| FrankensteinFrankenstein, ce roman écrit au XIX°ème siècle... Tout le monde connait cette tête, c'est certain !! Mais et le roman ?ATTENTION : cet article peut dévoiler quelques clés ici et là qui peuvent gacher votre plaisir de lire...
Frankenstein ou le Prométhée moderne est un roman gothique écrit par la Britannique Mary Shelley et publié en 1818. A l'origine, l'histoire ne constituait pas un roman, mais une nouvelle. Cette nouvelle était une sorte de petit "concours littéraire" que s'étaient lancés Mary et quelques uns de ses amis un jour d'ennui. La jeune fille écrivit alors ce fameux Frankenstein qu'elle fit publier en 1818. D'ailleurs, "Frankenstein", en Anglais ne se prononce pas comme à la Française (Frankenchtein) ... ça se prononce comme c'est écrit. Cela dit j'ai entendu des profs d'Anglais le dire de ces deux façons, alors je ne sais guère laquelle est "juste" ou du moins recommandable. (Enfin, ptite info en passant quoi !)
L'histoire est composée de 3 grandes parties :
1) L'histoire du marin Walton
2) Le récit du jeune naufragé
3) Le récit du "monstre"
Nous avons à faire à un roman qui fonctionne comme un mirroir : 1 / 2 / 3 / 2 / 1
La plus grande partie est bien sur la numéro 2 : Le récit du jeune naufragé.
Le roman commence par une série de lettres que le capitaine Walton adresse à sa sœur Margaret au sujet de son expédition pour le Pole Nord. Il recontre au beau milieu des ces terres isolés un homme apparemment perdu. Il le recueille : il s'agit de Victor Frankenstein. (entre parenthèses : ce n'est pas le MONSTRE qui s'appelle "Frankenstein" (il n'a pas de nom du tout). C'est le nom du CREATEUR)
Tout de suite, Walton devient ami avec ce Frankenstein qui est très malade et mourrant. Il sent que c'est un grand homme et a beaucoup d'admiration pour lui. Frankenstein ne le comprend pas et décide de lui raconter son histoire, afin qu'il voit où sa maudite ambition l'a conduit : à sa perte.
C'est ainsi que débute la deuxième partie du roman : Victor raconte son histoire, son enfance, dépeint sa famille, ses études etc... Il en vient à ce moment fatal où l'envie, la terrible ambition de créer la vie, une vie humaine, s'offre à lui. Recueillant des morceaux de cadavres, Victor se met au travail, ne sachant pas que la bête qui nait sous ses doigts sèmera la mort partout autour de Frankenstein. Le monstre prend vie et est rejetté par son créateur à cause de sa laideur cauchemardesque. En effet, le "monstre" est démeusurément grand et est constitué de plusieurs bouts de cadavres... : [Désolée pour les non angliscistes...)
How can I describe my emotions at this catastrophe, or how delineate the wretch whom with such infinite pains and care I had endeavoured to form ? His limbs were in proportion, and I had selected his features as beautiful. Beautiful ! – Gread God ! His yellow skin scarcely covered the work of muscles and arteries beneath ; his hair was of a lustrous black, and flowing ; his teeth of pearly whiteness ; but these luxuriances only formed a more horrid contrast with his watery eyes, that seemed almost of the same colour as the dun-white sockets in which they were set, his shrivelled complexion ad straight black lips. (...) I had worked hard for nearly two years, for the sole purpose of infusing life into an inanimate body. For this I had deprived myself of rest and health. I had desired it with an ardour that far exceeded moderation ; but now that I had finished, the beauty of the dream vanished, and breathless horror and disgust filled my heart. Unable to endure the aspect of the being I had created, I rushed out of the room...
Laissé seul, le monstre rencontre un soir, au tournant d'une rue le petit frère de Victor, William, qu'il tue et à qui il dérobe sa montre. Victor qui revient ce même jour à Genève pour voir sa famille aperçoit le monstre qu'il a crée près du lieu du crime... Il n'y a plus de doute : c'est LUI qui a tué son frère et non Justine Moritz, la servante de la maison, qui passait malencontrueusement sur le lieu du crime. Elle sera jugée et exécutée. Victor est plein de remords et se sent affreusement coupable : sans ce monstre qu'il a crée, les innocents Justine et William seraient toujours en vie. Ils comptent bien venger ces deux morts et poursuit le monstre dans les montagnes, jusqu'à ce qu'il le retrouve enfin...
Ici commence le récit du monstre. En effet, la créature a appris à parler en vivant (en cachette) non loin d'une petite famille. Il lisait leurs livres et les écoutait parler : le monstre est cultivé et intelligent, mais cela n'efface pas sa laideur qui est bien sur, la première chose que voient les gens. Complètement rejeté par la société et par cette fameuse famille, le monstre cherche a retrouver son créateur afin de lui demander une faveur que se doit d'accepter l'homme qui lui a offert une vie de malheur et de rejet : une femme...
Ce roman est un roman très intéressant.
Qui est le monstre ? Evidemment, tout porte à croire que le monstre, c'est la créature, la créature qui tue, mais... N'est ce pas plutôt Victor le monstre ? Victor a laissé sa créature seule, face à une société qui le rejette. N'est ce pas monstrueux de créer la vie de cette manière ? D'aller contre la nature ?
Quel est le rôle de la science ? Victor a crée la vie par ambition sans jamais une fois prendre le temps de réfléchir. L'ambition, les progrès, la postérité sont des choses dangereuses qui ne doivent pas être prises à la légère. Mary Shelley met ici en garde les hommes : la recherche de la conaissance peut s'avérer très dangereuse ! C'est aussi ce que dit Stevenson dans L'Etrange cas du Dr. Jekyll et Mr. Hyde : les limites de la science ne devraient être dépassés sous peine de catastrophe : c'est en voulant aller plus loin, en voulant faire évoluer la science que Jekyll a donné vie à Hyde, un homme diabolique semant (lui aussi) la mort sur son passage.
Le thème des préjugés est omniprésent : la créature, bien que physiquement monstrueuse, est un être cultivé qui manie bien les mots et qui ne demande qu'à vivre "paisiblement". Mais le créateur se montre bien démissionaire lorsqu'il quitte précipitemment son œuvre : livré à lui-même, le "monstre" est rejetté, battu, il ne sera jamais accepté pour ce qu'il est...
Les femmes ont un rôle très mineur : Elizabeth, "la demi sœur" et fiancée de Victor tente de prendre la défense de Justine lors de son procès... Mais en vain ; celle-ci perd le procès et est condamnée à mort. Les femmes sont très faibles dans le roman... Et son souvent victimes.
Pour finir, je dirai simplement que c'est un bon livre, encore un pilier de littérature qui a marqué son époque et qui est toujours très actuel. (Eh oui, combien de reprise de ce roman en film ? Pas tous... Géniaux je pense -_- mais tout de même !!) C'est un roman plein de suspence qui est très agréable à lire, et assez peu complexe au niveau de la langue. Le fait qu'il y aient différentes "parties" ajoute encore plus d'intérêt à l'histoire (niveau objectivité). Bref, un livre à lire !! | | |
| . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4) | | Re: Frankenstein Posté par ginger_bread_woman le 26/10/2008 17:26:27 | Mister cool... Je CROIS bien que la créature a LU des livres qu'il aurait trouvé dans le "cabanon" de la famille française.... | | Re: Frankenstein Posté par mister_cool le 25/10/2008 20:34:19 | Bon article !
Mais j'ai quelques trucs à dire :
- Walton n'est pas un marin. C'est un homme cultivé qui décide d'entreprendre un voyage au Pôle-Nord par rêve bien que tout lui monde essaie de lui en dissuader (sa soeur, les membres de l'équipage et Victor)
- tu as passé sous silence que le roman possède en son sein beaucoup de caractéristiques du roman "noir" mais en les transgressant de temps à autre. Cette ambiguité aurait été intéressante à nommer et développer.
- la créature n'est pas cultivée car elle n'a pas lu de livres. Elle s'est contentée d'apprendre le langage humain en écoutant la belle fille du vieil aveugle (je ne me souviens plus du nom, mais c'est une famille de français).
- le thème du miroir est bien cité mais s'étend au-delà de l'enchevètrements des récits dans le roman. Ainsi, on peut mettre en parallèle le personnage de Walton et de Victor, de Victor et de la créature.
Victor et Walton possèdent beaucoup de points communs : ce sont les rêves qui les font avancer (la science pour le premier, la littérature pour le second), les deux se laissent dépasser dans leur "passion" mais ils sont différents car Victor a commis l'hybris (le fait de dépasser les Dieux) et ceci le fait tomber en pleine démence à la fin. Walton, alerté par le récit de Victor, est en quelque sorte sauvé en prenant comme leçon la vie déchue de Victor. Il arrivedonc à se ressaisir avant d'atteindre le point de non-retour.
Victor et la créature sont liées par leur destin. Mais ce qui les rapprochent ne sont pas leur points communs mais leur différences. En effet, la créature est le contrepoint parfait de Victor. Il est un homme cultivé, plutôt attirant, entouré d'une famille qu'il aime et accepté par eux et la société (il a un titre de noblesse, ça aide pas mal). La créature quant à elle n'a pas du tout cette chance. Elle est hideuse (à tel point que tout le monde la fuit ou la prend pour une mauvaise personne à cause de son apparence), bête (même si elle arrive à apprendre le langage humain, elle agit plus par pulsion que par intellect), rejetée de tous à cause de son apparence. | | Re: Frankenstein Posté par unreal le 22/10/2008 22:26:41 | Très bon article ! Pour l'info Frankenstein se prononce bien comme cela s'écrit et non "Frankenchtein" comme les francais le disent. Ce livre est fabuleux et m'a même apporté un super note au bac! Quoi qu'il en soit A LiRE ABSOLUMENT!!!! | | Re: Frankenstein Posté par mr bibi le 19/10/2008 10:48:43 | Pauvre vieux Percy, jamais un homme ne fut autant eclipsé par sa chère et tendre jusqu'à Pierre Curie.
Bon article en tout cas ^^ de mieux en mieux. | | . Voir tous les commentaires et/ou en poster un (4) |
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