
Dans le premier tercet, on apprend que le cygne est en train de mourir sous le poids de la glace (agonie). Le reste de son corps est paralysé seul sa tête est libre. Mais son effort est voué à l'échec, il ne réussira pas à sortir de la glace, c'est un effort qui est pitoyable.
Dans le second tercet, le cygne renonce à sortir de la glace et abandonne. Il est prêt à mourir, mort préparé au tercet précédent avec agonie.
(vers 10) le cygne n'est plus que le fantôme de lui-même, c'est une résignation hautaine.
Les symboles
Dans le premier quatrain, l'auteur emploie le mot "vierge" qui est le symbole de la pureté, limpidité, blancheur mais pour le poète, c'est une sorte d'angoisse, l'angoisse de la page blanche (sans inspiration)
(vers 3) "Lac oublié" fait allusion à son refus de l'inspiration lyrique comme source d'inspiration qui aurait pu l'inspirer facilement. Il évoque des poèmes qui n'ont pas été crée car il trouvait cela trop banal.
(vers 7) "Pour ne pas avoir choisi chanté la région où vivre", l'idéal que Mallarmé veut atteindre. Il ne se sent pas chez lui sur terre. D'habitude l'hiver est une source d'inspiration, de création mais lui reste sans inspiration.
Le cygne et l'incarnation du poète, sa situation est celle du poète. Son immobilisation du cygne représente l'impuissance à créer de l'auteur. Les efforts du cygne pour rompre la glace représentent le besoin et l'espoir du poète de rompre ses attaches avec le monde réel pour atteindre l'idéal poétique.
Conclusion
Tout le poème a une tonalité douloureuse, il est construit sur des métaphores soutenues par un jeu d'allitération et d'assonance plaintive. L'oiseau symbolise le poète devenu stérile parce qu'il a négligé les sources d'inspiration lyrique, préférant s'adonner ç un art plus difficile et plus ingrat. Il est condamné à l'impuissance et peut-être à la mort qu'il attend avec une dignité hautaine. | | |
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