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Facebook défraie la chronique

Avec plus de 600 millions d'utilisateurs dans le monde, Facebook est sans conteste le réseau social numéro un. Si le nombre d'inscrits augmente sans cesse, les polémiques autour du site ne sont pas rares, et viennent ternir quelque peu sa réputation.


Les raisons de son succès

Créé en 2004 par Mark Zuckerberg, alors étudiant à Harvard, Facebook compte aujourd'hui plus de 500 millions de membres actifs, dont 18 en France.
Les raisons du succès fulgurant du réseau social de réference sont multiples. En premier lieu, il rassemble les fonctionnalités de plusieurs autres sites. Autour de son interface facile d'accès, qui permet de suivre en temps réel les actualités fraiches postées par ses amis, un module de discussion instantanée comparable à MSN et un florilège d'applications rendent vite accro. A l'instar du site "Les Copains d'Avant", Facebook permet de retrouver de vieilles connaissances et de renouer le contact avec des amis perdus de vue. En constante évolution depuis sa création en 2004, le réseau social propose des jeux, des quizz tous plus loufoques les uns que les autres et offre la possibilité de partager des centaines de photos et vidéos. Enfin, l'existence de groupes et autres pages "fan" permet de se réunir et de discuter autour d'intérêts communs.


Des polémiques récurrentes

Si le succès de Facebook est indéniable aujourd'hui, il suscite également beaucoup de polémiques.
Un des plus gros problèmes que pose le site, c'est le respect de la vie privée de ses internautes. Mis en cause à maintes reprises, il n'est en effet pas exempt de tout reproche.
Voici ce qui est stipulé dans les conditions d'utilisation :

"Facebook peut utiliser les données de votre profil sans vous identifier en tant qu'individu vis-à-vis des tiers. Ces données nous permettent notamment d'estimer le nombre de gens au sein de votre réseau qui aiment tel morceau de musique ou tel film, ou encore en vue de personnaliser les publicités et promotions que nous vous proposons sur Facebook. (...)  Les publicités qui apparaissent sur Facebook sont souvent diffusées directement aux utilisateurs par des annonceurs tiers. Dans ce cas, ils reçoivent automatiquement votre adresse IP.
Ces annonceurs tiers peuvent aussi télécharger des cookies vers votre ordinateur ou utiliser d'autres technologies comme Java Script et les "balises Web" pour évaluer l'efficacité de leurs publicités et personnaliser leurs contenus".

En partenariat avec plusieurs entreprises, "FB" utilise donc les informations personnelles des utilisateurs à la demande de celles-ci, qui souhaitent mieux cibler leur clientèle.
Ainsi, si vous indiquez que vous êtes célibataire, vous verrez apparaître des publicités pour des sites de rencontre. De la même manière, un module repère les mots-clé dans vos messages, toujours dans le but de cibler les publicités susceptibles de vous intéresser. Bien que Facebook se défende ardemment de s'introduire dans la vie privée de ses utilisateurs, les méthodes que le site utilise laissent planer le doute sur son honnêteté. Si une bagatelle de "paramètres de confidentialité" peuvent être activés, il est néanmoins préférable de faire attention à ce que vous dites et faites sur Facebook. Devant le succès ahurissant du réseau social, les patrons n'hésitent pas à le consulter avant de vous engager. Des informations gênantes à votre propos peuvent nuire à votre image et annihiler des perspectives de carrière intéressantes. Si vous faites ami-ami avec votre patron sur Facebook, mieux vaut également se retenir d'être trop évasif sur sa vie privée.
Facebook, c'est aussi un terrain de chasse en devenir pour les hackers, bandes organisées et autres délinquants sexuels. Le premier avril dernier, une adolescente de 14 ans était rouée de coups et filmée par un groupe de jeunes qui lui avaient donné rendez-vous sur le site. Pour ce poisson de très mauvais goût, six des jeunes ont été placés en examen. Nouvel exemple parmi tant d'autres, l'affaire devrait ternir un peu plus la réputation du site, et alerter les parents sur les dangers d'Internet. Les rassemblements font eux aussi débat. L'année dernière, le gouvernement français condamnait les "apéros géants", regroupements massifs de jeunes dans plusieurs grandes villes, initiés sur le site. Ceux-ci ont en effet souvent dégénéré et ont même fait un mort.
Enfin, le réseau social est le théâtre de revendications politiques, parfois poussées à l'extrême. Si le petit duel virtuel entre Cristiano Ronaldo et Barack Obama* en a amusé plus d'un l'année dernière, d'autres faits sont plus préoccupants. Lancée sur Facebook, la récente révolte en Syrie a été très meurtrière, à l'instar des autres mouvements du même type dans les pays voisins. Par ailleurs, certains groupes très violents n'hésitent pas à utiliser le site pour véhiculer leurs idées. Dernièrement, sept groupes néo-nazis étaient expulsés de Facebook après que le Parlement Européen ait alerté ses responsables de la "répugnance" suscitée par ceux-ci.


Un Facebook payant ?

"C'est gratuit (et ça le restera toujours) ", voilà ce qu'on peut lire lorsqu'on se connecte sur la page d'accueil du site communautaire. Pourtant, les rumeurs n'ont cessé de fuser depuis sa création, s'intensifiant ces dernières années. Déjà en 2009, des bruits de couloir, relatés pour la plupart sur le site lui-même, évoquaient un Facebook payant. Vite démenties par les responsables du site, ces rumeurs n'ont pas tarder à repointer le bout de leur nez. Et comme on dit, il n'y a pas de fumée sans feu... Si un tel changement n'est apparemment pas à l'ordre du jour, le futur nous en dira plus quant à la pérennité de Facebook en tant que site gratuit. Il n'est pas utopique de penser que le site puisse faire payer ses utilisateurs. Reste à savoir s'il fera le pari risqué de perdre quelques fans pour dégager des bénéfices plus conséquents.


*Ce duel concernait en fait le nombre de fans sur les pages respectives des deux personnalités. A l'heure actuelle, Barack Obama compte approximativement 19 millions de fans, contre 23 pour l'attaquant portugais.
1
L'auteur : Soudé Yann
31 ans, Cannes (France).
Publié le 16 avril 2011
Modifié le 10 avril 2011
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